La dette publique, au sens du traité de Maastricht – il en existe d’autres définitions –, représentait 97,6 % du produit intérieur brut (PIB) en France à la fin de l’année 2019. La France faisait alors partie d’un groupe de six pays de la zone euro (sur 19) dont la dette était supérieure à 95 % du PIB, alors qu’un autre groupe, comptant dix pays, avait une dette inférieure à 60 % du PIB.
Selon les premières estimations de l’Insee, la dette publique française a atteint, fin 2020, 115,7 % du PIB. Celles des autres pays européens n’étaient pas encore publiées par Eurostat à la date de rédaction du présent article, mais elles ont sûrement beaucoup augmenté.
En France, comme dans tous les autres pays, la hausse du déficit et de l’endettement publics était, et reste, indispensable pour atténuer l’impact économique et social des mesures de restriction de l’activité décidées pour des raisons sanitaires, puis pour relancer l’activité. Il est néanmoins compréhensible que beaucoup de nos concitoyens s’interrogent sur les conditions de remboursement de la dette publique, les économistes ayant eux-mêmes des avis différents sur sa « soutenabilité ».
On examinera ici dans un premier temps la soutenabilité de l’endettement public, en supposant que la Banque centrale n’intervient pas pour financer l’État et en faisant l’impasse sur les particularités de la zone euro. Puis on montrera dans quelle mesure l’analyse doit être corrigée pour tenir compte d’abord du financement de l’État par la Banque centrale, puis des spécificités de la zone euro…