Si la terminologie « ultra-gauche » s’est récemment popularisée dans le contexte de l’altermondialisme, il faut en chercher les prémices dans les années 1920, quand Lénine condamnait le « gauchisme », maladie infantile du communisme, ou quand des groupes marxistes non-léninistes (dont le communisme des conseils) tentaient d’établir le socialisme réel sans la médiation du parti ou de représentants supposés du prolétariat. Des mouvements plus récents (situationnisme des années 1950-1960, autonomistes italiens et français des années 1970) héritent de cette approche commune, souvent post-marxiste et anarchisante, des luttes anticapitalistes. De même aujourd’hui les Black Blocs et différents courants s’efforçent-ils d’atteindre leurs buts révolutionnaires par l’action directe opposée à la conquête du pouvoir d’État.
The words “ultra-left” has been widely used in the recent context of antiglobalization, but the idea goes back to the 20’s, when Lenin disapproved “left-wing communism” as an infantile disorder, while non-leninist marxists (like “council communists”) tried to establish directly socialism, without admitting the necessity of a party or of so-called representatives of proletariat. More recent currents like the Situationist International in the 50’s or 60’s or the far-left Autonomism (Italy and France in the 70’s) have in common a post-marxist or anarchist approach of struggle against capitalism. So do today’s “Black Blocs” activists and various currents which are also trying to reach their revolutionary goals by direct action and not by conquering State’s power.