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Les Arméniens sont géographiquement répartis entre leur ancrage territorial dans l’actuel État arménien, qui est une partie de l’Arménie historique, et une importante diaspora dispersée sur plusieurs continents. Sous l’effet des vicissitudes de l’histoire et du génocide arménien de 1915, la diaspora arménienne – 7 millions de personnes – est plus nombreuse que la population de l’Arménie, moins de 3 millions d’habitants. Quelles émigrations expliquent une telle disproportion ?
Depuis l’antiquité, la diaspora arménienne s’est progressivement affirmée comme une composante essentielle de l’identité arménienne et cela bien avant le génocide de 1915. La présence d’Arméniens à Rome depuis le VIe siècle, ainsi qu’à Jérusalem, l’atteste.
Certaines communautés ont perduré durant des siècles avant de s’éteindre. Elles ont montré leur volonté et leur capacité de durer, de conserver leur appartenance culturelle, ethnique et religieuse, mais aussi de transmettre leur patrimoine.
Cet ancien peuple d’industrieux, d’agriculteurs et d’artisans a été, pour reprendre l’expression de Fernand Braudel, un « peuple de négoce ». Mais, à l’image du relief de l’Arménie historique, ces montagnards furent également d’excellents soldats recrutés, de gré ou de force, par les souverains qui dominèrent le Proche-Orient. C’est ainsi que, dès la fin du VIe siècle, l’empereur byzantin Maurice transfère des milliers d’Arméniens en Thrace pour défendre la frontière du Danube contre les Avars et les Bulgares…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 02/09/2021
- https://doi.org/10.3917/popav.754.0017
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