CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Il est bien difficile d’établir ce qui est « normal » ou non en matière de fonctionnement psychique. Finalement, le pathologique semble moins une question de symptômes que de souffrance éprouvée au quotidien et de retentissement sur la vie du sujet.
La ligne de partage normal/pathologique est loin d’être facile à définir. Ce que le grand public considère comme normal peut paraître tout à fait pathologique à un professionnel de la santé mentale, et inversement. Par exemple, Le Monde 2, sous le titre « On nous cache tout, on ne nous dit rien », répertoriait un certain nombre de théories farfelues dont certaines sont clairement des délires paranoïaques mais qui peuvent, pour le grand public, passer pour une intelligence et une vision exceptionnelles. Inversement, un deuil douloureux, qui amène une personne à se centrer sur la mort et à perdre goût pour tout ce qu’elle aimait, peut passer pour une dépression alors que, dans les limites d’une certaine période de temps, c’est une réaction normale. Qui plus est, les définitions des psychiatres, qui sont des médecins, peuvent ne pas être identiques à celles des psychologues, qui ont une formation en sciences humaines. On note également que les pédopsychiatres sont réticents à considérer un comportement comme « anormal », en particulier chez les adolescents : à cet âge, tout est en évolution, et des symptômes étranges peuvent n’être qu’un moment passager chez un adolescent qui sera un adulte « normal ».
Pour se repérer, les professionnels de la santé mentale utilisent des classifications (comme la Classification internationale des maladies, CIM, de l’Organisation mondiale de la santé, ou le Manuel diagnostique et statistique, DSM, de l’Association américaine de psychiatrie), qui sont des sortes de dictionnaires répertoriant tous les signes cliniques connus…

Viviane Kovess-Masféty
Professeur de psychiatrie, épidémiologiste. Haut Conseil Santé Publique (Présidente Commission Evaluation, Stratégie, Prospectives) ; EHESP Dpt MéTis épidémiologie et biostatistiques pour la décision en santé publique/ Laboratoire Psychopathologie et processus de Santé (EA 4057) Université Paris Descartes ; elle est l’auteure de N’importe qui peut-il péter un câble ?, Odile Jacob, 2008.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 08/08/2019
https://doi.org/10.3917/sh.marmi.2016.01.0147
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