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La vivacité des solidarités au sein des familles africaines ne fait de doute pour personne. En effet, discutez à bâtons rompus en Afrique de l’Ouest ou en Europe au sujet de l’entraide et des solidarités et vous entendrez un discours bien argumenté (tant de la part d’Africains que d’Européens) qui décrira à loisir l’intensité des liens sociaux et du degré d’entraide dans les sociétés africaines. L’intensité de ces échanges est évoquée en opposition à l’individualisme forcené qui prévaut dans les relations interindividuelles en Occident, où règne le chacun pour soi. Ainsi, les solidarités africaines seraient si denses que l’on prête à ces sociétés le fait d’avoir créé de manière endogène un système de sécurité sociale. Certes, ce système de dons obligatoires entrave les possibilités de développement en contribuant à l’appauvrissement de personnes bénéficiant d’un revenu régulier qu’elles se voient dans l’obligation de redistribuer en partie. Ce même système, en imposant d’aider celui qui, dans la famille, est dans le besoin, sécuriserait chacun des membres de la famille et plus particulièrement tous ceux n’ayant accès à aucune ressource monétaire. Ainsi, nous aurions affaire à une organisation sociale centrée sur une forme de redistribution obligatoire entre les individus apparentés, ou liés par l’amitié, qui protègerait ces individus en leur permettant, par exemple, d’accéder aux soins, mais rendrait impossible tout développement économique réel.
Qu’en est-il exactement …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/ehesp.ridde.2015.01.0115
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