CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’enseignement de ce que l’on a désormais coutume d’appeler en français « la science économique » (economics), en employant un singulier pourtant problématique, a connu un processus de développement, de structuration et de standardisation dans la plupart des pays du monde. Alors que l’économie politique s’était jusque-là caractérisée, en France comme dans de nombreuses régions du monde, par une insertion relativement fragile au sein des universités, elle a désormais acquis en tant que « science économique » une solide position institutionnelle centrée sur le monde académique, mais adossée à un segment de « marché du travail » relativement large, s’étendant aux univers politique, administratif et à certaines franges du monde de l’entreprise.
À côté des autres sciences sociales, en relation à la fois de proximité et de distance avec les « sciences de la gestion », « la science économique » s’est constituée comme un univers disciplinaire spécifique, caractérisé par des normes propres, relativement unifiées. Les économistes se sont de plus en plus clairement définis comme un groupe professionnel aux contours flous – il est situé entre l’université, l’administration et les entreprises –, adossé à une discipline scientifique et défini par un ensemble de traits originaux qui différencient les économistes d’autres professionnels, spécialistes ou « experts ». Les anecdotes courantes sur la « tribu des économistes » comme les analyses plus savantes (encore trop rare…

Frédéric Lebaron
Frédéric Lebaron est professeur de sociologie à l’Université de Picardie-Jules-Verne, membre de l’Institut universitaire de France, directeur du Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique – épistémologie et sciences sociales (UMR 6054, UPJV-CNRS). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dans le domaine de la sociologie économique (La croyance économique, Paris, Le Seuil ; Le savant, le politique et la mondialisation, Bellecombe-en-Bauges, Croquant ; Ordre monétaire ou chaos social ? La BCE et la révolution néolibérale, Bellecombe-en-Bauges, Croquant). Ses recherches actuelles portent sur la sociologie économique des rapports entre État et marché, les indicateurs économiques et sociaux et la méthodologie quantitative en sciences sociales.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 03/05/2017
https://doi.org/10.3917/puf.stein.2013.01.0239
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