Au Soudan, le pétrole est au centre de la guerre, et malgré l’origine ethnico-religieuse des conflits au Sud comme au Darfour, l’enjeu du contrôle des ressources a changé la donne. Pour arriver à ce but, le gouvernement de Khartoum a mis en place de larges campagnes de déplacements des civils vivant dans les zones pétrolifères, et une politique de division des factions sudistes afin d’empêcher leur unification contre lui. Mais si cette stratégie a pu être aussi bien menée, c’est bien grâce à la coopération des entreprises, chinoises notamment, avec lesquelles le gouvernement a traité directement pour les contrats pétroliers et qui ont accepté à la fois la sécurisation et l’utilisation militaire de leurs infrastructures. Les exactions de Khartoum n’ont en effet pu se faire que par le consentement plus ou moins tacite des entreprises présentes sur le terrain.
In Sudan, oil is central to the war, and despite the ethnic-religious origin of the conflicts in the South as in Darfur, the stake of the control of resources has changed the situation. To achieve this goal, the government of Khartoum set up wide campaigns of displacements of the civilians living in the oil areas, and a policy of division of the southern factions to prevent their unification. But if this strategy could be led so well, it is only thanks to the cooperation of companies, especially the chinese ones, with which the government dealt directly for the oil contracts and that accepted both the security and military use of their facilities. Khartoum’s abuses were only possible with the more or less tacit consent of the firms present on the ground.