Dans le Séminaire L’envers de la psychanalyse, Lacan introduit la notion de champ lacanien corrélée à l’élaboration du concept de jouissance, ou plutôt des jouissances, en tant qu elles sont plurielles et structurées par les discours, c’est-à-dire orientées par l’inscription du langage dans le Réel. Jouissances multiples qui ne se laissent pas réduire à un couple d’opposés; hétérogènes, elles ne s’excluent pas pour autant. La structure de la jouissance n’admet donc pas les principes de non-contradiction et de tiers exclu, elle implique une logique ternaire et montre l’insuffisance de la logique binaire, logique du « oui ou non », pour rendre compte de la logique de l’inconscient.
Cette nécessité logique conduit Lacan à penser la structure selon une topologie borroméenne qui fait apparaître l’objet a, c’est-à-dire l’objet cause du désir, comme ce qui est coincé par le croisement de deux continuités qui en arrête une troisième. Les trois registres sont noués de telle façon qu’ils n’impliquent aucun ordre et de sorte que si l’un case les deux autres se libèrent.
Chacune de ses cordes constitue un registre que Lacan nomme, Réel, Symbolique et Imaginaire. C’est leur nomination que les distingue. Chacun étant constitué d’une corde consistante, consistance que Lacan attribue à l’Imaginaire; d’un trou au milieu, car autrement ils ne pourraient pas se nouer, trou qui est le propre du Symbolique du fait qu’il ne peut pas recouvrir la totalité du Réel; chacun ex-siste aux deux autres, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une extériorité interne qu’à sister hors de deux autres cogne, ce qui est le propre du Réel qu’en tant que jouissance impossible à réduire, cogne…