Il existe une croyance un peu trop répandue à l’effet qu’il suffit de regrouper des personnes ensemble pour produire un résultat de qualité. Cette croyance s’appuie sur la notion de synergie qui promeut la supériorité du résultat collectif à la somme des contributions individuelles. Ceci n’est vrai que si les conditions favorisant le fonctionnement des gens en équipe sont présentes. C’est l’objet du présent chapitre : quelles sont les dynamiques opérant au sein d’une équipe de travailleurs et comment les active-t-on ? Premièrement, comment fait-on pour évaluer le degré d’efficacité de l’équipe ? Ensuite, quels sont les inducteurs proximaux, observables ou mesurables, de cette efficacité ? Quelles dynamiques psychosociales expliquent l’état actuel des inducteurs d’efficacité et de l’efficacité groupale elle-même ? Et subséquemment, comment choisir les leviers d’intervention les plus susceptibles d’agir sur les dynamiques psychosociales ? Et bien évidemment, de connaître la nature et le processus évolutif de toute équipe constitue un atout de taille. C’est pourquoi les équipes de travail se sont révélées, avec le temps, un des champs d’intervention taillés sur mesure pour les psychologues.
Il y a maintenant plus de trente-cinq ans, Leavitt (1975) avançait l’idée de l’équipe comme unité de base (basic building blocks) de l’organisation. Sa conception de l’organisation-équipe (groupy organization) en a choqué plus d’un à l’époque, et encore aujourd’hui, mais illustre la révolution mentale et organisationnelle que requiert la structuration du travail et de l’organisation autour et par l’équipe…