Chapitre
Karl Polanyi définit les « principes d’intégration économique » comme des logiques structurant les modalités de la production et de la consommation, ainsi que celles des transferts et du financement. Ils donnent unité et stabilité aux « économies empiriques ». Chacun d’eux est caractérisé par un mode particulier d’interdépendance des activités, et par conséquent d’usage des ressources physiques et humaines (Polanyi, 1944, p. 49-52, 55-56, 59-60, 62, 70, 277-280 ; trad. 1983, p. 76-79, 83-84, 87-88, 91, 102, 353, 355-357). Deux principes ont été largement étudiés et illustrés par Polanyi, ses épigones et ses critiques : celui du marché (entendu comme échange à fins lucratives) et celui du prélèvement-redistribution.
La concentration sur ces deux seuls principes tient surtout aux conditions sociopolitiques de la recherche de Polanyi et aux débats intellectuels dominants en son temps. Pour The Great Transformation (1944), il s’agit des suites de la crise de 1929 et de l’échec du projet d’une société de marché ; pour Trade and Market in the Early Empires (1957a), de l’influence du modèle soviétique d’un côté du monde et du poids de la social-démocratie avec interventions publiques de l’autre, dans le contexte de la guerre froide. Les débats de ces deux époques ont été centrés sur une opposition tranchée entre État et marché ou sur leurs degrés souhaitables et possibles de complémentarité (y compris à travers les travaux sur la convergence possible entre bureaucratie et technocratie)…
Plan
Auteur
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[*]
Jean-Michel Servet, professeur d’études du développement, Institut des hautes études internationales et du développement (Genève).
Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/08/2014
- https://doi.org/10.3917/eres.lavil.2013.01.0185
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