Dans un entretien au magazine Jeune Afrique, le président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, en place depuis 1979, annonçait en mai dernier briguer un ultime mandat. Cette satrapie tropicale, qui affiche le plus important PIB par habitant du continent, est sous la coupe d’une famille. Devant les ambitions de son fils Teodorino, le président commente : la Guinée équatoriale n’est pas une monarchie héréditaire, mais il n’y peut rien si son fils « a autant de talent »… Des progrès démocratiques sont visibles en Afrique subsaharienne mais la Guinée équatoriale n’a d’évidence pas le même parcours que le Sénégal qui a réussi deux alternances.
Le débat autour du « troisième mandat », des aménagements constitutionnels de confort ou de l’hypothétique restauration autoritaire relèvent plus de la mode que d’un vrai questionnement sur les transformations politiques au sud du Sahara. Le discours moyen sur l’Afrique subsaharienne néglige les divergences des trajectoires nationales. Les régimes politiques sont très variés : royaume (Swaziland), dictature militaire marxiste (Érythrée), république islamique (Mauritanie, Gambie), ancien régime de parti unique recyclé en régime au parti hégémonique (Angola, Éthiopie), démocratie n’ayant jamais connu d’alternance politique (Cameroun, Gabon), démocratie avec alternance (Bénin, Sénégal, Ghana), régimes autoritaires avec élections et partis d’opposition (Togo, Ouganda, Zimbabwe), États faillis avec un président élu par une petite part de la population (République centrafricaine)……