Chapitre
Guérir, ou tout au moins traiter, soigner, soulager sans médicaments – voici la promesse des thérapies comportementales et cognitives (TCC). Elles ont pour objectif d'apporter des outils pratiques aux patients souffrant de tics chroniques ou du syndrome Gilles de la Tourette afin de les aider à mieux contrôler et mieux vivre leurs tics au quotidien. La motivation et la participation active du patient sont des éléments clés de l'avancement de la thérapie.
Cela dit, pourquoi vouloir se passer de médicaments ? La réponse la plus fréquente concerne la prévention des effets indésirables liés à ceux-ci. Sans pourtant nier que ce type d’effets survient, je tiens à préciser que dans le traitement des tics, nombre de traitements pharmacologiques que nous utilisons sont globalement bien tolérés, à court, moyen mais aussi et surtout à long terme. Ils possèdent des qualités bien à eux, et la bonne approche ne me semble pas de mettre les TCC anti-tics en « concurrence » avec les approches pharmacologiques, voire chirurgicale des tics afin d’éviter des effets indésirables. Plutôt, les TCC sont un formidable outil de croissance intérieure pour ceux qui y sont sensibles. Dans une TCC bien menée, il y a un accomplissement personnel afin de surmonter les obstacles que peuvent constituer les tics : stigmate social, estime de soi, manque de concentration liée à la suppression des tics, et les douleurs, voire blessures que ceux-ci peuvent parfois provoquer. L’idée est donc de prendre « son destin en main »…
Auteur
-
[1]
Le docteur Andreas Hartmann est neurologue et responsable du Centre de référence Syndrome de Gilles de la Tourette, Hôpital de la Salpétriêre, Paris.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/07/2019
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...