Les différents mouvements qu’a connus la psychiatrie ces dernières décennies ont entrainé des transformations dans la prise en charge des personnes vivant avec des troubles psychiques et notamment des changements de lieux, de vie, de soins, d’adresse, etc. Les personnes en effet ont vu leurs conditions de vie considérablement transformées, accédant à une vie hors des institutions de soins. Mais alors se sont posées de nouvelles problématiques comme notamment les difficultés sociales, les difficultés à habiter, etc., des problématiques qui se posent alors à de nouveaux acteurs hors du champ du soin psychiatrique, des acteurs sociaux aux citoyens comme le voisinage. Certaines communes ont cherché des moyens de prendre en charge les personnes vulnérables sur leur territoire et ont mis en place des dynamiques de réseau entre les acteurs. C’est le cas de la Ville d’Aubervilliers, qui, en 2001, expérimente une réunion d’évaluation de situations d’adultes en difficulté (RESAD) animée par un médecin de santé publique. Ce médecin, en charge alors d’un diagnostic participatif en santé de la commune dans le cadre de l’ASV (Atelier Santé Ville), interroge les différents acteurs sanitaires et sociaux de la ville et voit alors émerger une préoccupation principale : la santé mentale des citoyens. Cette problématique, elle-même, est traversée par un conflit de point de vue, opposant la psychiatrie aux travailleurs sociaux, chacun pensant l’autre inefficace. La psychiatrie est confrontée aux expulsions des patients ; les services sociaux sont confrontés au secret médical empêchant les collaborations, à la non prise en charge par la psychiatrie de certaines personnes du fait de la non-demande par exemple…