Chapitre
Les questions de genre(s) travaillent le catholicisme. L’actualité récente en fournit plusieurs exemples : création en novembre 2008 d’un « Comité de la Jupe » en réaction aux propos de Mgr Vingt-Trois ; excommunication prononcée en février 2009 par l’archevêque de Recife (Brésil) d’une mère dont la fillette violée avait eu recours à l’avortement ; saisine de la halde à l’automne 2009 par une paroissienne de Bayonne dont les deux filles se voient refuser par leur nouveau curé l’accès aux positions de servants d’autel. Ces « affaires », d’envergure variable, ont toutes bénéficié d’une large couverture médiatique, d’autant qu’elles vont dans le sens du stéréotype largement rebattu de la misogynie des clercs. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le genre constitue l’un des deux principaux fronts (avec la bioéthique) sur lesquels se mobilisent aujourd’hui les autorités catholiques. Les théories du genre posent problème au magistère, non pas tant en ce qu’elles soutiennent la promotion des droits des femmes, que par l’impact qu’elles peuvent avoir sur les normes juridiques relatives à la conjugalité et à la parentalité. La mobilisation est donc clairement de nature politique. On présentera ici les formes et raisons d’une telle mobilisation, à deux niveaux d’exercice de l’autorité catholique : Rome et la Conférence des évêques de France.
Récemment a émergé un corpus romain qui traite très directement des théories du genre pour s’y opposer farouchement.
Le document le plus connu en la matière est certainement l…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/07/2012
- https://doi.org/10.3917/eres.gross.2011.01.0229
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