Article
Geneviève Rail est une spécialiste mondialement connue de la sociologie du sport, du genre et de la santé. Elle a obtenu son doctorat de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign, sous la direction de Norman Denzin, spécialiste des études culturelles. Elle a été professeure à la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa de 1991 à 2009. Elle est aujourd’hui professeure d’études culturelles féministes à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia, où elle défend des approches poststructuralistes féministes. Elle s’intéresse aux constructions discursives et aux expériences incarnées du corps et de la santé des femmes.
Le texte mis à l’honneur lors de ce numéro spécial des 40 ans de la revue STAPS est un essai sociologique qui s’intitule : « La violence de l’impératif du bien-être. Bio-Autres, missions de sauvetage et justice sociale » (STAPS, n° 112, 2016/2, pp. 17-31).
Dans les sociétés néolibérales, le « bien-être » s’intègre dans un discours dominant lié à la biomédicalisation du monde. Il contribue à la diffusion d’une « biomoralité » liée à une violence à la fois symbolique, physique et sociale. Il s’appuie sur des technologies numériques dans une dynamique constante d’autocontrôle, afin d’agir sur son bien-être. L’impératif du bien-être amène à la fabrique d’un « biocitoyen » dynamique et heureux, en stigmatisant des « bio-Autres », mal-sains et improductifs. Il s’agit d’organiser une mission de sauvetage de ces bio-Autres par des démarches pourvoyeuses, culturalistes, bio-pédagogiques, participatives et « habilitatrices »…
Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/01/2022
- https://doi.org/10.3917/sta.hs01.0081
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