Chapitre
L’obligation pour les parents de mettre leurs enfants à l’école donne
d’emblée la mesure de l’enjeu scolaire : si certains peuvent ignorer toute
leur vie l’institution de santé par exemple, personne n’échappe à l’école.
Les uns et les autres sont donc bien plus que de simples usagers du service
public ou privé d’éducation.
Ainsi les parents d’élèves font partie de la communauté éducative
comme le prévoient les lois de 1979 et de 1985, mais le fait que ce texte
désigne le dialogue entre les professionnels et les bénéficiaires du système
d’éducation comme un objectif de développement signale que cela ne va pas
de soi. Bien au contraire, l’histoire récente de la scolarisation en France
montre que ces relations sont sujettes à certaines tensions, sur fond de
profond changement à la fois des structures d’accueil des élèves et des
missions données aux enseignants pour réaliser le lycée de masse des
années 1980 [Prost, 1983]. De la part des familles, l’aspiration à plus
d’éducation pour leurs enfants traduit une demande de diplômes liée à
l’espoir d’une mobilité sociale ascendante. Du côté de l’école, l’ouverture à
un public d’élèves d’origine populaire représente un défi pédagogique pour
les enseignants qui essuient une succession de réformes à un rythme jamais
égalé. L’échec scolaire constitue par conséquent le nœud problématique de
la rencontre des partenaires de l’école, alors que les difficultés d’apprentissage des élèves sont loin d’être marginales [Bonnéry, 2004]. La déscolarisation attire l’attention sur les oubliés de l’école [Langouët, 2003], quand
l’orientation demeure sélective socialement [Merle, 2002]…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/11/2010
- https://doi.org/10.3917/dec.demaz.2010.01.0332
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