Le politologue David Vogel, qui a déjà abondamment écrit sur la responsabilité sociale de l’entreprise, le commerce international et le traitement politique des questions environnementales, a fait paraître en 2018 une étude des politiques de protection de l’environnement mises en œuvre en Californie depuis la seconde moitié du xixe siècle jusqu’à la période contemporaine. Se plaçant du point de vue de l’économie et de la science politique, Vogel fait apparaître le rôle unique de la Californie, qui, à maintes reprises, s’est montrée plus innovante et plus entreprenante que les autres États de l’Union au point d’infléchir les politiques et les normes environnementales à l’échelle de tout le pays. C’est la thèse centrale de l’auteur, qui habite la longue introduction et les 7 chapitres de l’ouvrage (accompagnés de 5 cartes d’une utilité inégale). À l’heure où l’administration Trump refuse d’endosser la fonction de vigile environnementale de la nation et affronte le gouvernement de Californie autour de la question du climat, la parution de ce livre semble particulièrement bienvenue.
L’introduction, très riche et bien menée, s’ouvre sur une ode aux splendeurs de la Californie, à la beauté de ses paysages, à ses ressources abondantes et à la douceur du climat de ses zones côtières. David Vogel énumère ensuite les multiples distinctions de l’État en matière de protection environnementale avant d’expliquer que la géographie de la Californie et ses politiques environnementales sont étroitement liées, remarque qui signale l’originalité de sa démarche…