CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 Chaque fratrie est unique par sa composition, le rythme des naissances, le hasard de la répartition des sexes, les conditions de vie familiale et la place que chacun occupe dans le cœur de ses parents. Les enfants uniques vivent l’expérience particulière de l’absence de frère et sœur, avec tout l’imaginaire qui en découle et tout ce que suscite la présence de fratries dans leur entourage. D’autres ont un frère ou une sœur, et affrontent le duel « complicité-compétition » face à l’amour parental. D’autres fratries, à trois ou davantage, connaissent la stimulation du groupe, les alliances qui peuvent se modifier selon les circonstances... Au regard du nombre d’études sur les relations parent-enfant, les études ont peu examiné les relations fraternelles. Dans ces dernières, la fratrie est considérée comme un microsystème indépendant de celui des parents, fonctionnant avec ses propres règles et apportant un contexte important pour l’apprentissage et le développement social, affectif, moral et cognitif de l’enfant. Les différences d’âges, le partage de l’amour parental…, occasionnent souvent des disputes liées à des questions de pouvoir, de contrôle, d’équité, de partage, de rivalité, de jalousie, mais elles permettent éga-lement de créer un contexte favorable pour les échanges, les apprentissages, les aides, les jeux, les imitations, les réassurances, l’exploration du monde extérieur et du monde social. Dans cet article, nous avons fait le choix d’aborder plus précisément quatre éléments clés permettant de mieux comprendre les relations fraternelles : l’ambivalence des sentiments fraternels ; le poids des variables structurelles ; la qualité des relations fraternelles et la dynamique des relations avec les parents.

L’ambivalence des sentiments fraternels

2 Les premiers à s’être intéressés à la relation fraternelle sont des auteurs qui s’inspiraient de la théorie psychanalytique, avec une vision verticale. Pour Freud (1916), le jeune enfant n’aime pas nécessairement ses frères et sœurs, et généralement il ne les aime pas du tout, car il voit en eux des rivaux pour l’amour parental. S’il y a des conflits dans la fratrie, c’est en raison de l’existence du désir de chacun de monopoliser à son profit l’amour de ses parents, la possession des objets et de l’espace disponible. Pour Lacan (1938), le complexe d’intrusion va progressi-vement être intégré et ainsi jouer un rôle d’organisateur du développement psychique, permettant ainsi de structurer la psyché. Enfin, pour Kaës (1978), l’expérience fraternelle est fondamentale car elle est articulée autour de deux axes : l’axe narcissique (la fratrie pose la question de la différenciation et de la séparation) ; l’axe objectal (le frère est un autre, distinct de soi, qui est investi sur le mode de l’amour, ou celui de l’agressivité).

Chaque fratrie est unique par sa
composition, le rythme des naissances,
le hasard de la répartition des sexes, les
conditions de vie familiale et la place que
chacun occupe dans le coeur de ses parents.

3 Au sein de la fratrie, des liens complexes se tissent, se croisent et s’entremêlent. Dans la « course » pour maintenir l’amour des parents, la rivalité est du côté des fantasmes œdipiens, quand chacun veut s’accaparer le même parent, celui de l’autre sexe. La jalousie nourrit le lien fraternel, et c’est à la fois malgré et grâce à elle que frères et sœurs vont forger une communauté. Les relations dans la fratrie se situent toujours de manière ambivalente entre l’amour et la haine. Trouver sa place dans la fratrie, c’est faire une autre expérience de l’autre, l’alter ego. La fratrie nous plonge dans la problématique de l’altérité : rapport à la différence, respect de l’autre, tolérance. Avec ses frères et ses sœurs, l’enfant se positionne, dans la famille puis dans la société. Widmer (1999) va plus loin car pour lui, la face positive des relations sociales est étroitement liée à leur face négative. Il n’est pas possible de connaître l’un sans l’autre. L’enjeu pour les frères et sœurs est donc de trouver un équilibre entre les aspects positifs et négatifs de leurs interactions, à mesure qu’ils grandissent.

4 En général, les bébés aiment beaucoup la présence des enfants plus âgés et regardent inlassablement leurs allées et venues, leurs jeux. Les tout-petits sourient plus volontiers aux enfants qu’aux adultes, et il semble même, pendant quelque temps, être remarquablement tolérants vis-à-vis des agaceries des grands. Cet intérêt pour l’aîné augmente encore quand le petit atteint l’âge de réaliser un certain nombre d’activités. Il tire un grand plaisir à observer et à suivre son aîné. Le grand est souvent pour lui plus amusant que les adultes, mais aussi plus redoutable qu’eux. Avec lui, il va établir une relation à deux qui sera d’autant plus satisfaisante que l’aîné est plus protecteur, plus tolérant et moins jaloux. Mais ces rapports se compliquent quand le cadet abandonne sa simple place d’observateur, souhaitant devenir actif dans les jeux de l’aîné, l’imiter, mais surtout lorsqu’il se rend compte, vers 2 ans et demi ou même 3 ans, du rapport existant entre ses parents et son frère ou sa sœur. Le cadet s’aperçoit alors que l’aîné bénéficie de certains avantages. Il devient envieux, ressent comme un sentiment d’infériorité car il ne peut pas en faire autant, et interprète les privilèges accordés comme une marque de préférence pour son aîné. Son sentiment d’admiration à son égard se teinte d’ambivalence.

5 À l’arrivée du cadet, l’aîné éprouve de profonds sentiments de privation, de frustration, de haine, d’abandon et d’insécurité. En réalité, l’agressivité de l’aîné n’est autre qu’une défense. L’obligation de partage peut engendrer des désirs de mort vis-à-vis de l’intrus. L’aîné et le cadet s’affrontent alors pacifiquement en d’innombra-bles compétitions. La jalousie est un sentiment normal de l’enfant, elle offre une extraordinaire opportunité pour se dépasser, progresser et se construire. Elle est nécessaire même, et malgré les tensions et les rivalités qu’elle peut susci-ter, elle permettra à l’enfant de s’épanouir et d’acquérir progressivement une identité propre et de se socialiser. Elle lui apprendra également des notions utiles comme le compromis, le partage et l’entraide. La jalousie est le moteur de toute compétition : le sujet jaloux par le succès de l’autre veut l’égaler, le supplanter. Il agit pour devenir, à ses yeux, meilleur, le meilleur de tous. Pour autant, la jalousie est réciproque, le cadet nourrit assez largement des sentiments d’envie par rapport à son aîné. Ce qui structure la relation entre germains est la notion de similitude mais aussi de différenciation. Ces deux tendances sont en étroite relation avec l’asy-métrie des moyens fonctionnels entre les enfants de la fratrie. La perception de la similitude ou de la différence permet une individualisation du sujet au sein du groupe fraternel, en se décentrant de la confusion moi-autrui. Se construire comme différent tout en appartenant à un groupe de semblables est le défi à relever pour chacun des membres de la fratrie qui expérimente, tout à la fois, l’altérité et la similitude au sein du groupe.

L’importance des variables structurelles de la fratrie

6 La fratrie peut être définie par des variables structurelles qui ne peuvent pas être modifiées, sauf dans certains cas, tels que le décès d’un enfant, la recomposition familiale ou le placement des enfants dans une famille d’accueil… Elles sont au nombre de cinq : la taille de la fratrie ; le sexe (unisexe vs mixte) ; la configuration ; le rang de naissance ; l’écart d’âge, et on ne sait pas encore exactement le poids exact de chacune dans les relations fra-ternelles car elles s’entremêlent, il n’est donc pas aisé de mesurer leur influence respective de manière empirique. Durant l’enfance, les deux variables les plus influentes sont le rang de naissance et l’écart d’âge.

7 Depuis plus d’un siècle, les chercheurs se sont intéressés aux différences observées entre les enfants selon leur position ordinale. Le sujet remporte un vif succès durant des années car il est au cœur des controverses entre l’inné et l’acquis, et va devenir, selon les cas, une variable biologique, psychologique ou sociologique. La variable « position ordinale » sera très utilisée afin d’étudier des éléments très variés comme la personnalité, le niveau intellectuel, l’extra-version, la socialisation, le développement affectif, l’estime de soi… L’arrivée de chaque enfant est singulière et provoque des modifications au sein de la configuration familiale. C’est la naissance de l’aîné qui fonde la famille. On s’émerveillera encore à la naissance des autres enfants, mais elle ne produira plus cette transition du couple à la famille. Aucune place n’a été repérée comme étant « à risque ». Aucune statistique ne mentionne qu’être l’aîné, le cadet ou le benjamin prédispose à une pathologie particulière. C’est le vécu subjectif de chacun qui laisse supposer que « l’autre » a eu plus de chances d’être aimé. De nombreuses recherches se sont intéressées aux effets de l’écart d’âge sur l’intelligence, les relations familiales, les caractéristiques psychosociales, la santé physique et psychologique. Pour Angel (1996), s’il est faible, les enfants seront plus proches et auront des jeux en commun, une complicité, mais aussi une rivalité et de la jalousie. Les faibles écarts d’âge ont tendance à lier plus fortement les frères et les sœurs, mais les conflits n’en demeurent pas moins fréquents. La jalousie sera moindre si les enfants ont le même sexe. Lorsque le cadet survient un ou deux ans après son aîné, la rivalité est importante. Il faut noter que cette dernière va diminuer proportionnellement à l’augmentation de l’écart d’âge. Avec six ans ou plus de différence, l’aîné a été en partie élevé comme un enfant unique et sera donc très jaloux à l’arrivée du cadet (Angel, 1996). Mais, comme il est devenu autonome, va à l’école, et s’est constitué un réseau d’amis, l’atmosphère de compétition, même si elle existe toujours, sur-tout entre enfants de même sexe, est atténuée. Par ailleurs, il semblerait que lorsque l’écart est inférieur à dix-huit mois, l’aîné aurait ce que Rufo (2002) nomme une « amnésie infantile », qui ferait qu’il ne se souvient pas du temps où il était seul et donc a moins de mouvements empreints de jalousie..., et surtout, qu’il entretiendrait avec son cadet des relations de type gémellaire.

La qualité des relations fraternelles

8 Il est essentiel, afin de comprendre l’influence qu’un frère peut avoir sur son germain, de s’intéresser à la qualité des relations fraternelles. L’univers fraternel peut être perçu de manière totalement différente selon l’informateur qui en rend compte et la méthode d’évaluation utili-sée. Si, auparavant, les expériences fraternelles étaient surtout rapportées par des observateurs extérieurs (expérimentateurs, parents [surtout la mère]), elles le sont de plus en plus par les protagonistes eux-mêmes. Durant l’enfance, les relations fraternelles peuvent être caractérisées suivant le degré de coopération et d’opposition (Troupel, 2006). La coopération représente plus spécifiquement la complicité, les sentiments fraternels, la tutelle et le rôle parental, alors que l’opposition s’intéresse au degré de rivalité, à la jalousie et à la différenciation.

9 Ainsi, quatre types de fratries apparaissent : consensuel (avec un haut niveau de coopération et un bas niveau d’opposition) ; conflictuel  (beaucoup d’opposition et peu de coopération) ; contrasté (beaucoup d’opposition et beaucoup de coopération) et le type tranquille (peu d’opposition et peu de coopération). La répartition des quatre types de fratrie évolue au cours du temps. En effet, à l’adolescence, les quatre types sont représentés de façon identique alors que, durant l’enfance, il existe une grande majorité de fratries contrastées, avec beaucoup d’opposition et de coopération (60%), 25% de fra-tries consensuelles, moins de 10% de fratries conflictuelles, les fratries tranquilles avec peu de coopération et d’opposition, enfin, étant quasi inexistantes. Ainsi, dans la majorité des fratries, le fait de grandir a permis de décroître le niveau d’opposition mais également de coopérations entre les enfants (ibid.).

10 Il apparaît également que les variables structurelles de la fratrie influencent cette typo- logie, notamment le sexe et l’écart d’âge mais aussi l’âge développemental. Ainsi, les fratries unisexes connaissent plus d’opposition et, de façon plus fine, les fratries de garçons ont plus de différenciation alors que les fratries de fillet- tes ont plus de rivalité. Par ailleurs, ce sont les fratries unisexes qui sont les plus complices, ce qui marque bien l’ambivalence et la complexité des relations fraternelles. Lorsque les germains grandissent, l’âge de l’aîné a de moins en moins d’importance sur la qualité des relations fraternelles, alors que l’écart d’âge est toujours aussi influent. En ce qui concerne l’écart d’âge, plus il est grand et plus l’aîné tient un rôle parental vis-à-vis de son puîné. Enfin, plus l’âge du cadet est élevé, et plus les sentiments fraternels de l’aîné sont importants.

11 Les variables structurelles vont également agir sur la qualité de l’attachement fraternel, qui influence notablement la qualité des relations fraternelles. L’étude que nous avons menée (Troupel, 2006) indique que chez les enfants de 3-4 ans, l’attachement fraternel est sécurisé pour deux tiers des enfants et que tous les aînés sont compétents afin de servir de base de sécurité pour aller explorer le monde extérieur. Le frère aîné est pour son jeune cadet une figure d’attachement compétente, prenant le relais lorsque la figure d’attachement principale n’est pas sensible ou est indisponible, et qu’elle est plus efficace sur le versant de l’exploration. La répartition des différents types d’attachement (sécurisé vs insécurisé) est influencée par deux variables : d’une part, par le type des relations fraternelles, notamment par le rôle parental tenu par l’aîné, la rivalité, les niveaux de conflits, de coopération et de complicité ; d’autre part, par les variables structurelles, plus particulièrement par le sexe de la fratrie, l’âge des frères et l’écart d’âge. De façon plus fine, on peut noter que les fratries mixtes sont plus sécurisées que les fratries unisexes, que plus l’aîné est âgé, plus les cadets ont un attachement fraternel sécurisé, et, enfin, que lorsque l’écart d’âge est inférieur à deux ans, l’attachement est plus insécurisé. À l’inverse, lorsqu’il est compris entre deux et quatre ans, il est plus de type sécurisé.

La dynamique des relations avec les parents

12 Les travaux indiquent donc que les variables structurelles, la qualité de l’attachement fraternel et la qualité des relations fraternelles sont intimement liées. Au sein de la famille, d’autres paramètres peuvent influencer de façon non négligeable les relations fraternelles. En effet, il apparaît que les pratiques éducatives des parents, leur âge, leur place dans leur propre fratrie, leur désir d’enfant, le désir d’un enfant de sexe différent du premier, les conditions de l’accouchement, les conditions de vie du couple durant la grossesse et après la naissance, la disponibilité maternelle, l’âge de la parentalité..., ont de l’influence. Les parents projettent sur leurs enfants ce qu’ils ont vécu lorsqu’ils étaient enfant. Les travaux indiquent que l’influence des parents intervient à plusieurs niveaux : parental ; conjugal ; coparental, et que les relations fraternelles, le tempérament de chaque enfant, les variables structurelles, vont en retour influencer le niveau parental (Pinel-Jacquemin, Troupel, 2013). Au sein de la famille, les relations entre le sous-système des parents et celui des enfants seraient de deux types (Beauregard, 2003), l’un compensatoire et l’autre nommé « effet spill-over », où les affects ressentis dans l’un des sous-groupes vont se propager dans l’autre.

Les travaux indiquent donc que les variables
structurelles, la qualité de l’attachement
fraternel et la qualité des relations fraternelles
sont intimement liées.

13 La gestion par les parents des conflits de leurs enfants aide les frères à développer des attitudes sociales. Lorsque les parents n’interviennent pas, les frères plus âgés sont enclins à dominer leurs germains plus jeunes. Lorsqu’ils trouvent des solutions équitables pour résoudre les conflits entre les frères, les relations fraternelles s’apaisent. L’intervention parentale dans le conflit peut avoir une double fonction : réduire la probabilité de comportements coercitifs futurs, et favoriser le développement socio-cognitif des enfants. Le traitement différentiel parental des germains contribue également aux variations de la qualité des relations fraternelles. Les écarts de traitement parental induisent des sentiments de colère et de rivalité. De plus, ce type d’intervention compromettrait la relation fraternelle lorsque les enfants l’interprètent comme le signe qu’ils sont moins dignes d’amour que leur frère. Les attitudes socialisantes des parents envers les enfants se répercutent sur les relations fraternelles, les rendant alors plus positives, alors que les relations négatives parent-enfant contribueraient au développement de comportements agressifs au sein de la fratrie. Lorsque les pratiques éducatives parentales sont contrôlantes, autoritaires, coercitives et peu soutenantes, les relations fraternelles sont majori-tairement conflictuelles. Également, il apparaît que lorsque la relation parent-enfant est teintée de négativité, de contrôle et d’intrusion, le niveau d’agressivité au sein de la fratrie est plus élevé. Par contre, lorsque les parents ont des pratiques éducatives soutenantes, la qualité des relations fraternelles sera influencée positivement et la sociabilité avec les autres enfants sera facilitée. Le conflit conjugal, quant à lui, représente un événement aversif pouvant provoquer de l’angoisse chez l’enfant. Dans ce cas, les fratries peuvent soit être conflictuelles soit se rapprocher pour se sécuriser.

14 Par ailleurs, les variables structurelles de la fratrie et le tempérament de chacun vont influencer la parentalité. Lorsque la dyade est mixte, les mères sont moins cohérentes dans leurs pratiques éducatives, ce qui amènerait plus de tension dans la relation fraternelle. A contrario, d’autres travaux indiquent que la mixité permettrait d’adoucir les rivalités fraternelles et faciliterait les identifications parentales. Lorsque la fratrie est de même sexe, la discipline parentale semble être plus stricte. Enfin, Yu et Gamble (2008) ont montré l’existence d’une influence réciproque entre les relations fraternelles et les pratiques éducatives parentales.

Conclusion

15 Pendant très longtemps, la fratrie a été l’oubliée du roman familial. Il faut attendre les premiers travaux des psychanalystes pour que la recher-che s’y intéresse davantage. À cette époque, la fratrie est étudiée de façon préférentielle avec une perspective verticale, et elle est expliquée à l’aide des complexes parentaux. De plus, les relations entre frères et sœurs sont décrites en termes de rivalité, de jalousie, d’inceste et de fratricide. Les travaux des développementalistes vont proposer une perspective horizontale afin de montrer que la fratrie, c’est aussi la complicité, le compagnonnage, la solidarité…, mais aussi pour comprendre que le frère peut avoir un rôle essentiel dans le développement cognitif de l’enfant. En fonction des variables structurelles de la fratrie, de l’histoire fraternelle des parents, de l’envie d’avoir tel ou tel enfant…, chaque enfant va être investi de façon singulière par chacun de ses parents, mais en retour, la dynamique du groupe fraternel va modifier, transformer celle des parents. Ce qui apparaît essentiel pour la dynamique fraternelle, c’est le partage d’expériences communes, la coprésence quotidienne ou durant les week-ends ou les vacances, la construction de souvenirs ensemble, d’une histoire commune avec l’élaboration de nouvelles règles et de nouvelles façons de vivre ensemble.

Français

Les relations fraternelles ne sont jamais simples mais toujours uniques, spécifiques et très importantes dans le développement de l’individu. Elles vont influencer toute sa vie, la façon dont il va inter-agir avec les autres, ses relations avec son conjoint, sa manière d’être parent avec ses enfants… Afin de comprendre un peu mieux comment fonctionnent les relations fraternelles, notamment chez les jeunes enfants, nous avons fait le choix de développer quatre éléments importants : nous reviendrons ainsi sur l’ambivalence des sentiments, l’importance des variables structurelles, la qualité des relations fraternelles, et nous finirons par un angle d’étude actuel de la fratrie, à savoir la dynamique des relations entre les parents et la fratrie.

Mots-clés

  • Fratrie
  • dynamique fraternelle
  • qualité des relations fraternelles

Bibliographie

  • Angel, S. 1996. Des frères et des sœurs : les liens complexes de la fraternité, Paris, Dunod.
  • Beauregard, K. 2003. « Qualité de la relation fraternelle et adaptation psychosociale des frères et sœurs placés conjointement ou séparément en famille d’accueil », thèse de psychologie, université de Montréal.
  • Freud, S. 1916. Introduction à la psychanalyse, Paris, Payot.
  • Kaës, R. 1978. « Imago et complexes fraternels dans le processus groupal », Le groupe familial, n° 81, p. 72-78.
  • Lacan, J. 1938. Les complexes familiaux, Paris, Le Seuil, Navarin, 1984.
  • Pinel-Jacquemin, S. ; Troupel O. 2013. « Éducation familiale et types de fratries », dans G. Bergonnier-Dupuy, P. Durning, H. Milova (sous la direction de), Traité de l’éducation familiale, Paris, Dunod, p. 169-187.
  • Rufo, M. 2002. Frères et sœurs, une maladie d’amour, Paris, Fayard.
  • Troupel, O. 2006. « Attachement fraternel, styles des relations et des interactions de tutelle au sein des fratries de jeunes enfants », thèse de doctorat, université Toulouse-Jean-Jaurès.
  • En ligneWidmer, E. 1999. Les relations fraternelles des adolescents, Paris, Puf.
  • En ligneYu, J. J. ; Gamble, W. C. 2008. « Pathways of influence: Marital relationships and their association with parenting styles and sibling relationship quality », Journal of Child and Family Studies, n° 17 (6), p. 757-778.
Olivia Troupel

docteure et maître de conférences en psychologie du développement de l’enfant, lisst-umr 5193, université Toulouse-Jean-Jaurès
olivia.troupel@univ-tlse2.fr
Mis en ligne sur Cairn.info le 26/04/2017
https://doi.org/10.3917/spi.081.0045
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