- Des exploits extraordinaires
- Handicap de naissance et handicap au cours de la vie
- Athlète handicapé : un oxymoron
- Le sport comme remède psychique et physique
- Le sport dans le processus de résilience
- Le mouvement sportif pour les personnes en situation de handicap
- Les Jeux paralympiques : un festival de résilience ?
- Des attitudes ambiguës
- Le sport, un facteur de résilience pour tous les athlètes en situation de handicap ?
- Processus de résilience et environnement social et culturel
- La résilience : un concept controversé dans le domaine du handicap
- Les athlètes paralympiques comme modèle ?
- Logique sportive et handicap
- Respect et accessibilité
Chapitre
Quand en 1956, lors des Jeux de la XXVIe olympiade, l’hymne des États-Unis résonne dans le stade de Melbourne, Harold Connolly a du mal à réaliser ce qui lui arrive. Au lieu de se tourner vers la bannière étoilée de son pays, son regard reste fixé sur les spectateurs dans les tribunes. Le Soviétique Mikhail Krivonosov, médaillé d’argent de cette compétition de lancer de marteau, lui pose la main sur la hanche pour le diriger dans la bonne direction afin qu’il respecte le protocole olympique. Connolly est dépassé par les émotions, il ne peut pas croire qu’il est champion olympique. À la demande des photographes qui veulent qu’il lève les mains en signe de victoire, il n’élève que son seul bras droit : suite à des complications périnatales et à de multiples fractures dans l’enfance, son bras et sa main gauche sont en effet atrophiés et malformés. Dans ses mémoires d’enfance, il rapporte : « J’ai commencé à me considérer comme un exclu […] et j’ai réagi en ignorant mes compagnons éclopés. Je voulais entrer dans la société normale. J’étais une personne handicapée et je connaissais cette lutte sans fin de tout essayer sans réussir. À l’époque on ne traitait pas les handicapés avec dignité. Je ne supportais pas d’être traité autrement. » En 1991, il avouera à un journaliste du New York Times : « Rien que la pensée d’être traité de manière paternaliste me rendait malade. Je voulais jouer selon les règles, et non pas selon des règles adaptées aux handicapés. » Si Connolly n’était pas né avec un bras atrophié, il n’aurait probablement pas consacré tant d’énergie, d’efforts et de temps à l’entraînement de ses bras pour compenser son handicap, voire pour dépasser des athlètes dits valides…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 22/06/2022
- https://doi.org/10.3917/oj.cyrul.2019.01.0083
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