Article
« Un simple cessez-le-feu dans une guerre de cent ans politique » : c’est ainsi que Thomas Miller se référait, en 2010, à l’adoption du Patient Protection and Affordable Care Act (ci-après ACA). Cette loi est emblématique de la présidence Obama. Elle permit à des millions d’États-uniens de bénéficier d’un accès à l’assurance maladie. Comme le suggère la formule de Miller, de la mise en place des premières assurances santé au xixe siècle jusqu’à nos jours, l’adoption d’une couverture maladie nationale a suscité de nombreux débats aux États-Unis. Qui peut s’assurer et à quel prix ? Quelles sont les conséquences économiques, sanitaires et sociales d’une absence de couverture santé ?
La recherche en sciences humaines et sociales a épousé le rythme des réformes fédérales, que ce soit du côté démocrate (Bill Clinton, Barack Obama) ou républicain (George W. Bush). De sorte que la complexité et les insuffisances des mécanismes assurantiels d’une part, et le contrôle des coûts de santé d’autre part, ont été au centre de l’attention. Il en va toujours ainsi aujourd’hui. La crise économique et financière de 2008-2009, et, plus récemment, la pandémie de COVID-19, ont souligné les limites de l’assurance maladie catégorielle, en révélant notamment l’ampleur des inégalités qu’elle génère.
Même au plus fort de la crise sanitaire, le président Trump ne s’est pas départi de la ligne du Parti républicain. Il a tenté de faire abroger l’Obamacare en 2017. Traditionnellement opposé à l’élargissement obligatoire de cette couverture santé, même en présence de risques de contagion ou de comorbidité, les Républicains lui ont emboité le pas…
Plan
Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 18/05/2022
- https://doi.org/10.3917/polam.038.0009
Veuillez patienter...