Chapitre
Thème central des Relations internationales, la problématique de la guerre et de la paix est le sujet de prédilection par excellence du réalisme. La guerre plus que la paix à vrai dire. Non pas tellement parce que la paix, définie comme absence de guerre, est conçue négativement par rapport à celle-ci, elle-même définie comme acte de violence armée organisée collective : depuis Héraclite, en effet, les réalistes ne sont pas les seuls à postuler que « guerre (polemos), de tout est père, et de tout est roi », et dans l’ensemble de la littérature, « pour mille pages consacrées aux causes de la guerre, il n’y en a pas une consacrée entièrement à l’étude des causes de la paix ». Mais parce que, pour les réalistes, il n’existe pas à proprement parler de paix.
Écoutons le fondateur du réalisme moderne, Thomas Hobbes (cf. chap. 2) : la guerre, dit-il, « ne consiste pas seulement dans la bataille et dans les combats effectifs, mais dans un espace de temps où la volonté de s’affronter en des batailles est suffisamment avérée » ; la nature de la guerre, répète-t-il, « ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans une disposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu’il n’y a pas d’assurance du contraire. Tout autre temps se nomme paix ». Or, selon les réalistes (cf. chap. 4), jamais les États n’excluent le recours à la force armée dans leurs relations mutuelles, vu la nature humaine fondamentalement mauvaise et/ou la structure anarchique et le dilemme de la sécurité qui en découle : « La disposition avérée de s’affronter » est donc permanente ; les relations internationales, comme l’écrit Raymond Aron, « se déroulent à l’ombre de la guerre » et celle-ci « est de tous les temps historiques et de toutes les civilisation…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 03/11/2015
- https://doi.org/10.3917/scpo.batti.2015.01.0523
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