CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Cet article se propose d’étudier quelques connecteurs « de cause » en français (parce que, puisque, comme et car) en les comparant à leurs homologues anglais because, since, as et for. L’approche proposée ne repose ni sur un examen a priori de la sémantique du rapport causal ni même de la syntaxe des divers types d’énoncés, mais cherche plutôt à dégager les principaux paramètres, relevant de différents niveaux d’analyse, qui permettent de rendre compte du fonctionnement et des valeurs de ces connecteurs.

1. Remarques sur la notion de « cause »

2Bien que familière, la notion de cause est en fait très complexe, tant ses ramifications sémantiques et ses implications théoriques sont nombreuses [1]. On a parfois fait de cause un prédicat sémantique primitif, mais sa définition varie selon les auteurs [2] et il s’agit d’une « cause » assez différente de celle qu’on associe aux connecteurs étudiés ici. Il faudrait donc évoquer les rapports qui existent entre cause, raison, explication, justification, raisonnement et argumentation par exemple [3]. De plus, la notion de « rapport causal » recouvre en fait un repérage inter-énoncés qu’on retrouve aussi dans l’expression du but, de la conséquence, de la condition, de la concession et même, indirectement, du temps et de la comparaison (cf. certains emplois de comme).

3La démarche ne consistera pas à partir d’une sémantique des relations inter-propositionnelles et à rechercher ensuite les marqueurs correspondants. Il s’agit plutôt de profiter d’un regroupement sémantique traditionnel, plus intuitif que théorique, pour déterminer les différents paramètres permettant de décrire leurs emplois et valeurs et de les distinguer [4].

2. Subordination et coordination

2.1. La tradition grammaticale

4Jusqu’au milieu du siècle dernier, c’est surtout au chapitre de la conjonction (souvent très confus parce qu’on y mêlait sémantique et syntaxe) qu’on traitait des rapports inter-propositionnels. Depuis, en dépit des problèmes qu’elle soulève, l’opposition entre coordination et subordination appliquée aux conjonctions et aux propositions qu’elles introduisent constitue encore un chapitre non négligeable de la tradition grammaticale. Dans le domaine de l’expression du rapport causal, les grammaires distinguent les conjonctions de subordination parce que, puisque, comme et la conjonction de coordination car, en ajoutant éventuellement une remarque sur ses rapports (conflictuels) avec la « locution » en effet.

5La distinction entre les deux types de conjonction est surtout syntaxique et on ne se préoccupe pas toujours de ses conséquences sur le sens. Pour l’anglais, les différences de sens entre because, since, as et for sont parfois aussi considérées comme négligeables et relevant de l’« idiome ». De plus, le statut de for comme conjonction de coordination n’est pas aussi solidement établi qu’en français. Quirk et al. [5] placent for parmi les subordonnants et un dictionnaire courant comme le Collins Cobuild indique : « conjunction of subordination = as, because, since » [6].

6Il y aurait avantage à regrouper conjonctions de subordination et prépositions [7]. N’oublions pas non plus que les adverbes conjonctifs comme therefore sont bien proches des conjonctions de coordination. Ces différentes classes font partie de l’ensemble encore plus vaste des éléments de relation ou relateurs, qui jouent un rôle important parmi les « mots-outils ».

2.2. Définitions syntaxiques

7Déterminer les propriétés sémantiques ou syntaxiques de la subordination et de la coordination pose de nombreux problèmes [8]. La notion de dépendance reste assez floue, car relative. Les tests syntaxiques sont plus sûrs, mais laissent subsister des zones d’incertitude. Pour dépasser la dichotomie habituelle, Quirk et al. [9] proposent d’établir un gradient entre coordination et subordination à partir de six propriétés syntaxiques. Ils finissent en fait par distinguer trois catégories, chacune divisée en deux sous-classes, allant de la coordination pure, and et or (et, ou), à la subordination pure, if (si) et because (parce que) dans ses emplois explicatifs, en passant par les « conjuncts » (adverbes conjonctifs) dont certains, yet, so (cependant, donc), peuvent être aussi considérés comme des coordonnants [10]. Dans leur classification, for (car) et so that (= de sorte que consécutif) ne partagent que deux propriétés caractéristiques des coordonnants : l’impossibilité d’être précédés d’une autre conjonction (* and for q ; * if for q) et de précéder p (* for (ou so that) q, p). Bien qu’ils soient plus proches des coordonnants que because ou if, ils sont pourtant classés comme subordonnants parce que, contrairement à but (mais), ils ne permettent aucune ellipse du sujet de q et ne peuvent être coordonnés.

2.3. Ducrot : connecteurs argumentatifs et opérateurs

8En se référant à la distinction de Bally entre phrases coordonnées, segmentées et liées, mais en se fondant sur la théorie des actes de discours, O. Ducrot considère qu’il y a coordination (sémantique) quand les deux éléments constituent deux énonciations successives et subordination en cas d’acte d’énonciation unique (la phrase liée de Bally). La présence d’une conjonction de subordination (au sens grammatical) n’empêche pas la coordination sémantique.

9À l’opposition syntaxique entre conjonctions de coordination et conjonctions de subordination, O. Ducrot préfère la distinction entre connecteurs et opérateurs. Pour lui, car et puisque sont des connecteurs pragmatiques « servant à mettre en rapport certains actes de parole accomplis à travers les propositions qu’ils conjoignent », tandis que parce que est un opérateur « servant à constituer un contenu complexe à partir des contenus simples exprimés dans ces propositions » [11]. Le regroupement est intéressant, car il rompt avec la tradition grammaticale qui traitait ensemble parce que et puisque d’une part et car de l’autre. Il resterait à préciser ce qui différencie puisque de car[12].

10Les notions de coordination et de subordination recouvrent en fait un réseau de valeurs relevant de niveaux différents, et des termes comme « coordination syntaxique » ou « sémantique », certes pratiques dans certains cas, ont cependant un statut théorique imprécis.

2.4. Les compléments adverbiaux

11On assimile souvent les subordonnées circonstancielles (de cause par exemple) à des compléments adverbiaux. Étant donné le caractère hétérogène de cette catégorie, un classement s’impose. Quirk et al. [13] retiennent quatre grands types de fonctionnement adverbial : adjunct, subjunct, disjunct et conjunct. Les adjuncts et les subjuncts sont plus étroitement liés à l’énoncé que les disjuncts et les conjuncts, qui jouent un rôle plus périphérique. On trouvera dans Nølke [14] un aperçu de diverses classifications des compléments adverbiaux. On notera en particulier une distinction faite entre les compléments scéniques (temps et lieu) et les adverbiaux de cause « qui constituent une sorte de commentaire du locuteur sur ce qu’il dit ou sur le dire » [15]. La classification des énoncés complexes a beaucoup bénéficié de ces travaux, dont il ressort qu’il faut bien préciser la portée et l’incidence du complément adverbial : un constituant, l’énoncé tout entier, son contenu ou son énonciation [16].

3. Les connecteurs de cause en français et en anglais

3.1. Les niveaux d’analyse

12J’ai présenté, dans des travaux antérieurs sur les connecteurs de cause en anglais, les principaux niveaux d’analyse de ces relations inter-énoncés expliquant les valeurs référentielles construites dans le discours [17]. Si l’on désigne par p et q les propositions mises en relation par le connecteur C, par P et Q le contenu sémantique de p et q, et (éventuellement) par X et Y d’autres unités implicites pouvant être articulées par C, il faudra tenir compte de chacun de ces éléments et des relations qu’ils peuvent entretenir, notamment :

13

  • le rapport syntaxique entre p et Cq (y compris la place relative de p et Cq),
  • le statut assertif-énonciatif donné par C à p, q et au lien entre p et q,
  • le rapport sémantique entre P et Q (niveau notionnel) [18].

14On examinera d’abord les tests permettant de déterminer le statut syntaxique de la causale à partir du champ d’incidence de certains opérateurs à portée variable (négation, interrogation, adverbes, clivage, etc.). Dans le cadre d’une théorie des opérations et de l’énonciation, l’essentiel sera de définir le rôle du connecteur (quand il y en a un), parce que c’est lui qui marque la relation instituée entre p et q, et c’est en fonction de lui que se détermine le statut de p et q (ou d’un implicite à définir). C’est pourquoi nous avons, avec H. Adamczewski, établi un parallèle entre le rôle des modaux dans l’énoncé simple et celui des connecteurs dans les rapports inter-énoncés.

15Les connecteurs ne nous renseignent pas seulement sur le statut assertif donné par l’énonciateur à p et q et au repérage inter-énoncés, ils marquent aussi un repérage inter-énonciateurs, la validité des opérations étant ainsi placée dans le champ de la co-énonciation, ce qui explique le caractère argumentatif et parfois polémique de ces énoncés. C’est ainsi par exemple qu’on expliquera la différence entre l’emploi explicatif de parce que (because) et celui des autres connecteurs, entre puisque et comme (as et since) et enfin entre puisque, comme et car (for). Les notions de coordination et de subordination montrent ici leurs limites, car elles ne peuvent, à elles seules, rendre compte des diverses relations qui viennent d’être évoquées. On verra enfin que le rapport sémantique, notionnel, entre les contenus P et Q joue un rôle plus secondaire.

3.2. Propriétés syntaxiques

16Les tests habituellement employés pour juger de l’intégration de ces causales à la principale p sont bien connus. Les exemples ci-dessous :

(1)Pourquoi es-tu sorti hier ?
Parce qu’il faisait beau.
* puisque, * comme, * car il faisait beau.
(2)C’est parce qu’il faisait beau que je suis sorti et seulement pour cela.
(3)Es-tu sorti simplement (* puisque, * comme, * car) parce qu’il faisait beau ou pour une autre raison ?
(4)Je suis sorti, pas seulement (* puisque, * comme, * car) parce qu’il faisait beau, mais pour une autre raison.
(5)Le fait que je sois sorti (ou ma sortie) (?? puisque, ?? comme, ?? car) parce qu’il faisait beau ne surprendra personne.
(6)Je suis sorti, et cela (?? puisque, ?? comme, ?? car) parce qu’il faisait beau.

17montrent que parce que est le seul de nos marqueurs à pouvoir introduire une proposition susceptible de répondre directement à une question pourquoi ?, faire l’objet d’une focalisation contrastive (clivage, questions alternatives, négation, modification adverbiale) et constituer avec p un ensemble pouvant être nominalisé.

18Parce que q (comme quand ou si q) joue donc vis-à-vis de p le rôle d’un constituant de type circonstanciel (« adjunct »), avec un degré d’incidence qui resterait à préciser et à comparer à d’autres types [19]. On a là affaire à une subordination syntaxique et sémantique avec un ensemble pCq associant deux contenus P et Q. D’un point de vue énonciatif, on considère qu’il n’y a qu’une énonciation dont le but est d’expliquer p au moyen de q.

19Les tests confirment en revanche une bien moindre intégration syntaxique à p de puisque, comme, car q, le connecteur, et donc le lien institué entre p et q et leurs contenus P et Q, restant hors de portée de la négation en (7a), ou de l’interrogation en (3), et ne pouvant être modifié par des adverbes :

(7a)Je ne suis pas sorti parce qu’il faisait beau, mais parce qu’il le fallait.
(7b)* Je ne suis pas sorti (comme) puisqu’il faisait beau, mais (comme) puisqu’il le fallait.
(7c)* Je ne suis pas sorti car il faisait beau, mais car il le fallait.

20Puisque, comme et car n’ont cependant pas un fonctionnement homogène. Comme et puisque conservent quelques propriétés des subordonnants. En effet, les propositions qu’ils introduisent peuvent être antéposées ou postposées (sauf dans le cas de comme, en général antéposé dans son emploi causal), et peuvent comporter des pronoms cataphoriques dont l’antécédent est situé en p dans les configurations puisque (comme) q, p :

(8)Comme (puisque) il (= Jean) était sorti, Marie a téléphoné à Jean.

21Enfin, contrairement à car, puisque et comme peuvent être repris par et que. En revanche, comme coordonnant, car ne peut être antéposé à p.

3.3. Statut assertif-énonciatif des connecteurs [20]

22L’opposition entre subordination et coordination ne suffit pas à expliquer ces différences syntaxiques. Partant du principe qu’un connecteur (au sens large) exprime la manière dont l’énonciateur présente le lien entre les deux prédications p et q mises en relation, c’est sur le statut donné à chacun de ces éléments que doit porter l’analyse des différences entre les connecteurs.

3.3.1. Parce que

23Dans son emploi explicatif canonique, parce que met en relation deux contenus sémantiques posés comme vrais et explique l’un par rapport à l’autre (raison de l’état de choses désigné en p, motivation d’une action, etc.). Les deux propositions constituent une seule énonciation dont le statut est assez proche d’un énoncé au passif avec complément d’agent [21]. La seule véritable prise en charge énonciative par So, l’élément rhématique de l’énoncé complexe, est justement l’établissement de cette connexion notionnelle, sémique entre p et q, ce qui explique les tests syntaxiques vus en 3.2. C’est ce lien causal posé dans le discours qui peut être nié, modulé, focalisé.

24Même si les énoncés explicatifs peuvent prendre une valeur argumentative, elle reste minimale, car l’énonciateur n’engage pas avec le co-énonciateur un débat sur la validité de p et q. Il s’agit de faits qui ne sont envisagés que dans le cadre du rapport causal-explicatif instauré par parce que, rapport qui fait appel à des normes d’action, des lieux communs ou des lois de nature qui restent implicites. On verra toutefois (§ 3.4.1) que selon la nature de l’énoncé (modalisations diverses, détachement de la causale, etc.), parce que peut prendre des valeurs plus argumentatives.

3.3.2. Car

25Comme son équivalent anglais for, car explique ou justifie (pour la faire admettre) la proposition p qui précède (ou son énonciation), qu’elle soit interrogative, affirmative ou négative. Il peut aussi justifier l’emploi d’un seul terme (cf. infra, exemple (20)). Q n’est plus la cause, la raison ou l’explication de P, mais un argument prouvant la validité de p. On notera en (10) l’inversion du rapport causal (non plus Q → P mais P → Q), comme dans certains exemples avec puisque, à cette différence près que q n’a pas le même statut :

(9) Le bébé pleure parce qu’il a faim.
(10)Le bébé a faim, car (puisque, parce que) il pleure.
(11)Je ne t’aiderai pas, car enfin, est-ce à moi de régler tes problèmes ?

26La justification peut être très subjective (cf. enfin et la question rhétorique prenant à témoin l’interlocuteur), ce qui explique qu’on ne puisse en (11) substituer puisque à car.

27Car peut être précédé d’une ponctuation forte :

(12) Et je sortis avec une grande soif. Car le goût passionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel de grand air.
[Trésor de la langue française]

28et parfois même être placé en début de paragraphe avec une relance d’assertion, comme pour donner une nouvelle impulsion à l’argumentation ou au discours. Le lien avec un segment spécifique de l’énoncé précédent s’affaiblit et car joue alors un rôle dans la cohésion et la signalisation du discours, permettant l’intrusion d’une « voix ». Cette différence apparaît en particulier dans la traduction, comme je l’ai observé pour for en anglais [22]. La place de car q étant contrainte, la justification se fait a posteriori, de sorte qu’on a ici affaire à deux énonciations successives : d’abord p, puis q, argument donné pour l’énonciation de p, ce qui explique la moindre intégration syntaxique de car q à p.

29Le caractère subjectif de la justification marquée par car différencie ce connecteur de puisque, de sorte que même si q a déjà été posé, cet énoncé est repris en charge par So. Si justifier signifie légitimer, cela suppose une relation sous-jacente préconstruite, présentée comme incontestable, sur laquelle repose l’argumentation, mais aussi que p comportera des traces de subjectivité appelant une justification. Comme le souligne (11), avec for et car, So demande au co-énonciateur de partager sa prise en charge énonciative non seulement de q, mais aussi de la légitimité du passage de q à p. On retrouvera cette altérité inter-énonciateurs avec puisque, lui aussi polémique.

3.3.3. Puisque et comme

30On associe en général puisque à l’expression d’un raisonnement. Pour puisque et since, on insiste aussi sur le fait que les énoncés sont parfois elliptiques, formulaires ou péremptoires, conséquence du caractère nécessaire, irréfutable, du lien établi par ces connecteurs :

(13)Puisque je te dis que c’est vrai !
(14)Puisque je vous vois, viendrez-vous demain ?

31Blanché [23] distingue dans le raisonnement trois ordres différents :

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  1. la dépendance logique, intemporelle entre p et q (relation illative, rapport principe-conséquence),
  2. l’acte de pensée, synthétique ou analytique, qui est le sens dans lequel on parcourt la relation a),
  3. l’ordre du discours (place relative des propositions).

33À partir d’une relation implicative implicite comme « quand on a froid on se couvre » [24], on obtient, selon le sens dans lequel se fait le raisonnement :

(15a)Puisque (comme) il a froid, il se couvre.
(15b)Il se couvre, puisque (car, ? comme) il a froid.
(16a)Puisqu’ (comme) il se couvre, il a froid.
(16b)Il a froid, puisqu’ (car, ? comme) il se couvre[25].

34Dans un cas, l’inférence suit l’ordre principe-conséquence, dans le second on énonce d’abord la conséquence pour remonter à la prémisse.

35La relation illative est nécessaire. Une fois q admis (cf. étant donné que), on ne peut pas ne pas avoir p. C’est à partir de cette règle et du fait que q soit donné que l’énonciateur tire la conclusion p, qui s’impose à tous. Pour cette raison, on dit que puisque relève à la fois de la causalité et de la consécution. Q n’est pas construit par le locuteur, c’est un repère constitutif pour Culioli [26], une « on-vérité », ce qui donne encore plus de force à la conclusion et rend l’énoncé polémique [27]. Le co-énonciateur ne peut pas ne pas accepter la proposition q présentée comme une évidence. Au caractère nécessaire de l’enchaînement s’ajoute donc une modalité inter-subjective que l’on ne retrouve pas avec comme ou as, simples marqueurs d’identification [28].

36C’est là, me semble-t-il, qu’il faut situer la différence entre puisque et comme, aussi peu étudiée que la distinction entre as et since en anglais [29]. Le raisonnement sous-jacent à l’emploi de comme part aussi d’un donné q, mais sans l’altérité, la différenciation inter-énonciateurs qu’on vient d’observer avec puisque. Comme permet de passer tout naturellement de la prémisse à la conclusion et de souligner la conformité entre les deux. Le comme causal s’est progressivement spécialisé dans ce rôle de premier terme d’une relation d’identification qui rend difficile sa postposition en français écrit. En (17) et (18) et dans leurs équivalents anglais :

(17)Comme elle était fatiguée, elle décida de rester chez elle ;
(18)Comme il pleuvait, j’ai pris mon parapluie,

37on pourrait certes employer puisque ou since, mais comme et as conviennent mieux s’il s’agit simplement de marquer le rapport de consécution entre q et p.

38Alors que les auteurs s’accordent sur le statut thématique des propositions en puisque (ou since[30]), on observe moins d’unanimité pour comme[31]. Le caractère non polémique de comme peut expliquer ces divergences. En effet, ce marqueur a moins pour rôle de signaler la thématicité de q que de justifier l’enchaînement de q à p.

3.4. Modulations du système

39La valeur de base des connecteurs étant posée (plus que démontrée faute de place), reste à évoquer quelques facteurs pouvant modifier le système.

3.4.1. Diversité des emplois de parce que

40Si Ducrot insiste sur la différence de fonctionnement entre l’opérateur parce que et les connecteurs pragmatiques marqueurs d’actes de parole puisque et car, cet emploi de parce que n’est pas le seul possible. Nous avons par commodité regroupé ces emplois en deux grands types qu’une étude plus détaillée permettrait d’affiner :

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  • des emplois « explicatifs » dans lesquels parce que q répond à une question pourquoi p ? (ne serait-ce qu’implicite). La causale explique des phénomènes, donne des raisons d’agir, etc. Parfois même le connecteur se suffit à lui-même, le locuteur voulant suggérer par là soit qu’il y a des raisons, mais qu’il ne les connaît pas, ou encore qu’il ne veut pas les donner. Comme on le voit, expliquer c’est déjà argumenter. Ducrot considère alors parce que comme « opérateur » ;
  • des emplois que j’ai appelés « justificatifs » dans lesquels parce que q justifie l’énonciation de p ou son contenu [32]. Les exemples les plus significatifs de ce type sont ceux dans lesquels on ne peut reconstruire un rapport de cause à effet entre les relations P et Q sous-jacentes à p et q : parce que q justifie alors seulement l’énonciation de p. En (19) par exemple, c’est le fait d’avoir posé la question (ou l’ordre déguisé qu’elle cache mal) qui est justifié ; en (20), c’est le choix du terme « crétin », tandis qu’en (21a), où q justifie l’énonciation de p, ce n’est pas Q (le fait d’acheter une belle voiture) qui est la cause de P (la richesse), mais l’inverse (cf. (21b)) :

(19)Est-ce que tu viens ? Parce que je ne vais pas t’attendre toute la soirée ![33]
(20)Ce crétin, parce que (ou car), je le maintiens, c’est bien un crétin,…[34]
(21a)Il a de l’argent, parce que (car, puisque) il vient de s’acheter une belle voiture.
(21b)Il vient de s’acheter une belle voiture parce qu’il a de l’argent.

42On remarquera que dans ces énoncés justificatifs, comme avec car, et dans une moindre mesure avec puisque ou comme, parce que q est moins nettement intégré syntaxiquement à p, ce qui est en général marqué à l’écrit dans la ponctuation et se traduit à l’oral par une différence prosodique.

43Ces emplois de parce que « connecteur » (au sens de Ducrot) sont plutôt caractéristiques de l’oral [35]. On pourrait distinguer encore d’autres types d’emploi de parce que (ou pasque), notamment dans des situations d’oral spontané où son rôle dans la structuration du discours et de l’argumentation ne se rapporte plus que de façon assez lointaine à la notion de justification [36]. L’idée même d’un classement en deux ou trois types, qui semble justifié au plan syntaxique et en raison des rapprochements possibles avec car, puisque et comme, a le défaut de figer un système dans lequel divers facteurs vont venir modifier l’interprétation.

44Prenons l’exemple des énoncés où parce que q est antéposé (parce que q, p). Ce cas semble relever de l’emploi explicatif, ne serait-ce que parce qu’on considère la mobilité des subordonnées comme l’une de leurs caractéristiques. Soit (22), début d’un tract d’étudiants :

(22)Parce que l’insécurité des locaux a été mise en évidence, parce qu’on est 11 000 sur un site prévu pour 5 000 étudiants, nous manquons d’enseignants et de personnel, parce que la précarité des étudiants et du personnel augmente, parce que la démocratie représentative n’est pas toujours visible au sein de l’université, parce que…
Nous réclamons une mise aux normes du site des Tanneurs et la construction d’une nouvelle fac.
Nous demandons […].
Nous réclamons […]
et parce que […] nous appelons à manifester […].

45On pourrait ne voir là qu’une simple transformation stylistique. Elle soulève en fait des problèmes intéressants. On constate tout d’abord une accumulation de parce que, mais on pourrait aussi en trouver en postposition. Plus intéressant est le fait que désormais on ait l’ordre parce q1, q2, q3..., p. Le caractère « raisonnant » de ces énoncés vient du fait que, grâce à cette configuration, l’ordre du discours permet une argumentation progressive, partant des motifs pour aller vers la conclusion, et non régressive comme dans p parce que q. On comprend facilement pourquoi les étudiants ont choisi cette formulation : pour eux, l’essentiel est p !

46Pour Lorian [37],

47

Explicatif et constatant en postposition, parce que semble accepter exceptionnellement l’antéposition pour devenir raisonnant, c’est-à-dire l’équivalent de puisque et comme.

48Si l’ordre des propositions semble mimer un raisonnement du même type, l’antéposition de parce que ne suffit cependant pas à en faire alors l’équivalent de comme ou puisque. Ces connecteurs présentent p comme la suite logique, nécessaire, de q, ce qui n’est pas le cas pour parce que ou because en anglais, qui peuvent être précédés d’adverbes restrictifs [38] :

(23)Uniquement parce que tu as réussi cette fois-ci, tu te crois imbattable.
(24)Just because he isn’t as sinister as Nixon doesn’t mean he is a good president.

49et avec lesquels on peut mettre en cause le passage de q à p. On parle alors parfois de « cause insuffisante » [39].

3.4.2. L’ordre des propositions avec comme et puisque

50Tandis que le comme « causal » est presque toujours antéposé (au moins à l’écrit) [40], son homologue as se caractérise par une très grande mobilité. On explique parfois cette flexibilité de as par son faible poids morphologique. Il faudrait ajouter surtout sa plurifonctionnalité. Quirk et al. [41] donnent des statistiques sur la répartition et la place des propositions ouvertes par as, since et because à partir de deux corpus : l’un oral, l’autre écrit. L’antéposition de as et since est en fait beaucoup moins fréquente qu’on ne le dit généralement [42]. Pour le français, les statistiques de Lorian, qu’il faudrait affiner, vont dans le même sens pour puisque.

51J’ai montré ailleurs [43] que, dans certains cas, as et since postposés, en particulier (mais pas seulement) quand ils sont précédés de especially et particularly (au sens de d’autant plus que), pouvaient prendre des valeurs spécifiques. Ainsi, il n’est pas rare de trouver des car traduits par as ou since et des as postposés traduits par car ou en effet. La place manque pour traiter ici de en effet, qui pose des problèmes de traduction intéressants dans son emploi « causal ». On observera au moins qu’il se distingue de car par son absence de caractère polémique qui correspond bien au as postposé, à cette différence près que en effet est un coordonnant [44]. Ces remarques contrastives montrent bien la complexité des facteurs qui interviennent dans l’interprétation de ces énoncés : opérations associées au connecteur, mais aussi syntaxe et sémantisme des éléments conjoints [45].

3.4.3. Relations sémantiques entre p et q

52Parmi les facteurs pouvant jouer un rôle dans l’interprétation, citons encore le rôle du rapport sémantique entre p et q déjà évoqué plus haut. Il est bien évident que dans les exemples suivants, puisque pourra prendre des valeurs différentes :

(25)Puisque (comme ?) tu es si malin, où sont mes chaussures ?
(26)Puisque (comme) j’ai perdu ma clef, je ne vais pas pouvoir rentrer chez moi.
(27)Puisque (comme) sa voiture est là, il est rentré.

53En (25), q justifie certes le fait de poser la question p, mais l’énonciateur cherche surtout aussi à mettre en cause la validité supposée de q attribuée au co-énonciateur. En (26-27) en revanche, la justification de l’assertion p repose sur une relation de consécution entre Q et P (qui rendra plus facile l’emploi de comme), parcourue dans le sens prémisse, conclusion ou inversement.

54* * *

55Cette rapide présentation montre que la description de ces énoncés fait intervenir des critères de différents types :

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  • énonciatifs : le statut donné par l’énonciateur à q et son rôle dans le passage de q à p (repérage inter-énoncés) et à l’image qu’il se fait de son interlocuteur (repérage inter-énonciateurs),
  • syntaxiques : l’ordre et l’intégration relative des propositions,
  • discursifs : les types d’argumentation (progressive/régressive),
  • sémantiques (le rapport entre les contenus P et Q).

57Le repérage inter-énoncés joue un rôle décisif. Si parce que explicatif permet de construire un rapport causal entre q et p, comme, puisque et car commentent le passage de q à p, à partir d’une relation sous-jacente posée comme acquise et indiscutable. Car se caractérise par le fait qu’on a affaire à deux prises en charge énonciatives successives par So. Comme et puisque présentent p ou son énonciation comme la conséquence de q et se différencient par le fait que seul puisque donne au raisonnement une dimension inter-subjective (aussi présente avec car). Les différences syntaxiques entre ces énoncés sont plus un indice (d’où leur utilisation comme test) qu’une cause et le rapport sémantique joue tout au plus un rôle discriminant dans quelques cas.

58Ces quelques remarques contrastives n’avaient pas pour but d’explorer en détail le domaine de la relation causale. Elles permettent cependant d’illustrer certains problèmes généraux posés par la description des connecteurs.

Notes

  • [1]
    Cf. Anscombre 1984 et Deléchelle 1989.
  • [2]
    François & Denhière (1997) donnent un aperçu des problèmes que pose la définition des notions de causativité, d’agentivité, de changement, en termes d’aspect et de participation des sujets, pour rendre compte des divers types de procès.
  • [3]
    Les grammaires anglaises parlent dans ce cas de « reason clauses » ou de « clauses of circumstance » (cf. Quirk et al. 1985, p. 1103-1104).
  • [4]
    Cf. Deléchelle (à paraître) et 1989.
  • [5]
    Quirk et al. 1985, p. 917.
  • [6]
    Collins Cobuild English Language Dictionary 1987.
  • [7]
    En particulier en anglais où il n’y a pas de différence morphologique pour since, for et même as entre l’emploi conjonctif et l’emploi prépositionnel.
  • [8]
    Piot 1988. En allemand, l’ordre des mots dans la causale est différent selon qu’elle est introduite par denn (car) ou weil (parce que).
  • [9]
    Quirk et al. 1985, p. 912.
  • [10]
    Tesnière (1959, p. 82) oppose, pour sa part, les jonctifs, dits « internucléaires » parce qu’ils restent extérieurs aux termes qu’ils relient, et les translatifs, « intranucléaires », dont la fonction est de « transformer la catégorie des mots pleins ».
  • [11]
    Ducrot 1983, p. 166.
  • [12]
    Pour Ducrot (1983, p. 174), bien que l’énoncé en puisque comporte deux actes de discours, il fait l’objet d’un acte d’énonciation unique.
  • [13]
    Quirk et al. 1985, p. 505 et 615.
  • [14]
    Nølke 1990.
  • [15]
    Korzen 1990, p. 62.
  • [16]
    C. Guimier (1996) distingue incidence adverbiale endophrastique (intra- ou extra-prédicative) et exophrastique (adverbes de phrase).
  • [17]
    Cf. aussi De Cola-Sekali 1991.
  • [18]
    Cf. les paramètres choisis par Iordanskaja (1993, p. 160-161) pour la description lexicographique des conjonctions.
  • [19]
    Voir ci-dessus les remarques de Korzen sur les adverbiaux de cause.
  • [20]
    Je ne pourrai, faute de place, présenter pour les connecteurs français le détail de l’argumentation développée ailleurs pour leurs homologues anglais.
  • [21]
    Ce que confirment le par de parce que et le be de because (= by cause).
  • [22]
    Deléchelle 1983 et 1989.
  • [23]
    Blanché 1973, p. 121-122.
  • [24]
    Voir aussi les topoï de Ducrot-Anscombre ou les préconstruits culturels de Grize.
  • [25]
    Même si car évoque aussi un raisonnement, on voit bien qu’il diffère de celui que marquent puisque et comme en (b) par le statut donné par So à q et au rapport p / q.
  • [26]
    Culioli 1978, p. 303.
  • [27]
    D’où aussi l’emploi de puisque et since dans des énoncés comme puisque tu es si malin (since you are so clever). Selon Robert (1990, p. 88), le caractère polémique d’un énoncé en puisque tiendrait à ce que « son point de départ possède deux caractéristiques apparemment contradictoires […] : il est présenté à la fois comme acquis (donc objectif) et relatif (il émane d’autrui, il est modifiable ou contestable) ». Ducrot y voit un exemple de polyphonie.
  • [28]
    Cf. Deléchelle 1989 et 1995.
  • [29]
    Quirk et al. n’en disent rien. D’autres évoquent le caractère plus « emphatique » de since. Pour le français, on signale surtout que dans son emploi causal, comme n’est généralement pas postposé à p. Ducrot parle de puisque mais pas de comme. Voir cependant Lorian 1966 et Gazal 1975.
  • [30]
    Cf. Adamczewski & Delmas 1982.
  • [31]
    Lorian (1966, p. 89) expose les points de vue de Sandfeld, Gougenheim, et Imbs. On parle trop souvent du statut assertif de q dans l’absolu, alors qu’il n’a d’intérêt que relativement à l’exploitation qu’en fait So dans son argumentation.
  • [32]
    Cf. l’opposition faite par Quirk et al. entre disjonctifs de style (portant sur le dire) et disjonctifs de contenu. Sur la distinction entre explication et justification, voir Grize 1990, p. 104-105.
  • [33]
    L’emploi de puisque (et à plus forte raison de comme) est ici peu naturel.
  • [34]
    Cf. Ce crétin, puisqu’il faut bien appeler les choses par leur nom
  • [35]
    Faik 1978.
  • [36]
    Cf. Moeschler 1996.
  • [37]
    Lorian 1966, p. 61.
  • [38]
    Deléchelle 1989.
  • [39]
    Même quand becauseq antéposé constitue une reprise thématique (ce qui n’est pas toujours le cas), cela ne suffit pas à faire de cette construction l’équivalent des énoncés puisque q, p.
  • [40]
    Le Trésor de la langue française (s. v. comme) donne trois exemples de comme causal postposé en précisant qu’il est parfois difficile de différencier les emplois de comme (cause, temps, comparaison). À l’oral, avec une pause et une intonation adéquate, on ne peut toutefois se montrer aussi catégorique que les grammaires.
  • [41]
    Quirk et al. 1985, p. 1107.
  • [42]
    Pour le français, on pourra consulter les statistiques données dans Lorian 1966 et Faik 1978.
  • [43]
    Deléchelle 1989.
  • [44]
    Deléchelle 1983 et 1989.
  • [45]
    On aurait aussi pu étudier les cas où certains locuteurs emploient car comme une variante du parce que explicatif.
Français

Résumé :

Les notions de cause, subordination et coordination, traditionnellement utilisées pour décrire les emplois de parce que, comme, puisque et car et de leurs homologues anglais, ne permettent pas d’expliquer leurs différences de sens. L’opposition faite par Ducrot entre opérateurs et connecteurs pourrait elle aussi être approfondie. Les distinctions faites entre les emplois d’un même marqueur (parce que) et entre ces différents marqueurs dépendent moins de facteurs syntaxiques ou sémantiques que du statut énonciatif donné par le connecteur à chacun des éléments mis en relation, p, q, et des conditions du passage de q à p. La valeur argumentative de ces énoncés montre aussi le rôle important des rapports inter-subjectifs trop souvent négligés.

English

The notions of cause, subordination and coordination, traditionally used in the description of parce que, comme, puisque, car and their English counterparts, fail to account for their differences in meaning. The distinction made by Ducrot between operators and connectors could also be reexamined. The distinctions made between the uses of one particular marker (parce que) or between these various markers depend less on semantic or syntactic factors than on the discursive status given by the connector C to each of the units it links, p, q, and on the conditions of the passage from p to q. The argumentative value of these utterances also shows the importance of inter-subjective relationships too often neglected.

Orientations bibliographiques

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Gérard Deléchelle
Université François-Rabelais, Tours – GRAAT
Mis en ligne sur Cairn.info le 28/03/2013
https://doi.org/10.3917/ss.003.0099
Pour citer cet article
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