Chapitre
Intellectuel à la culture encyclopédique, Pierre Naville (1904-1993) est souvent présenté comme l’une des figures phare de la sociologie du travail française d’après guerre. P. Naville a mené et dirigé des enquêtes de grande ampleur dans l’industrie et, avec la collaboration de G. Friedmann et J. R. Tréanton, il est le responsable éditorial d’un traité qui demeure une référence majeure [Friedmann, Naville, Tréanton, 1961, 1962]. P. Naville est en fait bien plus qu’un sociologue du travail [Eliard, 1996 ; Blum, 2007]. Poète et écrivain associé au mouvement surréaliste, compagnon de Trostki pendant onze ans, P. Naville n’a jamais lâché le fil de l’engagement. Militant en rupture de ban avec le Parti communiste qui l’exclut de ses rangs en 1928, il participe à de nombreuses aventures politiques (IVe internationale, Parti socialiste unifié, etc.). Après des études de philosophie puis de psychologie, il s’investit dans le métier de l’orientation. Diplômé de l’Institut national de l’orientation professionnelle durant la guerre, il fonde et dirige un centre d’orientation professionnelle à Agen en 1943 et 1944. Fin connaisseur du behaviorisme [Naville, 1963a], il entre ensuite au CNRS en tant que psychologue spécialisé dans les questions d’éducation et d’orientation.
À compter de 1949, parce que ses travaux déplaisent à certains hiérarques du CNRS et parce que ses recherches sur la psychologie de l’enfant lui paraissent trop éloignées de l’action politique, P. Naville opte pour la sociologie…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/10/2011
- https://doi.org/10.3917/dec.chaba.2010.01.0330
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