Chapitre
Sybil assiste à un cours de chimie à l’université de Columbia à New York. Le professeur casse une éprouvette. Sybil ne supporte pas le bruit du verre brisé ; elle sort en courant, et… marche dans Philadelphie – une ville qu’elle connaît bien –, mais qu’y fait-elle ? Cinq jours ont passé, qu’elle a oubliés. Ainsi commence l’histoire de Sybil, écrite en 1973 par Flora Schreiber. Le lecteur découvre que, pendant ces cinq jours où Sybil s’est « perdue de vue », sa place a été occupée par une autre « personnalité ».
Le succès du livre fait de Sybil le prototype des « personnalités multiples ». Comme elle, la plupart sont des femmes. Elles ont de nombreuses personnalités, ou « alters » (16 pour Sybil) qui diffèrent par l’âge, le caractère, la façon de s’exprimer, et qui peuvent même être du sexe opposé. Elles connaissent toutes la personnalité principale qui, elle, ne les connaît pas. Elles sont nées d’une dissociation qui a pour rôle de défendre la personne contre un traumatisme (un abus sexuel dans la quasi-totalité des cas) dont le souvenir a été refoulé. Après une première vague au xixe siècle, la redécouverte des personnalités multiples à la suite de la publication de Sybil a pris rapidement, aux États-Unis, l’allure d’une explosion tous azimuts : le nombre de cas diagnostiqués passe de moins de 200 pour tout le xixe siècle à 50 000 en 1999, et le nombre d’alters par patient, de 2 ou 3 à plusieurs dizaines, avec un record de 4 500. Aux viols par un proche succèdent des viols répétés en réunion, puis des viols au cours de rituels sataniques de plus en plus horribles…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/08/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.marmi.2016.01.0089
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