CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 C’est en travaillant sur la circulation des photographies numériques liées à l’esthétique du corps que l’idée a émergé de se focaliser spécifiquement sur la construction identitaire et la ritualisation à partir des posts de photographies sur le réseau social Instagram. En effet, parmi les innombrables photos observables, celles qui, au-delà de la question de l’esthétique, semblaient se rattacher à ces deux thématiques étaient particulièrement présentes. Nous avons donc tenté de comprendre dans quelle mesure les photographies en circulation sur les réseaux sociaux contribuent à différentes modalités de la construction identitaire et à un certain renouvellement des formes de la ritualisation des comportements.

2 D’une manière générale, le développement des pratiques amateurs de photographie numérique à travers la publication sur les réseaux sociaux met en valeur la représentation de l’expérience et sa relative prépondérance sur le fait d’avoir vécu cette expérience, l’image publiée et vue donnant ainsi son véritable sens à l’expérience elle-même [1]. La pratique photographique est pour une majorité de personnes assistée par le téléphone portable, qui permet de retoucher et partager immédiatement les photographies. Enfin, la photographie numérique associée au partage online favorise l’anecdotique, la valorisation de détails et la documentation des événements quotidiens [2] et semble parfois plus intense ou intéressante que la réalité physique [3]. Par ailleurs, au-delà de cette dimension de « micro-réeenchantement du quotidien » [4], la photographie numérique partagée et commentée permet de construire du lien avec les autres utilisateurs [5] et de s’affirmer en tant que producteur de sens.

3 Notre enquête repose sur des données brésiliennes, entretiens menés à São Paulo entre 2016 et 2017, et observations non participantes sur Instagram, avec l’étude de hashtags en portugais et de photographies et commentaires issus du contexte brésilien. À partir des années 2000, développer internet et les TIC dans l’ensemble du pays et favoriser l’e-inclusion est devenu une priorité. Étant arrivé un peu tardivement sur le marché des TIC, le Brésil a eu plus rapidement accès aux innovations, notamment le haut débit, même s’il existe toujours des inégalités d’accès sur le territoire. En 2018, 87 % des ventes de téléphones portables sont des smartphones, et 38 % des Brésiliens les utilisent six heures par jour [6].

4 Concernant l’usage des réseaux sociaux, d’après l’étude The global social media landscape (2018), 47 % des usagers en Amérique latine y partagent des photos, et plus de 60 % les utilisent pour rester en contact avec leurs amis et parce que ces derniers y sont présents. Facebook occupe la première place en termes de nombre d’utilisateurs brésiliens, suivi par Instagram [7]. Cela montre donc l’importance de ces réseaux en tant que plateformes dédiées à la circulation de photos et d’images stimulant les interactions entre utilisateurs.

Méthodologie

5 Ce travail de recherche est caractérisé par une méthodologie ethnographique et interprétative [8] reposant sur des entretiens introspectifs et une recherche netnographique [9] sur le réseau social Instagram. Une telle approche a permis d’étudier ce réseau comme lieu d’expression des micro-interactions de la vie quotidienne [10]. Le réseau Instagram, caractérisé par la diffusion de photographies et de commentaires, a été une source d’observations non participantes à partir d’un compte personnel [11].

6 Après des observations spontanées ayant mené à la constatation que de nombreuses photographies pouvaient être associables aux thématiques de la construction identitaire et de la ritualisation, une recherche de hashtags pertinents a été entreprise de façon plus systématique :

7

  • concernant les rituels : momentorelax  (moments relax) ; meuritual  (mon rituel) ; eumereço (je le mérite bien) ;
  • concernant la construction identitaire : eusouassim (je suis comme ça) ; essa/essesoueu (celui/celle-ci, c’est moi) ; minhamelhorversão (ma meilleure version).

8 Enfin, une collecte de photographies a été faite à partir de ces termes.

9 La récolte des photographies [12] et l’étude des commentaires se sont accompagnées d’une prise de note régulière. Les observations ont été menées sur une période de deux mois, à raison de deux heures par jour, et 40 photos ont été sélectionnées (20 associées à la construction identitaire, 20 à la ritualisation). Le choix de ces photographies a été déterminé par le fait que les thèmes représentés se répétaient, ce qui permettait de penser que les photographies choisies étaient assez représentatives de leur catégorie.

10 Au-delà des observations en ligne et dans une perspective d’enrichissement et de triangulation des données [13],16 entretiens [14] ont été menés avec 10 personnes dont les activités étaient en lien avec la photographie, les réseaux sociaux et la représentation du corps : photographes, acteurs, chercheurs travaillant sur la photographie ou les réseaux sociaux. Même s’il est difficile de séparer clairement le « professionnel » du « non-professionnel » sur les réseaux sociaux [15], l’idée était que leur regard sur les pratiques concernées serait complémentaire de celui des autres utilisateurs.

11 Les six autres entretiens ont été réalisés avec des personnes disposées à parler de leur expérience quotidienne en termes de circulation des photographies sur les réseaux, à des fins de loisir et d’entretien de liens sociaux. Les questions portaient sur leur perception du sens à donner à ces photographies et aux comportements qui leur sont liés (post, partage, création de profils, description de leurs propres pratiques, etc.). Enfin, une analyse de contenu globale a été réalisée avec l’ensemble des données de l’enquête de terrain [16].

La photographie comme moyen de construction ou de renforcement de l’identité

La revendication d’apparences et de styles de vie assumés

12 La démarche d’affirmation identitaire passe par la revendication d’un certain style de vie ou du moins d’apparence, authentifié par les photographies correspondantes. Il peut s’agir d’une recherche de valorisation purement physique (mise en avant d’attributs masculins ou féminins idéalisés) ou orientée vers l’environnement social ou familial (par exemple, poser avec ses enfants, dans un cadre valorisant).

13

« Tout le monde veut faire partie de quelque chose, on voit beaucoup ça sur les réseaux sociaux... les gens s’identifient à un certain style » (I., 34 ans).

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Photo 1 : avant/après avec recours au maquillage (sourcils, lèvres, yeux) et filtre. La comparaison avec la photo de 2008 montre la satisfaction quant au résultat obtenu et la revendication de l’apparence actuelle : « ma meilleure version » ; « manie du roux ».
figure im2
Photo 2 : promotion d’un style de vie décontracté, actif et souriant, avec mise en valeur du téléphone : « celui-là c’est moi » ; « entreprendre transforme ».

14 Le recours aux filtres permet d’embellir son apparence normale, ou d’inscrire une photographie de soi préexistante dans un contexte spécifique. Snapchat ou encore les applications disponibles en ligne permettent dès lors un réenchantement de soi-même, pour soi et aux yeux des autres, d’autant plus que si la photographie est postée, il se peut qu’elle stimule la production de signaux d’appréciation. La photographie digitale influe ainsi sur la normalisation de pratiques axées sur le travail sur soi et surtout l’image de soi [17].

15 Suivant la même logique, les photos explicitement sans maquillage et/ou sans filtre, avec les cheveux non lissés, ou montrant l’individu simplement présent et/ou souriant, caractérisent la revendication de naturel et donc d’authenticité.

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Photo 3 : revendiquer ses cheveux naturellement bouclés : « boucles » ; « liberté » ; « celle-là c’est moi ».

La construction d’une identité online éventuellement indépendante de la réalité

16 Les témoignages recueillis permettent de distinguer une identité construite online, éventuellement transférée à la vie réelle, d’une identité préexistante et que l’on cherche à diffuser sur les réseaux sociaux pour la renforcer.

17

« Tu essaies de t’approprier une autre identité, virtuelle... tu assumes l’identité d’un personnage qui s’en sort bien dans la vie et tu as l’impression que tu vas avoir le même succès... » (Luke Oliveira, responsable commercial et acteur).
« On commence à faire de sa vie un événement permanent, exposé et commenté » (Benjamin Rosenthal, chercheur en marketing des réseaux sociaux, FGV São Paulo)

18 Les publications mettant en valeur tel ou tel aspect de l’individu permettent d’afficher son originalité tout en accroissant les chances d’être identifié par d’autres [18] dont on attend la validation, ce qui entraîne en outre une adaptation constante en fonction des réactions obtenues [19].

La logique d’auto-affirmation du statut de photographe authentique

19 On note une tendance à l’auto-affirmation passant par la revendication de la réalisation des photographies, suivant une logique de propriété intellectuelle de ces dernières et des expériences ayant permis de les prendre. L’image online de l’individu devient ainsi sa signature, à la fois source d’authentification de ses publications et moyen de développer son empreinte sur le réseau [20].

20

« Tout le monde a déjà pris ce genre de photo, par exemple sur la plage... alors ils font en sorte d’apparaître dessus, parfois même avec le pied, la main... » (Luiz Marinho, photographe).
« Parfois, s’il n’y a qu’un paysage, on dirait un fond d’écran... je préfère quand il y a une personne sur la photo... ça montre que ce n’est pas une photo trouvée sur internet » (A., 30 ans).

La photographie comme reflet de comportements ritualisés

21 Selon Rook [21], le rituel est une activité expressive et symbolique faite d’une multitude de comportements qui se produisent au cours d’une séquence fixe, et tendent à se répéter dans le temps avec formalisme, sérieux, et intensité. La notion de rite de la vie quotidienne implique que l’extraordinaire soit présent dans des activités pourtant banalisées. De même, les rites de présentation de soi peuvent engager autant d’énergie mentale que de grands rites de représentation. Ainsi, la publication quotidienne de photographies sur les réseaux s’inscrit dans la logique des échanges confirmatifs ou réparateurs ancrés dans les différentes modalités des relations sociales en ligne [22]. Par exemple, le selfie ayant pour seul motif de dire bonjour, expression d’un besoin phatique de maintenir le lien ; les photographies successives attestant de l’entraînement régulier au club de sport ; la photographie à deux pour célébrer l’engagement dans une relation que l’on souhaite officialiser auprès de la communauté du réseau, etc.

22

« Aujourd’hui, quel que soit l’événement, il y a une fête, avec photos à l’appui... avant c’était seulement pour la fête des quinze ans, et maintenant, à partir d’un an on commence à faire des fêtes... en fait, tout le monde veut faire une rétrospective de ce qu’il a fait » (A.-C., 26 ans).

23 Sur Instagram, « ritual » mène à des hashtags variés qui évoquent autant des pratiques à rattacher à des rituels au sens classique du terme (spirituel, magique, de sorcellerie, divination, etc.) que des objets divers, liés à des pratiques de consommation : beauté, cosmétique, bijoux, alimentation, cuisine, santé et bien-être, etc.

24 Poster les photos correspondantes et les commenter montre leur importance pour l’individu et dénote souvent une certaine fierté. Le simple fait de « prendre du temps pour soi » ou de « faire quelque chose pour soi » est un élément d’auto-affirmation et associe spontanément différentes qualités à l’individu : indépendance, détermination, créativité, etc.

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Photo 4 : Moment de détente raffiné (fleurs, pose pour la photo) dans le bain : « mon rituel » : « moment relax » ; « je le mérite bien ».
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Photo 5 : Moment de tranquillité d’une mère qui doit, avant de prendre son petit déjeuner, faire manger son enfant, faire la lessive et ranger la maison : « parce que maman prend le petit-déjeuner plus tard », « mon rituel ».

25 Ces domaines sont en outre liés à différentes quêtes de l’individu : réconfort, recentrage psycho-émotionnel, spiritualité, affirmation de soi. Les scènes représentées sur les photographies sont souvent théâtralisées, renforçant ainsi la dimension ritualisée.

figure im6
Photo 6 : Tricot dans un hamac, tout en sirotant un café avec édulcorant à la stevia. L’expérience repose sur la pratique du tricot qui développe la patience et l’acceptation de l’imperfection du travail réalisé (d’après les commentaires de la photographie). Ce moment pour soi est complété par le café édulcoré permettant un plaisir sans culpabilité. La dimension rituelle théâtralisée s’accompagne d’une incitation à tricoter car cette pratique est source de bénéfices émotionnels : « mon moment », « route du café ».

26 Les rituels liés à la photographie papier sont toujours présents, soit dans leur version numérique soit dans leur version traditionnelle : faire des albums pour le plaisir de la manipulation et par nostalgie : « Je retire les photos du téléphone portable, je fais des fichiers par date et thème, “famille”, “amis”, “anecdotiques”... pour les photos papiers, c’est pareil... c’est presque thérapeutique » (D., 34 ans).

Discussion

27 L’image est au centre de notre relation au monde, par les processus de perception, symbolisation et communication avec autrui [23]. En effet, réaliser ou vivre quelque chose n’est plus suffisant en soi, il faut en construire une représentation qui associe dimension visuelle et capacité de partage [24]. L’image apparaît comme un vecteur de socialisation et de participation magique à un « self collectif », au sein d’une société de conversations dans laquelle tout est communication [25].

28 Tout en étant aujourd’hui largement banalisée, la photographie numérique est néanmoins un élément important du quotidien et de la vie sociale : par son rôle dans le développement de liens, même faibles, qui permettent à l’individu de construire une ou plusieurs identités ; et par sa participation à des activités ritualisées. Poster des photographies permet de faire un marketing de soi orienté par la tendance visée (types de consommation, d’esthétique, de corps, de pratique sportive, de statut social, etc.). Cette auto-valorisation peut s’accompagner d’une volonté de diffuser un message, d’inciter à adopter un comportement, un certain style de vie, ce qui renforce ainsi le statut de l’individu par son potentiel d’influence.

29 Les réseaux sociaux sont ainsi devenus des scènes sur lesquelles se rejouent les jeux de rôles et de faces, transposant les relations sociales en théâtralisation du quotidien numérique [26]. Les photographies postées offrent à l’individu une possibilité de mise en récit de soi et s’inscrivent dans son processus de fabrication identitaire. On remarque par ailleurs une logique un peu différente de développement personnel et d’auto-affirmation, matérialisée par les photographies et leur partage suivi d’un retour de la communauté ; par exemple, une nouvelle étape franchie (amaigrissement, préparation d’un concours, bébé, etc.), ou la réalisation d’une prise de conscience.

30 Concernant la ritualisation, on peut distinguer les pratiques ritualisées « traditionnelles » qui ont évolué à l’ère d’internet, de la photographie numérique et des réseaux sociaux, des rituels intrinsèquement numériques, c’est-à-dire liés aux modes de communication et de socialisation en ligne (like, emojis, choix des critères de protection de la vie privée, pratiques de partage, usage de termes spécifiques, etc.) [27]. L’intensité du rituel n’est pas fonction du caractère exceptionnel de la pratique concernée : le quotidien est source d’une ritualisation assumée, que l’on concrétise par la théâtralisation de la photographie. Finalement, plus la pratique est marquée par la simplicité, plus sa ritualisation semble importante, car elle démontre la focalisation sur soi de l’individu, et donc sa force de caractère : il fait quelque chose pour lui-même et s’assume tel qu’il est.

31 Les photographies papier ne sont pas l’objet principal de ce travail, cependant, elles sont intéressantes en tant que révélatrices de l’importance de la matérialité dans un contexte de dématérialisation et de virtualisation à grande échelle du quotidien et de la vie [28].

32 Devant les opportunités marketing qui semblent logiques compte tenu de l’attrait général exercé par les pratiques de photographie et de partage sur les réseaux, il semblerait intéressant de réfléchir également à la façon dont les individus arrivent ou non à continuer à s’approprier les réseaux en tant que leurs propres plateformes de communication et outils de développement personnel sans essayer de devenir des influenceurs rémunérés par les marques. Il est en effet possible de considérer les comportements observés comme des signes de revendication d’une certaine affirmation de soi, de volonté d’agir et de donner du sens à son quotidien. Le tout forme une énergie créative que l’on souhaite partager, même si l’on est plus ou moins conscient de l’utilisation probable des informations en circulation à des fins commerciales.

Conclusion

33 Cette recherche a pour objectif de comprendre dans quelle mesure les photographies en circulation sur les réseaux sociaux peuvent contribuer à la construction identitaire des individus et participer à un certain renouvellement des formes de ritualisation des comportements. Ce travail ancré dans le contexte brésilien nous a permis de réfléchir aux différents usages de la photographie numérique sur les réseaux sociaux à des fins d’exploration et d’affirmation des différentes facettes de la personnalité, mais aussi de création et maintien de lien social.

34 La photographie permet de mettre en scène son attachement à certaines pratiques ou objets de consommation ritualisés, et elle semble d’une manière générale être devenue un rituel pour les individus qui partagent de nombreux moments de leur quotidien. La photographie postée l’est toujours pour une bonne raison. En effet, même si elle paraît anodine, elle a du sens pour celui qui a voulu la mettre en ligne, et est source d’information concernant le statut que l’individu souhaite se donner, sa relation avec une communauté d’appartenance ou dont il souhaite se rapprocher, ou encore avec des styles de vie et de consommation.

35 Enfin, cette recherche concerne le contexte brésilien. Il serait intéressant de mener la même recherche dans d’autres contextes culturels (par exemple, en France) pour comprendre dans quelles proportions les comportements observés sont globalisés car liés à des tendances internationales (modes, utilisation des réseaux sociaux, attachement à des marques globales) et liés à des particularismes culturels locaux. De même, le nombre de photographies récoltées sera toujours insuffisant dans le contexte d’une production toujours renouvelée, impossible à appréhender dans sa globalité. Il serait donc utile de reprendre les observations des mêmes hashtags afin de constater des évolutions au fil du temps.

Notes

  • [1]
    S. Maresca, « L’introduction de la photographie dans la vie quotidienne », Études photographiques, novembre 2004, pp. 61-77.
  • [2]
    M. Maffesoli, Le réenchantement du monde. Une éthique pour notre temps, La Table Ronde, Paris, 2007 ; A. Gunthert, « L’image conversationnelle. Les nouveaux usages de la photographie », Études photographiques, vol. 31, 2014, pp. 1-12.
  • [3]
    J. Baudrillard, Simulacres et simulations, Galilée, Paris, 1981.
  • [4]
    O. Badot, J. Bree, M. Filser, « Entre réenchantement du quotidien et pouvoir du consommateur : regards sur le marketing dans la culture de consommation », Économies et sociétés, vol. 23, 2015/1, pp. 7-32.
  • [5]
    F. La Rocca, « Culture visuelle et visualisation du monde : l’expérience in visu », Sociétés, n° 112, 2011, pp. 95-102.
  • [6]
  • [7]
    Resultadosdigitais.com, classement des réseaux sociaux au Brésil, https://resultadosdigitais.com.br/blog/redes-sociais-mais-usadas/, 2017.
  • [8]
    B. Glaser, A.I. Strauss, The discovery of grounded theory, Aldine, Chicago, 1967.
  • [9]
    P. Jung Rocha, S. Portella Montardo, « Netnografia: incursões metodológicas na cibercultura », Revista da Associação Nacional dos Programas de Pós-Graduação em Comunicação, décembre 2005, pp. 2-22 ; Kozinets R.V. (2010), Netnography, doing ethnographic research online, Sage, Londres, 2010.
  • [10]
    N.G. Canclini, Hybrid cultures, strategies for entering and leaving modernity, University of Minnesota Press, Londres, 1995.
  • [11]
    J.-S. Beuscart, D. Cardon, N. Pissard, C. Prieur, « Pourquoi partager mes photos de vacances avec des inconnus ? Les usages de Flickr », Réseaux, vol. 154, 2009/2, pp. 91-129.
  • [12]
    M.B. Holbrook, « Photo Essays and the Mining of Minutiae in Consumer Research: ‘Bout the Time I got to Phoenix », Handbook of qualitative research methods in marketing, Belk R., Edward Elgar, Cheltenham, 2006 ; L. Spinelli., « Techniques visuelles dans une enquête qualitative de terrain », Sociétés, n° 96, 2007/2, pp. 77-89.
  • [13]
    E.J. Arnould, M. Wallendorf, « Market-oriented ethnography: interpretation building and marketing strategy formulation », Journal of Marketing Research, vol. 31, 1994/4, pp. 484-504.
  • [14]
    M. Boutet, « Jouer aux jeux vidéo avec style, Pour une ethnographie des sociabilités vidéoludiques », Réseaux, 2012, pp. 207-234.
  • [15]
    M. Pedroni, « Meso-celebrities, fashion and the media: How digital influencers struggle for visibility », Film, Fashion & Consumption, vol. 5, 2016/1, pp. 103-121.
  • [16]
    S. Spiggle, « Analysis and interpretation of qualitative data in consumer research », Journal of Consumer Research, vol. 21, 1994/3, pp. 491-503 ; M.B. Miles, A.M. Huberman, Analyse des données qualitatives, De Boeck, Bruxelles, 2003.
  • [17]
    A. Giddens., Modernity and self-identity: Self and society in the late modern age, Polity Press, Cambridge, 1991 ; A. Coutant, « Des techniques de soi ambivalentes », Hermès. La Revue, vol. 59, 2011/1, pp. 53-58.
  • [18]
    D. Cardon, « Réseaux sociaux de l’Internet », Communications, vol. 88, 2011/1, pp. 141-148.
  • [19]
    S. Tisseron, « Nouvelles familles et nouvelles images. Les habits neufs du narcissisme », Adolescence, vol. 53, 2005/ 3, pp. 603-612 ; B. Munier, « Du Kula à Facebook : le poids du prestige », Hermès. La Revue, n° 59, 2011, pp. 113-116 ; R. Sohier, L’impact de la consommation numérique dans l’équilibre identitaire chez les adolescents. Quelle place pour l’identité digitale ?, thèse de doctorat en Sciences de gestion, Université de Caen Basse Normandie, 2016.
  • [20]
    R.W. Belk, « Possessions and the Extended Self », Journal of Consumer Research, vol. 15, 1989/2, pp. 139-168.
  • [21]
    D.W. Rook, « Ritual behaviour and consumer symbolism », Advances in Consumer Research, vol. 11, 1984, pp. 1-6.
  • [22]
    F. Keck, « Goffman, Durkheim et les rites de la vie quotidienne », Archives de philosophie, vol. 75, 2012, pp. 471-492.
  • [23]
    S. Missonnier, « Entretien avec Serge Tisseron », Le Carnet Psy, vol. 73, 2002/5, pp. 26-37 ; T. Stenger, A. Coutant, « La prescription ordinaire sur les réseaux socionumériques : un moteur pour l’activité en ligne », Medias 09 : entre communautés et mobilités, Aix-Marseille, décembre 2009, pp. 13-14.
  • [24]
    M. Maffesoli, Le réenchantement du monde. Une éthique pour notre temps, La Table Ronde, Paris, 2007.
  • [25]
    J.-M. Rabot, « L’image, vecteur de socialité », Sociétés, n° 95, 2007, pp. 19-31.
  • [26]
    E. Goffman, La présentation de soi. La mise en scène de la vie quotidienne, Les Éditions de Minuit, Paris, 1973.
  • [27]
    P. Lardellier, « Ritualités numériques », Les Cahiers du numérique, vol. 9, 2013/3-4, pp. 9-14.
  • [28]
    Z. Bauman, La vie liquide, Pluriel, Paris, 2005.
Français

Le présent article s’intéresse aux concepts de construction identitaire et de ritualisation des comportements, envisagés à partir du partage de photos sur le réseau social Instagram. Il repose sur une enquête de terrain de type ethnographique, constituée d’entretiens et d’observations non participantes de photos et commentaires exposés en ligne. Les informations du terrain sont présentées accompagnées de citations d’entretiens et de photographies récoltées lors des observations sur Instagram, et mises en relation avec les éléments théoriques correspondants. La discussion revient sur les principaux résultats : l’affirmation d’apparences et de styles de vie et celle du statut de photographe authentique, la construction d’une identité online, et enfin la photographie reflet de comportements ritualisés.

  • netnographie
  • réseaux sociaux
  • identité
  • ritualisation

Bibliographie

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Élisabeth Eglem
Université Le Havre Normandie (ULHN)
Marina Ferreira da Silva
Université Le Havre Normandie (ULHN)
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 09/04/2020
https://doi.org/10.3917/soc.147.0013
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