CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Sauf à vouloir, au risque de l’anachronisme, établir un parallèle douteux entre 1870 et 1940 à partir de Sedan, force est de s’interroger sur les causes d’un effondrement aussi rapide d’une armée qui était encore quelques mois plus tôt respectée par toute l’Europe et l’orgueil de l’empire.

« Combat de Chenebier, 16 janvier 1871 », par Gaspard Gobaut (1814-1882)

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« Combat de Chenebier, 16 janvier 1871 », par Gaspard Gobaut (1814-1882)

Aquarelle (62 x 99 cm), 1878 (SHD/GR, 7 M B 374)

1 Dès le lendemain de la défaite, des centaines de livres ont été publiés [1], souvent marqués par la volonté des acteurs des évènements de se justifier, ou utilisés par des publicistes et des hommes politiques comme une arme pour critiquer et condamner le régime impérial déchu. Dans la production récente, marquée par l’ouvrage de référence de François Roth, La guerre de 1870 (Fayard, 1990), les origines de la guerre et le déroulement des opérations sont remarquablement décrits, et nous privilégierons, dans le cadre nécessairement limité de cet article, après avoir rapidement brossé le fond de tableau diplomatique et politique, une approche des causes proprement militaires de la défaite.

2 Depuis Sadowa en 1866, puis l’offre par le général Prim du trône d’Espagne au prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen à l’automne 1868, la menace d’une guerre franco-prussienne est progressivement perçue comme inévitable, mais non assumée :

3

En 1868, le maréchal Niel avait demandé à la Chambre les crédits nécessaires pour la fabrication par l’État de 1.800.000 fusils à tir rapide, MM. les députés avaient réduit ce nombre à 1.200.000 fusils. Ce fut alors que, dans un sentiment de douleur patriotique, le maréchal prononce cette phrase : Puissiez-vous, messieurs, n’avoir pas à vous repentir, d’ici trois ou quatre ans, de votre imprévoyance [2].

4 Paradoxalement, durant l’année 1869, tout en protestant de leur volonté de paix, l’empereur lui-même comme le ministre de la Guerre ont multiplié les déclarations officielles pour assurer que « l’armée est prête ». Ils seront démentis par les faits en quelques semaines.

Illusions politiques et diplomatiques

5 Si la politique extérieure de Napoléon III présente des aspects d’une étonnante modernité, elle est aussi marquée par des considérations contradictoires et manque cruellement de cohérence. Le souvenir de l’aide apportée à l’unité italienne se heurte à la défense du pouvoir temporel du Pape, poussant l’Italie à se rapprocher de la Prusse et à la non-intervention. De même, l’attitude pour le moins ambiguë à l’égard de l’Autriche en 1866, l’abandon du Danemark lors de la guerre des duchés ou les manœuvres de couloirs pour espérer obtenir en Belgique ou au Luxembourg un agrandissement territorial pour prix de sa neutralité bienveillante [3], ne peuvent inciter aucune puissance européenne à soutenir activement la France lorsque survient la crise. Prise sous l’influence d’idées généreuses ou de combinaisons tortueuses, les grandes orientations diplomatiques évoluent par à-coups successifs sans répondre à une analyse géopolitique froide.

6 En 1870, la France est en réalité isolée et les efforts discrets et tardifs du général Lebrun pour nouer une convention militaire avec l’Autriche-Hongrie sont menés à la demande de l’empereur sans avertir les Affaires étrangères [4].

7 Pour ce qui concerne le futur ennemi, les Français n’ont qu’une connaissance très superficielle de la Prusse et des États allemands pendant tout le Second Empire et ils sont en particulier tout à fait dans l’erreur en ce qui concerne les royaumes méridionaux de Wurtemberg et de Bavière. Ils ne connaissaient pas davantage les armées qui vont leur être opposées, tout en ayant une trop haute idée de la leur. Pour Le Constitutionnel du 16 juillet :

8

il y aura dans l’armée du roi Guillaume bien des soldats qui combattront contre leurs intérêts les plus chers et leurs sentiments les plus intimes … M. de Bismark ne veut faire la guerre que pour supprimer jusqu’aux noms de Saxe, de Bavière et de Souabe, pour effacer les derniers restes de ces nationalités jadis glorieuses, pour faire tout plier sous la domination militaire de la Prusse ;

9 tandis que pour le Charivari du 22,

10

du grand-duché de Bade, mêmes renseignements. Le grand-duc est à la remorque du Bismarkisme, mais la population déteste la Prusse. On peut s’attendre à bien des défections imprévues.

11 De même, ils s’illusionnent sur les sentiments philo-français qui peuvent exister à Vienne ou à Copenhague, susceptibles d’inciter l’Autriche-Hongrie et le Danemark à aider Paris, comme le Charivari du 21 juillet :

12

Quand on a dans son passé une faillite qui s’appelle Sadowa, et qu’on voit poindre une occasion de se réhabiliter, tenez pour certain que tôt ou tard on succombera à la tentation.

13 Dans la confusion des points de vue et les choix politiques contradictoires, le duc de Persigny, ancien ministre, note :

14

Quand on apprit qu’au profit de la Prusse, il [Napoléon III] abandonnait notre généreux allié du premier Empire, ce malheureux Danemark, quand on le vit surtout favoriser contre l’Autriche les relations de la Prusse avec l’Italie, jamais déception ne fut plus amère, jamais rôle plus effacé ne répondit à une plus grande attente [5].

15 La Grande-Bretagne enfin, qui comme la Russie va conserver une position résolument expectante, reproche à Paris d’avoir pris l’initiative de la déclaration de guerre :

16

Au début du mois de juillet, personne n’imagine que la guerre est imminente. Le Foreign Secretary du gouvernement Gladstone, lord Granville, considère même que la diplomatie européenne n’a jamais été aussi calme … Au début des hostilités, la France, perçue comme l’agresseur, est profondément critiquée outre-Manche » [6].

17 En politique intérieure, Émile Ollivier et les membres de son gouvernement, pensant que l’action diplomatique sera suffisante pour éviter une guerre, acceptèrent de procéder à des réductions importantes du budget de la Guerre aussi bien qu’à des réductions d’effectif. Ils sont en cela en phase avec la plupart des parlementaires et des éditorialistes. Le dernier ministre de la Guerre du Second Empire, nommé dans la tourmente des défaites du mois d’août, en témoignera en 1871 devant la commission d’enquête :

18

Une dernière mesure, prise peu de temps avant la guerre, la diminution de 10.000 hommes sur le contingent annuel, avait augmenté cet abandon de l’esprit militaire, et témoignait que le gouvernement ne croyait ps que la guerre fût si prochaine [7].

19 Comme le résumera le général Jarras :

20

On croyait avoir le temps devant soi … Dès lors, on ne craignait pas d’ajourner les mesures les plus urgentes [8].

21 Alain Gouttman, dans une étude récente remarquée, après avoir dressé le triste tableau des prises de position politiques, à droite comme à gauche, dans les quelques années qui précèdent le conflit, peut conclure ;

22

En 1870, la démagogie était à la barre et c’était elle, au premier chef, qui entraînait la France à l’abîme [9].

Succession d’insuffisances militaires

23 Contrairement aux apparences, la brillante armée impériale aux rutilants uniformes est affaiblie par de nombreuses carences majeures. Rarement sans doute dans l’histoire peut-on identifier une telle multiplication de déficits, dont les effets se cumulent.

24 Paradoxalement sans doute, le manque d’expérience est un point souvent souligné. Le commandant Picard est absolument catégorique :

25

L’armée française avait désappris la guerre à un point que l’on ne peut imaginer [10].

26 Sans être totalement exacte, puisque les campagnes militaires se succèdent tout au long du Second Empire, l’affirmation mérite d’être prise en compte, car en Chine et en Indochine, au Levant, en Algérie, au Mexique, un nombre limité de régiments a été engagé simultanément et le commandement de ces expéditions n’était assuré que par des états-majors de circonstance restreints. En réalité, seules les campagnes de Crimée et d’Italie engagent des effectifs relativement importants, et l’on sait bien aujourd’hui que les carences ont été nombreuses au cours de ces conflits.

27 Les enseignements de la campagne d’Italie de 1859, en réalité un demi-succès, n’ont pas été tirés.

28 Bien au contraire, l’ouvrage officiel rédigé au Dépôt de la Guerre sur l’ordre du maréchal Randon, ministre de la Guerre, s’efforçat de pallier les fautes et eut en vue la glorification non seulement de l’Empereur, commandant l’armée, mais encore de tous ceux qui avaient pris part à la guerre [11].

Le maréchal Adolphe Niel (1802-1869)

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Le maréchal Adolphe Niel (1802-1869)

SHD/GR, 8 M fonds de la RHA

29 Les victoires finalement remportées incitent une grande partie du commandement à s’enfoncer dans l’illusion que le travail du temps de paix est inutile. Pourtant, Napoléon III lui-même en fit le constat, la mise sur pied des grandes unités et l’organisation du commandement qui intervinrent au dernier moment d’une part, et la désorganisation générale des services logistiques d’autre part, manquent de remettre en cause le déploiement même de l’armée française dans sa zone d’opérations. Ni l’état sanitaire déplorable des troupes, ni les mouvements de panique constatés dans certaines unités ne font l’objet d’analyses ultérieures et encore moins d’enquêtes de commandement. Très pragmatiquement, la question des cartes d’état-major est déjà posée :

30

Si quelques cartes à grande échelle avaient été mises à la disposition des généraux pendant la campagne d’Italie de 1859, c’était que le gouvernement piémontais avait eu la gracieuseté de nous les céder [12].

Plan des charges de cavalerie de la bataille de Mars-la-Tour, 16 août 1870

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Plan des charges de cavalerie de la bataille de Mars-la-Tour, 16 août 1870

SHD/GR, 1 K 482 6

31 En 1870, on demande encore aux officiers qui souhaitent disposer de cartes de se les procurer par leurs propres moyens…

32 Tout en reconnaissant auprès d’Émile Ollivier, le 10 janvier 1870 encore, la nécessité de puissantes réformes (« Cette nécessité m’est apparue en Italie. C’est l’insuffisance de notre armée et l’impossibilité d’en avoir une seconde sur le Rhin qui m’ont contraint à la paix de Villefranche »), l’empereur ne parviendra pas à en imposer l’application effective, se laissant même convaincre d’en abandonner certaines.

33 Les carences du haut commandement ont fréquemment été mises en cause pour expliquer le déroulement de la campagne. Si Émile Ollivier dresse, de longues années après la guerre, un portrait très élogieux de la plupart de ses membres [13], ils sont, par exemple, au cœur de l’ouvrage que le chef d’escadron Picard consacre à la défaite. Il précise dès les premières lignes :

34

La cause primordiale, capitale de nos revers, réside, comme nous espérons le montrer, dans l’infériorité de notre haut commandement, qui, malgré d’éminentes qualités militaires, était insuffisamment préparé à la direction des grandes opérations de la guerre [14].

35 Le général Bonnal, qui sera l’un des grands réformateurs et théoriciens de l’armée de la IIIe République, est catégorique :

36

L’instruction tactique faisait complètement défaut à nos troupes, par manque d’instructeurs en cette matière. L’exploration, la sûreté, l’emploi des avant-gardes, les principes qui doivent présider aux engagements de front, la combinaison des trois armes sur le champ de bataille, les manœuvres enveloppantes ou débordantes, l’attaque décisive, la contre-attaque, la rupture du combat, les manœuvres en retraite, etc., toutes ces formes de la tactique qui auraient dû être familières aux généraux français du Second Empire leur étaient inconnues [15].

37 Un officier suisse, observateur attentif de l’armée française, le confirme :

38

Au camp de Châlons, tous les commandants en chef qui y furent envoyés de 1867 à 1870, Ladmirault, de Failly, Leboeuf, Bazaine, Bourbaki, Frossard, manœuvraient à leur manière et suivant leur fantaisie, sans entrer profondément dans les détails, de sorte que ces manœuvres ne produisirent absolument aucun résultat sérieux [16].

39 Au-delà même du haut commandement, le manque cruel de formation de l’ensemble de l’encadrement à été à de multiples reprises souligné, qu’il s’agisse en particulier de la cavalerie ou de l’artillerie.

40

[La cavalerie] faisait concurrence à l’état-major dans les bals officiels et privés, paradait complaisamment devant les provinciaux et croupissait, à peu d’exception près, au milieu d’une ignorance véritablement effrayante [17].
[L’artillerie] avait pour principal engin, sur lequel on paraissait compter le plus, le canon à balles ou mitrailleuse ; mais elle n’avait pas été exercée à l’emploi de cette machine de guerre, que l’on avait tenu très secrète … Nos artilleurs, dont le personnel était très restreint, durent se servir tout d’abord, sur le champ de bataille, de ces armes nouvelles, sans en avoir aucune pratique ; elles n’avaient été livrées aux batteries qu’au moment d’entrer en campagne [18]

41 Il en résulte des hésitations et des erreurs multiples dès les premiers engagements, comme le rappelle le général Devaureix :

42

Les hésitations et les retards constatés dans le placement de la grand’garde de Nass-Weiller étaient assez naturels, car le service des avant-postes était loin de nous être familier. Durant nos quinze mois de séjour au camp de Châlons, je ne l’ai vu pratiqué qu’une seule fois. Et encore, il fallait voir avec quelle fantaisie ! C’est à peine si l’on indiquait la direction de l’ennemi ! [19],

43 qui souligne en particulier, avec d’autres, la succession quotidienne démoralisante d’ordres et de contre-ordres, source de pertes de temps et de fatigues inutiles.

44 On perdit un temps précieux en hésitations ; puis, les troupes furent assujetties à des mouvements d’oscillation stériles et sans portée, uniquement motivés par l’impression changeante de chaque jour et presque de chaque heure, jusqu’au moment où l’on commença le mouvement en arrière qui ramena l’armée autour de Metz [20].

La « chevauchée de la mort » lors de la bataille de Mars-la-Tour en août 1870

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La « chevauchée de la mort » lors de la bataille de Mars-la-Tour en août 1870

Études de tactique appliquée. La cavalerie dans la bataille (15 et 16 août 1870), par Palat, Barthélémy-Edmond, pseud. Pierre Lehautcourt, 1910, p 80 (SHD/BV, A1e 1895)

45 Les qualificatifs utilisés dans les récits ultérieurement publiés des témoins et des acteurs sont à cet égard éloquents : retards, improvisation, hâte, impréparation, désordres, indécision, inertie ; autant de termes qu’il ne fait pas bon accoler au commandement d’une armée en campagne ou au travail d’état-major.

46 En 1870, même si quelques généraux ont effectué des reconnaissances sur la frontière et si des comités ont envisagé différentes hypothèses, on retrouve finalement les mêmes défauts d’absence de planification opérationelle que pour la campagne de 1859 :

47

On resta dans l’indécision et le vague. On prendrait un parti au dernier moment [21].

48 L’emploi du chemin de fer, qui doit répondre à une minutieuse planification pour la mobilisation et la concentration des troupes, n’a été que partiellement étudié à l’époque du maréchal Niel, mais ces travaux ont été abandonnés :

49

Les Français ne s’étaient nullement préoccupés, en temps de paix, d’établir les plans de transport des troupes par voie ferrée, dans le cas d’une guerre, en prenant pour base le temps strictement nécessaire à la mobilisation des troupes dans leurs garnisons du temps de paix [22]

50 Le constat du général Jarras, pourtant chef d’état-major de l’armée du Rhin, est particulièrement navrant. Outre qu’il multiplie les exemples d’ordres donnés oralement, sans l’avertir, directement à des corps d’armée ou des divisions, il précise :

51

Il eût fallu commencer par arrêter un plan d’opérations, surtout avec la prétention que l’on avait de devancer l’ennemi et de le surprendre par un coup d’éclat. Mais je ne connus jamais ce plan et je ne puis pas dire qu’il en ait été arrêté un [23].

52 Tout à l’auto-justification de sa politique, Émile Ollivier finira par le reconnaître à demi-mots, dans un texte particulièrement confus et peu crédible :

53

N’ayant pas l’intention d’assaillir l’Allemagne, l’état-major n’avait point préparé un plan d’attaque et d’invasion comme Moltke, mais il avait étudié avec soin un plan de défense dont la forme stratégique pourrait devenir offensive -car l’offensive est aussi un moyen de défense-, mais dont l’intention politique était exclusivement défensive [24].

54 Traduisant l’indétermination de Napoléon III, les corps d’armée français sont disposés de Saint-Avold à Belfort sur plus de 250 km., sans liaisons solides entre eux, passant d’une subordination à l’autre, sans être en possession de tous leurs matériels en dotation théorique. Quelques 90.000 hommes sont rassemblés dans un large triangle entre Metz, Thinville et Saint-Avold, mais aucune priorité n’est clairement affichée et l’ensemble ne constitue guère plus qu’une fragile ligne de front.

55 La question des effectifs sous les armes est également un paramètre unanimement jugé important par les contemporains. En 1866, selon les estimations du général Montaudon, après avoir retiré des effectifs les malades, les soldats maintenus dans des garnisons de l’intérieur et ceux affectés dans des places fortes,

56

nous aurions à peine actuellement 325.000 soldats à l’effectif réel, et tout au plus 250.000 susceptibles de figurer sur le premier champ de bataille [25].

57 Le manque d’ambition et de volonté de la plupart des ministres de la Guerre [26], à l’exception notable du maréchal Niel [27] qui s’épuise à la tâche et multiplie les chantiers autant que les ressources mises à sa disposition le permettent [28], et le refus du Corps législatif de voter les crédits nécessaires à la mise en œuvre des réformes engagées entrainent des retards considérables, aux lourdes conséquences à la veille du conflit.

58

Aux informations des uns, aux travaux des autres, on opposa un mauvais vouloir absolu ou une vaniteuse assurance, ou enfin l’inertie des directions et des comités d’arme [29].

59 Pour tenter de compenser le différentiel d’effectif favorable à la Prusse, la création de la Garde nationale mobile est décidée en 1868. Sa montée en puissance est interrompue après le décès prématuré du maréchal Niel et elle n’a pas encore de réalité opérationnelle lorsque commence la guerre :

60

Comme on avait refusé d’inscrire au budget les fonds nécessaires à l’organisation des cadres, on désigne provisoirement quelques départements de l’Est pour y faire les premiers essais de formation […] Cette organisation de la mobile, faite en toute hâte et d’une manière bien plus fictive que réelle, exigea de volumineux registres pour les bureaux de recrutement et pour les maires, sans que les bataillons, ou même une compagnie, aient été réunis une seule fois pour faire un simple simulacre d’exercice [30].

61 En pratique, les effectifs des régiments sont notablement insuffisants, comme le note à la date du 17 juillet le lieutenant Devaureix, en espérant l’arrivée prochaine de 30 ou 40 réservistes :

62

Au moment de l’embarquement, le 66e compte près de 1.400 hommes sous les armes … Déduction faite de la musique, des sapeurs, etc., chaque bataillon actif compte environ 430 hommes dans le rang et chaque compagnie 70 hommes [31].

63 Finalement, sur les quelques 500.000 hommes attendus de la garde mobile, l’armée ne peut compter au mois de juillet 1870 que sur environ 100.00 hommes, partiellement équipés et un peu entraînés. L’aide-major général dresse le bilan de ces déficits :

64

Les soldats de la réserve qui rejoignirent leurs corps sur la frontière ne fournirent qu’un mince contingent, et on fut bien surpris, lorsque les détachements cessèrent d’arriver, de voir que les huit corps d’armée, y compris la garde, n’atteignaient pas ensemble l’effectif de trois cent mille hommes, même en y comprenant les non-combattants [32].

65 Dans le même temps, l’organisation elle-même de l’armée de campagne pose problème. La structure du corps d’armée n’est encore que théorique en temps de paix, les unités qui doivent en faire partie ne sont pas connues, leurs chefs et leurs états-majors ne sont pas officiellement désignés :

66

Au nombre des fautes commises antérieurement, fut celle de la formation incomplète, comme corps d’armée actifs, des grands commandements de Lille, Nancy, Tours et Toulouse, ainsi que la dislocation au moment de la guerre de ceux de Paris et de Lyon [33].

67 Il y a donc rupture totale avec l’organisation du temps de guerre, d’où d’inévitables délais de montée en puissance et de rodage des nouvelles grandes unités.

68

Toute l’organisation du temps de guerre est à créer : il faut désigner les régiments destinés aux brigades et aux divisions, faire arriver souvent de très loin les batteries et compagnies du génie qui doivent être attachées à ces divisions … ; il faut constituer les états-majors des corps d’armée, des divisions, des brigades, de sorte que plusieurs centaines de généraux, d’officiers de tous grades, d’intendants, de chirurgiens, sont obligés de se monter, de s’équiper à la hâte et de se rendre auprès des corps qu’ils ne connaissent pas [34].

Affiche relative au logement de la Garde nationale mobile, 1870

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Affiche relative au logement de la Garde nationale mobile, 1870

SHD/GR, Lv 12

69 Ainsi, la plupart des généraux,

70

désignés au dernier moment, ne prirent le commandement qu’à leur arrivée à l’armée. Ils passèrent une première inspection de leurs troupes, ou plutôt de la portion de ces troupes qui était déjà sur la frontière, et ce fut alors un concert unanime de demandes et de plaintes [35].

71 Pourtant partisan convaincu du Second Empire, le général Du Barail, nommé à la tête de la division de chasseurs d’Afrique, témoigne dans le même sens. Il note dans ses mémoires que le 5 août :

72

Isolé à Lunéville, sans nouvelles, sans ordres, j’étais dans une anxiété facile à comprendre et je cherchais à me renseigner par tous les moyens [36].

Plan du canon à balles 13 mm modèle de Reffye

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Plan du canon à balles 13 mm modèle de Reffye

SHD/GR, 4 W 152

73 Aggravant cette situation, les changements se succèdent au sommet de l’institution militaire et, le 11 juillet 1870 encore, à moins d’une semaine de la déclaration de guerre, l’organisation générale est encore modifiée.

74 Dans le domaine des armements et des équipements, les débats ont été vifs. Si le Chassepot, qui équipe l’infanterie, est indiscutablement supérieur au fusil Dreyse prussien, et si un « canon à balles » (ancêtre de la mitrailleuse) existe en petit nombre, sans d’ailleurs que les officiers ne sachent vraiment l’utiliser au mieux, l’essentiel des autres matériels et des équipements est soit trop ancien et dépassé, soit déficitaire. Lorsqu’il prend son commandement à Metz avant la guerre, le général Montaudon dresse un état inquiétant des stocks :

75

Dans les arsenaux, il y avait un assez nombreux matériel de guerre, beaucoup de pièces d’artillerie et de fusils, seulement tous ces engins dataient des dix-septième et dix-huitième siècles ; ainsi on y voyait des fusils à silex de cinq calibres différents, des canons des types les plus variés, des affûts de neuf formes plus ou moins excentriques et des obusiers n’ayant aucun rapport avec ceux de nos jours [37].

76 Deux ans plus tard, après la déclaration de guerre, son constat est tout aussi négatif lorsqu’il tente de rassembler la division qui lui a été confiée car, en dehors des régiments d’infanterie et de cavalerie, presque au complet mais sans leurs fourgons,

77

il manque à ma division les accessoires indispensables : artillerie, génie, matériel, ambulance, services administratifs, et mon état-major lui-même n’a aucun titulaire [38].

78 Ces déficits se retrouvent à tous les niveaux de l’organisation militaire, où l’on constate de graves carences logistiques lors du rassemblement des unités :

79

Le 3e corps, qui va quitter Metz le 25 juillet pour se rendre à Saint-Avold, n’a ni infirmiers, ni voitures d’ambulance, ni employés d’administration, ni fours de campagne, ni train des équipages [39].

80 Il en est de même jusqu’au plus bas échelons, comme le constate en rejoignant son unité le docteur Challan de Belval, médecin du 27e régiment d’infanterie :

81

J’ai réussi à me procurer les cantines médicales réglementaires. Mais les brancards et moyens de transport manquent absolument. L’intendance, prise au dépourvu, n’a rien pu donner. On se débrouillera plus tard [40].

82 Même constat amer au plan individuel. Le futur général Devaureix se souvient que, comme lieutenant au 66e régiment d’infanterie, il lui fut impossible de trouver à s’équiper dans le secteur civil. Il note dans son journal le 15 juillet :

83

Le village de Mourmelon n’offre, pour ainsi dire, aucune ressource ; de sorte que nous nous voyons, à la veille de partir, presque complètement dépourvus du nécessaire [41].

« Tirailleurs », gravure d’Alphonse de Neuville (1836-1885), 1880

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« Tirailleurs », gravure d’Alphonse de Neuville (1836-1885), 1880

SHD/DE, 2019 PA 190 1

Les services sanitaires rencontrent également des difficultés d’organisation. Carte de directrice d’hôpital de Coralie Cahen (1832-1899)

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Les services sanitaires rencontrent également des difficultés d’organisation. Carte de directrice d’hôpital de Coralie Cahen (1832-1899)

SHD/GR, 1 K 191 1

84 En résumé,

85

Quel capharnaüm ! Des généraux qui cherchent leurs états-majors, des régiments leurs officiers, des artilleurs leurs canons, des cavaliers leurs chevaux. Des fournitures qui s’entassent en des endroits où l’on n’a pas besoin d’elles, tandis que, là où s’accroît le nombre de bouches à nourrir, les vivres manquent [42].

86 La mauvaise organisation du délicat processus de mobilisation accroît encore, pour les réservistes, les conséquences des pénuries dans le domaine des équipements :

87

Chaque régiment avait un bataillon de dépôt chargé de recevoir les recrues et les réservistes, de les équiper, de les habiller, de les armer, d’instruire les premiers et de diriger les seconds sur leur corps. Ce dépôt était établi en un point fixe, souvent éloigné de la garnison périodiquement déplacée. Ainsi, tel régiment en garnison à Lyon avait son dépôt à Poitiers […] Le recrutement s’opérant sur tout l’étendue du pays, quand on mobilisait un réserviste à Metz, appartenant à un régiment caserné à Béthune, il devait commencer par se rendre à son dépôt de Romans, et de là venir à Béthune […] On imagine ce que ces allées et venues occasionnaient de retard, de dépense et de désordre [43].

Première page d’un rapport du colonel Stoffel, 1869

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Première page d’un rapport du colonel Stoffel, 1869

SHD/GR, 1 M 2128

88 Pire encore,

89

Le cas le plus extrême est sans doute celui de ces réservistes du Nord de la France envoyés à Marseille pour embarquer vers Oran, où se situe le dépôt de leur régiment, avant de rejoindre leur régiment en Alsace [44].

90 Il en résulte qu’en de nombreux cas les réservistes rappelés ne sont pas utilisables :

91

C’est par fractions isolées qu’ils parviennent à destination, les uns peu de temps avant les premiers engagements, les autres pendant la période des combats, auxquels plusieurs ne peuvent prendre part. Trop souvent, ils sont épuisés, démoralisés, ou dépourvus des objets les plus indispensables à une campagne, et certains colonels, les voyant arriver sans bidon, sans couverture, sans arme et même sans munitions, n’hésitent pas à demander qu’on les débarasse de ces renforts plus nuisibles qu’utiles [45].

92 Dans ces différents domaines, les avertissements n’avaient pourtant pas manqué et les grandes lignes de la politique militaire allemande avaient été portées à la connaissance des hommes politiques comme du public [46]. Le général Bourbaki, après avoir assisté aux grandes manœuvres de l’armée prussienne, avait alerté sur sa puissance croissante. On connaît bien également les nombreux rapports (ultérieurement publiés) adressés à Paris par le colonel Stoffel, attaché militaire à Berlin qui, s’ils s’égarent parfois dans des considérations sans lien direct avec sa mission, témoignent souvent d’une vraie clairvoyance. Stoffel aborde successivement tous les domaines (armement, instruction, équipements, qualités physiques des troupes, valeur intellectuelle du commandement, organisation des unités et doctrine d’emploi, etc.) et fournit au ministre de la Guerre toutes les données objectives d’analyse. Ses conclusions sont sans appel :

93

« La guerre est inévitable et à la merci d’un incident … Il faut nous le tenir pour dit, nous ne surprendrons pas la Prusse. Son organisation militaire … lui permet de concentrer sur nos frontières, en vingt ou vingt-cinq jours, plusieurs armées de 100.000 hommes chacune » [47],

94 ou

95

On est presque effrayé de songer que nous avons à nos portes une puissance rivale qui nous trouve pour le moins incommodes, quoi qu’on puisse en dire, par suite d’une organisation dont elle ne peut se départir, dispose de plus de 900.000 soldats, tous rompus au métier des armes. J’insiste et je répète : tous rompus au métier des armes, car il ne s’agit ici ni de gardes nationaux sédentaires, ni de gardes nationaux mobiles, mais bien de soldats qui servent tous pendant trois ans, et qui, après avoir servi, sont entretenus et confirmés par des exercices annuels jusqu’à l’âge de trente-deux ans[48].

96 Les indiscutables victoires allemandes ont-elles été facilitées et multipliées par les fautes françaises ? Sans doute, à plusieurs reprises. Le courage individuel et le sacrifice des hommes compensent rarement le manque d’entraînement collectif, l’absence de réflexions préparatoires et les atermoiements du commandement sur le champ de bataille [49].

Portrait de l’empereur Napoléon III, par Hippolyte Ravergie d’après Franz-Xavier Winterhalter, 1866

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Portrait de l’empereur Napoléon III, par Hippolyte Ravergie d’après Franz-Xavier Winterhalter, 1866

FNAC 866-259, dépôt du Centre national des arts au SHD, Vincennes

Portrait de l’impératrice Eugénie, par Émile-Auguste Herblin d’après Franz-Xavier Winterhalter, 1867

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Portrait de l’impératrice Eugénie, par Émile-Auguste Herblin d’après Franz-Xavier Winterhalter, 1867

FNAC FH 867-126, dépôt du Centre national des arts au SHD, Vincennes

97 Dans un système extrêmement centralisé, où tout remonte au souverain, Napoléon III a conservé durant son règne la responsabilité première sur les questions militaires et il fait, au début du conflit, le choix de prendre le commandement des armées. Il porte donc une responsabilité essentielle dans ce désastre militaire. A plusieurs reprises, si l’on en croit divers témoignages, il a fait preuve de clairvoyance, a exprimé des idées judicieuses, pertinentes, et n’est pas lui-même un farouche partisan de la guerre. Mais il n’impose plus ses vues à ses subordonnés. Critiqué sur sa droite comme sur sa gauche, il est décrit par Charles de Rémusat comme « embarrassé et indécis ».

Le protocole de la capitulation de Sedan

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Le protocole de la capitulation de Sedan

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SHD/GR, Lc 3 2

Conférence de l’École Supérieure de Guerre sur le début des opérations, 1913

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Conférence de l’École Supérieure de Guerre sur le début des opérations, 1913

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98

L’empereur, malgré des jours d’énergie et d’audace, a toujours eu dans le caractère et les habitudes une certaine indolence, que l’âge et sa mauvaise santé avaient beaucoup augmentée [50].

99 Encore énergique et en pleine possession de ses moyens physiques en 1859, il est en 1870 écrasé par la maladie, monte difficilement à cheval, se déplace en prenant appui sur une canne et n’est plus en mesure d’assurer le commandement d’une armée.

100 Toutefois, l’empereur n’était pas seul. Les responsabilités politiques de l’impératrice, dont on sait qu’elle exerce une grande influence, et du gouvernement sont à prendre en compte.

101 Surtout, en dépit répétons-le du courage et de la bravoure de nombreux soldats français, de la charge des cuirassiers de la brigade Michel à la défense de la ferme de Bazeilles, le commandement est gravement mis en cause, avant le début de la guerre comme pendant les opérations. Les critiques portées plus tard contre le corps d’état-major n’exonèrent pas les chefs militaires de leurs responsabilités.

102 Le gouvernement de la Défense nationale va poursuivre la guerre pendant quelques mois, mais une dizaine d’années de fainéantise intellectuelle et de nonchalance ont aggravé tous les défauts déjà constaté en 1859, au point de faire en quelques semaines des survivants de la première armée européenne un vague rassemblement de vaincus. Le 4 septembre, la phase impériale de la guerre se termine avec l’effondrement du régime dans la défaite.

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Notes

  • [1]
    Dès 1897, paraît sur 592 pages, chez Berger-Levrault, une Bibliographie générale de la guerre de 1870-1871, par le commandant Palat, présenté comme un « répertoire alphabétique et raisonné des publications de toute nature concernant la guerre franco-allemande ».
  • [2]
    Général Cousin de Montauban, comte de Palikao, Un ministère de la guerre de vingt-quatre jours, Plon, Paris, 1871, 197 pages, p. 80.
  • [3]
    Sur les manœuvres de Napoléon III pour « négocier » sa neutralité bienveillante, on lira avec intérêt Baron Beyens, Le Second Empire vu par un diplomate, tome 2, Desclée-De Brouwer, Bruges (Be), 1926, 493 pages.
  • [4]
    Sur les conversations avec l’archiduc Charles, voir général Lebrun, Souvenirs militaires, 1866-1870. Préliminaires à la guerre, E. Dentu éditeur, 1895, 332 pages.
  • [5]
    Mémoires du duc de Persigny, Plon, Paris, 1896, 512 pages, p. 313.
  • [6]
    Pauline Piettre, « Le regard des Britanniques sur la France en guerre (1870-1871) », Histoire, Economie & Société, 2012 / 3, pp. 51-66.
  • [7]
    Général Cousin de Montauban, comte de Palikao, op. cit., p. 38.
  • [8]
    Souvenirs de guerre du général Jarras, chef d’état-major général de l’armée du Rhin, Plon-Nourrit et Cie., Paris, 1892, 403 pages, p. 39.
  • [9]
    Alain Gouttman, La grande défaite, 1870-1871, Perrin, Paris, 2011, 414 pages, p. 142.
  • [10]
    Chef d’escadron Ernest Picard, 1870. La perte de l’Alsace, Plon, Paris, 1907, 376 pages, p. 346.
  • [11]
    Général Silvestre, « Etude sur la campagne de 1859 en Italie », Revue Militaire Générale, septembre 1908, p. 265.
  • [12]
    Général Jarras, op. cit., p. 4.
  • [13]
    Émile Ollivier, « La guerre de 1870. Le commandement », Revue des Deux Mondes, 15 décembre 1910, pp. 721-756. On consultera en particulier Alexandre Gourdon et Vincent Rolin, Dictionnaire des généraux du Second Empire (1851-1870), éditions ANOVI, 2015, 715 pages.
  • [14]
    Chef d’escadron Ernest Picard, op. cit., pp. 1-2.
  • [15]
    Général H. Bonnal, Le haut commandement français au début de chacune des guerres de 1859 et de 1870, Librairie militaire R. Chapelot et Cie., Paris, 1905, 168 pages, p. 108.
  • [16]
    Colonel Rustow, La guerre de 1870-1871, Librairie Germer-Baillière, Paris, 1972, 284 pages, p. 62.
  • [17]
    Alfred Duquet, Froeschwiller, Châlons, Sedan, G. Charpentier éditeur, Paris, 1880, 435 pages, p. 5.
  • [18]
    Général Cousin de Montauban, comte de Palikao, op. cit., p. 45.
  • [19]
    Général Devaureix, Souvenirs et observations sur la campagne de 1870 (armée du Rhin), Lavauzelle, Paris, 1909, 746 pages, p. 30.
  • [20]
    Général Jarras, Op. cit., p. 55.
  • [21]
    Émile Ollivier, « La réorganisation militaire après 1866 », Le Correspondant, 10 juillet 1906, pp. 8-32, p. 22.
  • [22]
    Lieutenant-général de Woyde, Causes des succès et des revers dans la guerre de 1870, t. 1, Librairie militaire R. Chapelot et Cie., Paris, 1900, 409 pages, p. 9.
  • [23]
    Général Jarras, op. cit., p. 54.
  • [24]
    Émile Ollivier, « La guerre de 1870. La préparation », Revue des Deux Mondes, 1er décembre 1910, pp. 481-517.
  • [25]
    Général Montaudon, Souvenirs militaires, tome 2, librairie Charles Delagrave, Paris, 1900, 456 pages, p. 26.
  • [26]
    On se reportera utilement à Edouard Ebel (Dir.), Les ministres de la Guerre, 1792-1870. Histoire et dictionnaire, Presses universitaires de Rennes, 2018, 515 pages.
  • [27]
    Voir l’excellente biographie de Stéphane Faudais, Le maréchal Niel (1802-1869), Bernard Giovanangeli éditions, Paris, 2012, 317 pages.
  • [28]
    Les budgets militaires sont sensiblement diminués après la fin de l’expédition du Mexique et le Corps législatif s’oppose ensuite, jusqu’à la guerre, à la plupart des demandes du ministère de la Guerre.
  • [29]
    Chef d’escadron Ernest Picard, op. cit., p. 7.
  • [30]
    Général Montaudon, op. cit., p. 33.
  • [31]
    Général Devaureix, op. cit., p. 22.
  • [32]
    Général Jarras, op. cit., p. 61.
  • [33]
    Général Cousin de Montauban, comte de Palikao, Op. cit., p. 32.
  • [34]
    Général H. Bonnal, op. cit., p. 197.
  • [35]
    Général Lebrun, op. cit., p. 200.
  • [36]
    Général Du Barail, Mes souvenirs, t. 3, 1864-1879, Plon-Nourrit et Cie., Paris, 1898, 612 pages, p. 156.
  • [37]
    Général Montaudon, op. cit., p. 36.
  • [38]
    Ibid., p. 61.
  • [39]
    Lettre de l’Intendant du 3e CA au ministre de la Guerre, 24 juillet 1870.
  • [40]
    Dr. Challan de Belval, Carnet de campagne d’un aide-major, 15 juillet 1870 au 1er mars 1871, Plon-Nourrit et Cie., Paris, 1902, 332 pages, p. 3.
  • [41]
    Général Devaureix, op. cit., p. 19.
  • [42]
    Alain Gouttman, op. cit., p. 183.
  • [43]
    Émile Ollivier, art. cit., p. 8.
  • [44]
    Antoine Reverchon, La France pouvait-elle gagner en 1870 ?, Economica, Paris, 2014, 183 pages, p. 15.
  • [45]
    Ibid., p. 62.
  • [46]
    Voir par exemple l’article de F. de Rougement, « L’armée prussienne en 1870 », Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1870, pp. 5-24.
  • [47]
    Rapport du 12 août 1869. Colonel Stoffel, Rapports militaires écrits de Berlin, 1866-1870, Garnier frères, Paris, 1871, 471 pages, p. 315.
  • [48]
    Rapport du 28 février 1870. Ibid, pp. 402-403.
  • [49]
    Parmi les hommages rendus au courage des soldats français, voir par exemple Commandant L. Roussel, Les combattants de 1870-1871, Librairie Illustrée, Paris, 1891, 368 pages.
  • [50]
    Silvestre de Sacy, « Lettre à sa fille », Revue des Deux Mondes, 1er novembre 1926, pp. 146-147.
Lieutenant-colonel Rémy Porte
Docteur en histoire et titulaire d’une HDR, Rémy Porte a été l’officier référent « Histoire » à la délégation au patrimoine de l’armée de terre. Spécialiste de la Grande Guerre, il est l’auteur de très nombreux articles et ouvrages dont Les États-Unis dans la Grande Guerre (SOTECA 14/18 Editions, 2017) ou, avec François Cochet, Histoire de l’armée française, 1914-1918, Tallandier, 2017).
Mis en ligne sur Cairn.info le 30/11/-0001
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