Existe-t-il de « l’argent magique » ? Que révèle cette phrase de la politique du Président ?
Il n’y a évidemment pas d’argent « magique ». Il y a juste un gouvernement, pris dans ses propres contradictions, qui veut organiser l’austérité budgétaire sans le dire. Son but est de réduire les dépenses publiques parce qu’il croit – même si cela relève d’une idéologie – qu’elles sont mauvaises en soi, et qu’elles ne servent qu’à gonfler la dette publique. En utilisant cette formule avant la pandémie, le président de la République ne fait que défendre sa ligne politique de fond. Le budget de l’hôpital public avait d’ailleurs été réduit d’un milliard d’euros avant mars 2020.
Au plus fort de la crise, ce même gouvernement a invoqué le « quoi qu’il en coûte » parce qu’il a subitement pris conscience que l’inaction coûterait encore plus cher et ferait exploser l’indice fétiche qui lui sert de boussole : ce fameux ratio de la dette publique par rapport au PIB. Or ce ratio n’a en réalité aucun fondement économique. Une dette est un stock. Un PIB est un flux. Mêler stock et flux revient à mélanger les kilos et les joules.
Quoi qu’il en soit, ce ratio aurait explosé. Il se situait à près de 99 % avant la pandémie. Il atteindra 120 %, si ce n’est 123 %, à la fin de l’année 2021. Il promet d’être encore plus élevé en Italie, où la situation apparaît bien plus précaire que celle de la France. L’Italie navigue dans des eaux comparables à celles de la Grèce en 2010, avec une dette publique équivalente à 170 % du PIB…