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Ces temps-ci, je me pose la question tous les jours : pourquoi devrait-on encore s’intéresser aux élections municipales alors que le monde semble vriller sous l’effet des tensions sociales, politiques et environnementales ? La réponse, invariablement, est : oui, hélas !
Oui, d’abord, et pour des raisons qui ne renvoient pas au discours moralisateur habituel sur la nécessité de « voter pour protéger la démocratie ». Car s’il est vrai que le vote est un acquis précieux, ses mésusages dans le cadre de scrutins viciés par l’absence d’une vie politique réellement dynamique et pluraliste, où l’on se sent obligé de faire barrage à une force en présence plus que capable d’exercer son entendement citoyen, pervertissent sa portée. Je reconnais ne pas avoir parfaitement digéré le récent épisode de l’élection présidentielle et des législatives qui suivirent ; le spectacle que nous offrent depuis lors notre scène parlementaire et l’exercice du pouvoir exécutif laisse un goût d’amertume qui pousserait ceux d’entre nous les plus solidement convaincus des vertus de la démocratie de représentation à douter. Faut-il encore porter crédit à ces pantomimes, jouées censément en notre nom, au nom du « nous » du peuple français ?
On devrait d’ailleurs écrire des « peuples français », car si la république est indivisible, elle est peuplée de multitudes, dont certaines ne sont, ne veulent être, que de passage.
Alors la réponse est oui, quand même, parce qu’on constate que la mondialisation, si elle installe partout ses conditions uniformes, redonne dans le même temps une importance considérable au local…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/01/2020
- https://doi.org/10.3917/tu.029.0034
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