CAIRN.INFO : Matières à réflexion

L’attention en psychomotricité avec ou sans hyperactivité est l’un des motifs les plus courants de demande de prise en charge psychomotrice. Pour certains enfants, les enseignants alertent les parents dès la maternelle, mais le plus souvent pour de l’agitation et non pour des troubles attentionnels. Ces derniers sont fréquemment signalés après quelques années d’école primaire.
Qu’est-ce que l’attention ? En psychomotricité, nous dirons que c’est la capacité de se focaliser sur une cible, mais également celle d’inhiber cette focalisation sur une non-cible. Nous voyons bien comment les enfants, surtout jeunes, peuvent se laisser happer par leur imaginaire ou l’environnement extérieur. En cette période de Covid-19, si difficile à vivre car mettant à mal tous nos repères et toutes nos certitudes, nous pouvons voir combien notre attention est perturbée. Nous avons du mal à nous focaliser sur les choses les plus simples, notre attention est fluctuante, passant du coq à l’âne, tout en se laissant porter par l’imaginaire en réfléchissant au monde de demain.
Tout d’abord, nous ferons une distinction entre le syndrome du tda (trouble déficitaire de l’attention sans hyperactivité) et celui du tda/h (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité). Ainsi, les enfants ou adolescents ayant des troubles de l’attention n’ont aucune difficulté à se tenir tranquilles ou à inhiber leurs comportements, mais ils sont inattentifs ou témoignent d’une grande difficulté à se concentrer…

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Dans notre société moderne toujours en mouvement mais supportant mal le mouvement de l’enfant, la psychomotricité est souvent en première ligne des demandes de suivis, dans le cadre d’agitation et de troubles attentionnels. En partant de bilans pluridisciplinaires, le psychomotricien sera à même d’évoquer un diagnostic psychomoteur différentiel au plus proche de la clinique. Notre discipline a évolué, et nous voyons naître une approche plus neuropsychologique et cognitiviste, basée sur la théorie de Barkley, avec une prise en charge ciblée sur le contrôle de l’inhibition motrice et l’organisation des tâches. Pour ma part, ma clinique s’appuie davantage sur des modèles psychodynamiques prenant en compte le sujet dans sa globalité, d’où des prises en charge psychomotrices ciblées, en groupe ou en individuel.

Mots-clés

  • Attention
  • troubles psychomoteurs
  • thérapie psychomotrice
  • thérapie cognitive
Michèle Guinot

Psychomotricienne de
micheleguinot@numericable.fr
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Mis en ligne sur Cairn.info le 11/02/2022
https://doi.org/10.3917/spi.099.0100
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