CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1L’année 2017 a marqué le vingtième anniversaire de la création du Project for the New American Century (« Projet pour le Nouveau Siècle Américain » - PNAC). Ce think tank fut effectivement fondé au printemps 1997 par William Kristol et Robert Kagan, deux intellectuels néoconservateurs américains qui devinrent les figures de proue de ce courant de pensée à partir des années 1990. En ce sens, on considère généralement le PNAC comme une organisation essentiellement néoconservatrice. Actif de 1997 à 2006, le Project for the New American Century symbolise en effet aujourd’hui pour beaucoup l’influence des néoconservateurs sur l’administration de George W. Bush au début des années 2000. À ce titre, l’un des objectifs affichés de l’organisation « est de promouvoir le leadership mondial américain [1] ». Plus généralement, les membres du PNAC cherchent à favoriser, à l’époque, l’émergence d’une politique américaine « néo-reaganienne ». À leurs yeux, les États-Unis ont une mission morale dans un monde post-Guerre froide constamment incertain, celle du maintien de la paix et de la sécurité internationale. L’Amérique, en tant que vitrine de la démocratie dans le monde, se doit donc de défendre si ce n’est de promouvoir les valeurs de liberté et d’égalité qui lui sont associées. Selon la déclaration de principes de l’organisation, publiée le 3 juin 1997 : « Une telle politique reaganienne de force militaire et de clarté morale peut ne pas être à la mode aujourd’hui. Mais elle est nécessaire si les États-Unis veulent s’appuyer sur les succès du siècle passé et assurer notre sécurité et notre grandeur dans le prochain [2] ».

2Durant ses années d’activité, le Project for the New American Century a joué un rôle essentiel dans la construction et la consolidation du « réseau néoconservateur ». Partageant ses bureaux avec ceux de la revue néoconservatrice phare, The Weekly Standard, au sein de l’immeuble de l’AEI (American Enterprise Institute), le PNAC se situe effectivement au cœur de ce réseau d’influence. C’est dans ces différents bureaux que se croisent les personnalités qui joueront un rôle décisif dans le néoconservatisme « nouvelle génération ». En effet, comme l’observent Alain Frachon et Daniel Vernet : « La liste des membres du bureau du PNAC — une trentaine de noms — est un véritable Who’s Who du néo-conservatisme [3] ». Même si de nombreux non-néoconservateurs participent activement à la vie de ce think tank, celui-ci reste ainsi en grande partie sous l’influence de ceux qu’on appelle, plus communément, les neocons. On y trouve ainsi « une vaste nébuleuse de personnalités qui choisissent de signer des textes particuliers, des sortes de pétitions, le plus souvent des “lettres” — sur la Serbie, Taiwan, le budget militaire, l’Irak bien sûr, etc. Leur signature ne fait pas d’eux des “membres du PNAC”, d’autant que plusieurs sont des démocrates qui ne partagent pas l’approche des néoconservateurs sur d’autres sujets [4] ». Pour autant, ce sont bien les thèmes néoconservateurs qui l’emportent et qui sont donc mis en avant par le think tank, à travers « quelques études de fond, des monographies et par ailleurs ces fameuses “lettres” qui ont contribué à le faire connaître [5] ». Celles-ci ont effectivement connu à l’époque une audience importante. Certaines d’entre elles furent même directement adressées aux Présidents américains, que ce soit Bill Clinton ou George W. Bush [6]. Le Project for the New American Century cherche ainsi à gagner la « guerre des idées » qui fait rage au sein des principaux organes décisionnels américains. À ce titre, le think tank a bénéficié d’une influence considérable, l’invasion américaine en Irak de 2003 en étant peut-être le point d’orgue. Au début des années 2000, le PNAC a effectivement vu les idées qu’il défendait imprégner de manière croissante la politique étrangère américaine. Pourtant, sa fin proclamée, en 2006, s’inscrit dans un contexte très particulier de grande désillusion pour le néoconservatisme, le « fiasco irakien » semblant ébranler plusieurs espoirs des membres du courant.

3Notre objectif est ainsi de revenir, 20 ans après la création du Project for the New American Century, sur le rôle et la place de ce think tank néoconservateur controversé. Nous souhaitons ainsi analyser le PNAC à travers le prisme du néoconservatisme américain, ou plus précisément, à travers celui de la dernière génération de ce courant de pensée complexe. En ce sens, le PNAC apparaît pleinement symboliser ce que l’on appelle, plus communément, le « moment néoconservateur » du début des années 2000 [7].

4Nous reviendrons, tout d’abord, sur le contexte d’émergence du Project for the New American Century. Fondé en 1997, celui-ci semble participer à l’époque d’une stratégie de renouvellement de la pensée néoconservatrice dans un contexte post-Guerre froide décisif sur le plan des idées.

5Il conviendra ensuite d’analyser la production intellectuelle du think tank durant ses années d’activité. Nous verrons ainsi que le PNAC a parfaitement su se mettre au service des idées néoconservatrices « dernière génération », celles-là mêmes qui auraient influencé l’administration de George W. Bush.

6Nous tenterons par ailleurs de montrer dans quelle mesure la fin du Project for the New American Century s’inscrit dans un moment très particulier pour le courant néoconservateur et que celle-ci doit plus largement être appréhendée au vu de l’évolution du néoconservatisme et des difficultés qu’il subit à partir du milieu des années 2000.

7Enfin, nous analyserons la tentative de renouveau du PNAC par l’intermédiaire d’un think tank créé en 2009, le Foreign Policy Initiative. Très proche de son prédécesseur, sur le fond comme sur la forme, nous verrons qu’il incarne pleinement la permanence des idées néoconservatrices mais que celui-ci semble néanmoins confronté aux mêmes difficultés contextuelles que le PNAC, comme en atteste sa fermeture annoncée en 2017.

La naissance du think tank dans un contexte de renouvellement du néoconservatisme

8Le PNAC fut fondé en 1997, dans un contexte particulier pour le néoconservatisme américain. En effet, sa création intervient à un moment post-Guerre froide où ce courant de pensée cherche un second souffle. On l’a vu, on associe généralement le néoconservatisme avec la politique étrangère « musclée » menée par l’administration de George W. Bush au début des années 2000. Or, il s’agit d’un mouvement complexe loin d’être récent. Ainsi, comme l’observe Marie-Cécile Naves, « réduire les néoconservateurs à un rôle de stratèges en politique étrangère serait, au regard de leur histoire, trompeur. La genèse sociale, politique et culturelle de ceux qu’on nomme souvent, et abusivement, les “faucons” en raison de leur engagement internationaliste est complexe [8] ».

9Le néoconservatisme trouve ses origines idéologiques durant les années 1930 sur la côte Est des États-Unis, plus particulièrement au sein du City College of New York (CCNY), où de jeunes intellectuels trotskistes, la plupart « juifs ou d’origine irlandaise [9] », se rassemblent — notamment dans la cafétéria de l’université, lieu de vie fortement politisé — afin de débattre avec passion [10]. C’est cependant l’évolution vers la gauche du libéralisme américain, à partir de la seconde moitié années 1960, qui donne véritablement naissance au néoconservatisme. Les anciens du CCNY, tels qu’Irving Kristol, Daniel Bell ou Nathan Glazer par exemple, s’opposent profondément à ce « virage à gauche » du libéralisme américain. Ces derniers se sont effectivement éloignés du trotskisme de leur jeunesse. S’ils restent toujours ancrés à gauche, ils refusent pour autant de cautionner, à l’époque, ce qu’ils estiment être une dérive idéologique de leur propre camp. C’est effectivement au cours des années 1960 que le Président américain Lyndon B. Johnson lance une politique désormais devenue célèbre, la Great Society. L’objectif est ainsi, à travers plusieurs programmes sociaux ambitieux, de réduire les différentes inégalités de la société américaine. Surtout, le « consensus libéral » d’après-guerre semble à cette époque s’effondrer sous le poids des revendications identitaires de la Nouvelle-Gauche (New Left). C’est donc l’ensemble du libéralisme américain qui apparaît ébranlé par les mouvements des années 1960. Pour ceux qui vont très vite être considérés comme des néoconservateurs [11], il faut donc à tout prix réagir afin de contrer cette New Left et la contre-culture qui l’accompagne [12]. C’est donc avant tout la politique intérieure qui anime les premiers néoconservateurs qui se regroupent, pour la plupart d’entre eux, autour de la revue The Public Interest, fondée en 1965 par Irving Kristol et Daniel Bell, ou encore, à partir des années 1970, autour de la revue Commentary, portée à l’époque par Norman Podhoretz [13].

10Cependant, le néoconservatisme va très vite s’intéresser « aux dérives du libéralisme en politique étrangère [14] ». Face à la politique de Détente prônée par Washington au cours des années 1970, les néoconservateurs défendent une ligne dure vis-à-vis de l’URSS. À leurs yeux, les États-Unis se doivent d’agir afin de défendre la démocratie dans le monde [15]. Ils se considèrent donc comme « les gardiens d’une tradition, celle du “centre vital” : progrès social et libertés à l’intérieur, anticommunisme à l’extérieur [16] ». Face à ce tournant pris par le libéralisme américain en politique intérieure comme en politique internationale, une grande partie du mouvement rejoint les rangs de Ronald Reagan au début des années 1980, séduite notamment par sa vision de la politique étrangère, sans concession vis-à-vis de l’URSS, et par son attrait plus général pour la démocratie à l’international. Comme l’observe Jacob Heilbrunn, Reagan « s’était lui-même converti au conservatisme, et il était naturel qu’il accueille de nouveaux convertis [17] ». Pour les néoconservateurs, c’est une occasion unique d’orienter la politique étrangère américaine vers une ligne dure, axée en grande partie sur une défense accrue de la démocratie dans le monde.

11Mais la fin de la Guerre froide ôte aux néoconservateurs leur ennemi de toujours, à savoir l’Union soviétique. Le début des années 1990 marque donc une véritable période de doute pour les membres du courant. Des débats s’ouvrent alors sur la ligne post-Guerre froide à suivre par le néoconservatisme, certains, à l’instar d’Irving Kristol, militant pour un retour au réalisme, d’autres, comme Joshua Muravchik, défendant au contraire une Amérique active dans le monde. Ainsi, « au début des années quatre-vingt-dix, il n’y avait aucun accord entre les néo-conservateurs sur la place que la promotion de la démocratie ou les droits de l’homme devaient prendre dans la définition de la politique étrangère des États-Unis, ou sur le degré d’engagement du pays dans les affaires mondiales [18] ». Face à l’évolution du contexte international, certains des premiers néoconservateurs annoncent, dès lors, la fin du néoconservatisme [19].

12Pourtant, une nouvelle génération (un « troisième âge [20] ») de néoconservateurs émerge au même moment, réunissant des personnalités telles que, par exemple, William Kristol (le fils d’Irving), Robert Kagan, Max Boot, Lawrence F. Kaplan ou encore, John Podhoretz (le fils de Norman Podhoretz et de Midge Decter). Contrairement aux précédents néoconservateurs, ces derniers sont cette fois-ci clairement à droite. En effet, ils ne sont plus, pour la plupart d’entre eux, d’anciens libéraux convertis au conservatisme, mais bel et bien des conservateurs à part entière. Ils défendent une politique étrangère américaine « néo-reaganienne » et entonnent des thèmes tels que l’« hégémonie bienveillante » américaine ou encore, la Pax Americana. L’émergence de cette nouvelle génération est pleinement illustrée par la création, en 1995, du Weekly Standard, « l’organe non-officiel du néoconservatisme [21] », grâce notamment au financement de Rupert Murdoch. Son objectif principal est d’amener la ligne du parti républicain et plus généralement, celle du conservatisme, vers les thèmes néoconservateurs. À cet égard, un an plus tard paraît dans Foreign Affairs le célèbre article de William Kristol et Robert Kagan qui, nous le verrons, marque véritablement le renouveau intellectuel du néoconservatisme [22]. C’est justement cette génération de néoconservateurs qui jouera un rôle important au début des années 2000 et qui, par conséquent, nous intéresse ici.

13C’est donc dans ce contexte particulier que naît le Project for the New American Century. Il constitue un support de plus et s’inscrit ainsi pleinement dans une stratégie de renouvèlement du courant de pensée, alors en plein doute depuis la fin de la Guerre froide. En 1997, les « nouveaux néoconservateurs » sont ainsi en pleine effervescence intellectuelle et cherchent à diffuser du mieux possible leurs idées. Comme l’observe Maria Ryan : « Avec la création du PNAC, Kristol et Kagan disposaient maintenant d’une plate-forme qu’ils pouvaient consacrer exclusivement à la promotion de leur vision de la politique étrangère [23] ». Le Project for the New American Century joue alors le rôle de catalyseur des idées néoconservatrices de la dernière génération. Son importance est telle qu’il réunit des personnalités au-delà du simple cercle néoconservateur. Il semble par conséquent pleinement armé pour jouer son rôle et réorienter de manière significative le parti Républicain et le centre de gravité du conservatisme américain vers la ligne néoconservatrice prônée par les membres de la dernière génération.

Un think tank au service des idées néoconservatrices

14Le PNAC devient donc rapidement une organisation privilégiée par les néoconservateurs de la dernière génération. Résolument convaincus des bienfaits universels de la démocratie libérale, ceux-ci défendent, on l’a vu, une politique étrangère « néo-reaganienne ». Les « nouveaux néoconservateurs » s’affirment ainsi autour de l’idée de promotion « musclée » de la démocratie, prônant un wilsonisme « dur [24] » ou « botté [25] » et délaissant, en politique intérieure, les racines libérales [26] des premiers néoconservateurs. Pour ces personnalités, en premier lieu, William Kristol et Robert Kagan, « la situation actuelle rappelle le milieu des années 1970 [27] ». À l’époque, on l’a vu, la Détente avec l’Union soviétique était en vogue à Washington et les décideurs américains privilégiaient, d’une manière générale, la stabilité au renversement du statu quo. Pourtant, Kristol et Kagan observent que « Reagan a appelé à une fin de la complaisance face à la menace soviétique, à une forte augmentation des dépenses de défense, à la résistance aux progrès communistes dans le Tiers-monde et à une plus grande clarté et détermination morale dans la politique étrangère des États-Unis [28] ». Ainsi : « Il a défendu l’exceptionnalisme américain quand il était profondément démodé. Point peut-être le plus important, il a refusé d’accepter les limites du pouvoir américain imposées par les réalités politiques intérieures [29] ». C’est justement cette forme de politique qui est, selon eux, la plus appropriée dans le monde international post-Guerre froide. Ils militent ainsi pour une « hégémonie bienveillante » américaine. Pour eux : « Le premier objectif de la politique étrangère des États-Unis devrait être de préserver et d’améliorer cette prédominance en renforçant la sécurité de l’Amérique, en soutenant ses amis, en faisant progresser ses intérêts et en défendant ses principes à travers le monde [30] ». Selon eux : « L’hégémonie américaine est la seule défense fiable contre un effondrement de la paix et de l’ordre international [31] ». La politique étrangère américaine doit donc tout faire pour atteindre cet objectif. Pour cela, les auteurs isolent trois impératifs : renforcer le budget de la défense, impliquer les citoyens dans les affaires militaires internationales et enfin, défendre une vraie clarté morale en politique étrangère.

15À cet égard, on retrouve pleinement ces idées dans la déclaration de principes de l’organisation [32], « un nouveau manifeste qui résume succinctement la vision Kristol-Kagan [33] ». Le PNAC part d’un constat simple : « La politique étrangère et de défense américaine est à la dérive [34] ». Les administrations Bush père et Clinton se sont détournées de la politique étrangère active menée par l’administration Reagan. Ainsi, pour les signataires : « Nous semblons avoir oublié les éléments essentiels du succès de l’administration Reagan : une armée forte et prête à relever les défis présents et futurs ; une politique étrangère qui encourage avec audace et détermination les principes américains à l’étranger ; et le leadership national qui accepte les responsabilités mondiales des États-Unis [35] ».

16Pour les membres du PNAC, il convient donc de réaffirmer la puissance américaine dans un monde post-Guerre froide qui demeure vulnérable. Sur ce point, la fin de la Guerre froide constitue indéniablement un événement majeur dans l’évolution du système politique international. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se sont globalement construits en opposition permanente au modèle soviétique, cela au niveau politique, économique mais encore et surtout, sur le plan idéologique. Depuis les années 1990, l’Amérique semble ainsi érigée, aux yeux du monde entier, non plus au rang de simple « superpuissance », mais bien à celui d’« hyperpuissance [36] ». Au vu de l’hégémonie totale américaine, certains ont ainsi souligné le caractère « unipolaire [37] » du système international post-Guerre froide. Pour les membres du PNAC, cette nouvelle situation confère aux États-Unis un rôle nouveau, celui du « maintien de la paix et de la sécurité en Europe, en Asie et au Moyen-Orient [38] ». On voit également apparaître, dès cette époque, la thématique de la « guerre préventive », qui sera constitutive de la Doctrine Bush au début des années 2000. En effet, pour les signataires du think tank : « L’histoire du xxe siècle aurait dû nous apprendre qu’il est important de façonner les circonstances avant que les crises n’émergent, et de faire face aux menaces avant qu’elles ne deviennent terribles [39] ».

17Le Project for the New American Century semble donc pleinement au service des idées des néoconservateurs de la dernière génération. Dès sa fondation, en 1997, l’organisation reprend et met effectivement en avant les principes véhiculés par la ligne Kristol/Kagan du néoconservatisme. La plupart des travaux du PNAC s’inscrivent ainsi dans une logique de légitimation et de diffusion des idées néoconservatrice de la fin du xxe siècle, comme en témoigne, par exemple, la lettre de janvier 1998 adressée au Président américain de l’époque, Bill Clinton. Les signataires [40] souhaitent alors alerter le Président de la situation en Irak. Selon eux, « la politique américaine actuelle en ce qui concerne l’Irak ne fonctionne pas et » les États-Unis pourraient « bientôt faire face à une menace au Moyen-Orient plus grave que tout ce » qu’ils ont connu « depuis la fin de la Guerre froide [41] ». Cette lettre traduit bien l’obsession des néoconservateurs vis-à-vis de l’Irak ou plus précisément, vis-à-vis du régime de Saddam Hussein. Celle-ci remonte en réalité à la Guerre du Golf du début des années 1990. Selon eux, les États-Unis ont fait l’erreur, à l’époque, de ne pas chasser du pouvoir le dictateur Irakien. Les néoconservateurs ont, depuis lors, entretenu ce regret qui, selon eux, participe à l’instabilité de la région toute entière. C’est donc la mission naturelle des États-Unis que de renverser le régime de Saddam Hussein pour faire progresser les principes démocratiques dans la région et plus généralement, dans le monde entier. C’est pourquoi, pour les néoconservateurs, la route commence nécessairement « à Bagdad [42] ». Ils conseillent ainsi au Président de tout mettre en œuvre pour renverser le régime de Saddam Hussein [43]. Selon eux : « Cela doit maintenant devenir l’objectif de la politique étrangère américaine [44] ». Parmi les nombreuses préoccupations néoconservatrices du PNAC, on retrouve le conflit dans les Balkans [45], la situation en Asie [46], la défense du budget militaire américain [47] et bien entendu, la guerre contre le terrorisme. À cet égard, la célèbre lettre du PNAC adressée au Président George W. Bush au lendemain du 11 septembre 2001 centralise sûrement toutes les principales préoccupations des néoconservateurs « dernière génération » [48]. Face à l’ampleur des événements, qui a montré aux yeux du monde entier la vulnérabilité de l’Amérique, les signataires de cette lettre demandent au Président Bush de tout faire pour vaincre la « guerre contre le terrorisme ». Pour cela, ils mettent en avant plusieurs étapes, selon eux décisives : la capture et l’élimination d’Oussama Ben Laden, le renversement du régime de Saddam Hussein, cibler le Hezbollah, défendre Israël et contraindre l’Autorité palestinienne d’éradiquer le terrorisme et enfin, renforcer substantiellement le budget de la défense des États-Unis.

18En ce sens, le PNAC agit comme un catalyseur des différentes idées néoconservatrices « dernière génération ». Il demeure surtout au service de l’objectif néoconservateur numéro 1 : la promotion du leadership américain dans le monde. La vision de la politique étrangère du PNAC semble en parfaite harmonie avec celle de l’administration américaine au cours du premier mandat de George W. Bush, comme en témoigne pleinement les interventions américaines menées en Afghanistan en 2001 et surtout en Irak en 2003. Pour ses membres, rien ne peut désormais entraver la bonne marche de la puissance américaine. Pourtant, la situation en Irak marque très vite le début des difficultés néoconservatrices.

La fin du think tank : symbole des difficultés du néoconservatisme ?

19Le Project for the New American Century a donc été, à partir de sa fondation au printemps 1997 et durant toutes ses années d’activité, un support important pour les néoconservateurs de la dernière génération. L’organisation cesse cependant l’ensemble de ses activités en 2006, soit 3 ans seulement après le lancement de l’opération « Liberté en Irak ». À cet égard, cette fin doit nécessairement être replacée dans un contexte plus général et par conséquent, être analysée au vu des nombreuses difficultés que traverse le néoconservatisme à la même époque.

20Si le début de l’intervention américaine en Irak en 2003 symbolise, d’une certaine manière, l’apogée des néoconservateurs de la dernière génération, les déboires qui vont suivre marquent quant à eux très vite leur déclin. Devant l’incapacité à trouver les armes de destructions massives et face à l’enlisement de l’armée américaine, les attaques se multiplient en effet contre ceux qui deviennent rapidement les principaux responsables de l’opération. Pour Elizabeth Drew, par exemple, les néoconservateurs « sont largement responsables [49] » de la guerre en Irak et surtout, de ses conséquences. En ce sens, comme l’observe Max Boot, depuis le début des années 2000, « une frénésie a été construite sur la façon dont les néoconservateurs auraient détourné la politique étrangère de l’administration Bush et transformé l’Amérique en un monstre unilatéral [50] ». Ainsi, certains ont même été jusqu’à dénoncer l’idée d’une cabale organisée par les membres du mouvement [51]. Ces derniers ont essayé, à de nombreuses reprises, de défendre le courant contre ces accusations venant de la droite comme de la gauche américaine [52]. S’il n’existe en aucun cas de « complot néoconservateur », force est de constater que les idées néoconservatrices ont joué un rôle important dans la politique étrangère de l’administration Bush et que leurs porteurs ont sûrement, à ce titre, une part de responsabilité importante [53].

21Au sein du mouvement, l’euphorie laisse à ce sujet très vite place au doute. Face à la situation, les néoconservateurs commencent en effet rapidement à s’impatienter et reprochent à l’administration la mauvaise application de l’opération militaire. Dès 2004, ils attaquent par exemple Donald Rumsfeld, qui n’est clairement pas, selon eux, « le Secrétaire à la défense que Bush devrait vouloir avoir pour le reste de son deuxième mandat [54] ». La plupart des neocons pointent notamment le manque de troupes envoyées par le Secrétaire à la défense américain et plus généralement, l’impréparation américaine quant au nation-building et à la reconstruction irakienne. Certains ont même tenté de nier l’existence du néoconservatisme et par conséquent, la responsabilité d’un quelconque courant de pensée dans l’échec irakien. Comme l’observe Jacob Heilbrunn, « à mesure que les victimes des États-Unis augmentaient, les néoconservateurs ont commencé à sentir la pression. Ils ont adopté plusieurs stratégies pour se détourner de leur responsabilité ou pour recommander un nouveau cap. Une approche était de faire valoir qu’il n’existait pas de néoconservatisme [55] ».

22Quoi qu’il en soit, le néoconservatisme était à l’époque en première ligne. De fait, comme l’observe Justin Vaïsse, « dans la morosité du printemps 2004, les premiers regrets se font entendre chez les néoconservateurs », David Brooks reconnaissant, par exemple, « que les prédictions pessimistes se sont vérifiées, à l’inverse des prédictions optimistes de son propre camp [56] ». Ce dernier admet effectivement que les États-Unis sont « allés en Irak avec ce qui, rétrospectivement, semble être une fantaisie enfantine [57] ». Ainsi, des tensions internes sont apparues ou, du moins, se sont révélées publiquement. Prenons l’exemple de Francis Fukuyama, sûrement le plus marquant et représentatif. L’auteur de la célèbre thèse de « la fin de l’histoire [58] » fut considéré, pendant longtemps, comme l’un des principaux néoconservateurs américain. On l’a vu précédemment, il fut un membre actif du Project for the New American Century, signant la déclaration de principes et plusieurs lettres importantes de l’organisation. Pourtant, il réagit de manière très critique au discours triomphaliste de Charles Krauthammer, prononcé en février 2004 à l’American Enterprise Institute[59]. À ce sujet, son article intitulé « The Neoconservative Moment », publié la même année dans la revue The National Interest, est un véritable acte de rupture avec l’administration Bush et plus généralement, avec l’axe Kristol/Kagan du néoconservatisme [60]. Pour lui, le discours de Krauthammer « est étrangement déconnecté de la réalité », puisqu’« on a l’impression que la Guerre d’Irak — l’application archétype de l’unipolarité américaine — a été un succès inconditionnel [61] ». Pour Fukuyama, l’ensemble de ces difficultés et surtout, l’incapacité de la plupart des néoconservateurs de la dernière génération à admettre ces nombreux échecs, menacent l’ensemble des lignes défendues par le néoconservatisme. De fait, si rien n’est fait selon lui, « d’autres voix — que ce soit les réalistes traditionnels comme Brent Scowcroft, les nationalistes-isolationnistes comme Patrick Buchanan, ou les internationalistes libéraux comme John Kerry — progresseront en tant que voix fiables et auront beaucoup plus d’influence dans la définition de la politique étrangère américaine post-Guerre d’Irak [62] ». Fukuyama matérialise encore davantage sa rupture dans un ouvrage paru en 2006 sous le titre America at the Crossroads[63]. Revenant sur son article de 2004, il déclare ainsi : « J’ai conclu que le néoconservatisme, comme symbole politique et corps de pensée, a évolué en quelque chose que je ne peux plus soutenir [64] ». Selon lui, les néoconservateurs de la dernière génération se sont donc enfermés, pour la plupart, dans une forme de radicalisation du discours qui les a aveuglés sur la situation réelle en Irak et plus généralement, sur l’état actuel de la politique étrangère américaine.

23Le PNAC cesse donc toute activité en 2006. Cette fermeture de l’organisation s’inscrit ainsi plus largement dans un contexte de grande difficulté pour le néoconservatisme et la ligne « agressive » qu’il défend sur le plan international. Pourtant, pour certains néoconservateurs convaincus, sa fermeture ne doit en aucun cas être considérée comme un échec. Gary Schmitt, ancien directeur du PNAC, déclare ainsi : « Lorsque le projet a commencé, il n’était pas destiné à durer indéfiniment. C’est pourquoi nous l’avons fermé. Nous aurions dû consacrer trop de temps à gagner de l’argent et il a déjà fait son travail », à savoir « ressusciter une politique reaganienne [65] » pour les États-Unis. En ce sens : « Si le PNAC ferme, à l’été 2006, c’est surtout parce qu’il a rempli son but, et que l’American Enterprise Institute (qui ne s’intéressait pas à la politique étrangère dans les années 1990) reprend la main dans ce domaine [66] ». Pour autant, cela ne doit pas masquer les profondes difficultés que connaît le mouvement à l’époque et, à en croire Paul Reynolds, le Project for the New American Century. Ainsi, selon lui, les ambitions de la déclaration de principes de l’organisation de 1997 « se sont transformées en déception et récriminations alors que la crise en Irak s’est développée », le PNAC étant ainsi réduit, à ce moment-là, « à une boîte vocale et à un site web fantomatique. Un seul employé a été laissé pour conclure les choses [67] ».

24Cette fermeture doit donc nécessairement être appréhendée au vu du contexte de crise globale du néoconservatisme. À ce titre, n’est-elle pas la meilleure illustration de la fin du « moment néoconservateur » du début des années 2000 ? Elle est en tout cas l’organisation qui symbolise sûrement le mieux, à l’époque, les ambitions du courant et sa fin corrobore parfaitement la chute progressive des neocons et des idées qu’ils ont défendues. À ce sujet, comme l’observe Jacob Heilbrunn, les néoconservateurs de la dernière génération n’ont cessé, tant bien que mal, de se défendre : « Si Bush avait seulement suivi les prescriptions néoconservatrices, affirment-ils, l’Irak aurait été un succès [68] ». Pourtant, l’époque marque bien le retour d’une ligne plus réaliste au sein de l’administration. Plus généralement, les néoconservateurs ne semblent plus avoir le vent en poupe au sein de la société américaine. Les élections de mi-mandat de 2006 symbolisent parfaitement cette défiance vis-à-vis de la ligne néoconservatrice. En effet, la politique étrangère américaine au Moyen-Orient semble être ici tout particulièrement sanctionnée. Comme l’observe Jacob Heilbrunn : « Les accusations de cynisme et de corruption collaient au GOP, mais la Guerre d’Irak était clairement le plus gros facteur dans la perte de contrôle des deux chambres du Congrès par les Républicains [69] ». Face à ces difficultés, nombreux sont ceux qui annoncent, à partir du milieu des années 2000, la fin du néoconservatisme américain, G. John Ikenberry observant par exemple que « le moment néo-conservateur est terminé [70] ».

25Les élections de 2008 et la victoire de Barack Obama au dépend d’un John McCain proche du courant néoconservateur confirmeront grandement ce déclin des neocons. Le néoconservatisme semble ainsi avoir entrainé, à l’époque, l’ensemble du parti républicain dans sa chute.

Du PNAC au Foreign Policy Initiative (FPI) : derniers soubresauts ou véritable résurgence ?

26Pourtant, c’est dans ce contexte délicat que le néoconservatisme dernière génération refait surface, quelques années après la dissolution du Project for the New American Century. En effet, en 2009, William Kristol, Robert Kagan et Dan Senor fondent le Foreign Policy Initiative. Comme l’observe Laura Rozen, le FPI est alors, dès sa fondation, « inévitablement comparé à un autre groupe lié à Kristol, le Project for the New American Century[71] ». Les similitudes sont effectivement frappantes entre le PNAC et cette nouvelle organisation.

27Tout d’abord, ses fondateurs, William Kristol et Robert Kagan, furent, on l’a vu, les principaux instigateurs du Project for the New American Century au printemps 1997. Ils sont sans aucun doute, à eux deux, les figures intellectuelles majeures du néoconservatisme « dernière génération ». Par ailleurs, parmi les personnalités dirigeantes du FPI, on retrouve, à titre d’exemples, Dan Senor, figure montante à l’époque de la « jeune garde » néoconservatrice, Ellen Bork qui, en tant que membre du PNAC, fut signataire de plusieurs lettres de l’organisation [72] ou encore Chris Griffin, qui fut notamment chercheur au sein du très proche American Enterprise Institute.

28Mais, au-delà de son équipe dirigeante, c’est surtout la teneur idéologique de ce nouveau think tank qui rappelle le PNAC. Pour le Foreign Policy Initiative :

29

« Les États-Unis – et ses alliés démocratiques – sont confrontés à de nombreux défis de politique étrangère. Ils viennent de puissances montantes et résurgentes, comme la Chine et la Russie. Ils viennent d’autres autocraties qui violent les droits de leurs citoyens. Ils viennent d’États voyous qui travaillent les uns avec les autres d’une manière contraire à nos intérêts et à nos principes, et qui soutiennent le terrorisme et poursuivent des armes de destruction massive. Ils viennent d’Al-Qaïda et des groupes affiliés qui continuent à mener des attaques contre les États-Unis et nos alliés. Ils viennent d’États défaillants qui servent de refuges pour les terroristes et les criminels et répandent l’instabilité à leurs voisins [73] ».

30On voit donc très bien la continuité idéologique entre les deux organisations. Pour le FPI comme pour le PNAC, le monde de l’après-Guerre froide est loin d’être un monde pacifié. Alors que la démocratie est sortie vainqueur de son affrontement idéologique avec le communisme, elle est désormais menacée par une multitude d’acteurs, des régimes plus ou moins autoritaires aux groupes terroristes islamiques. À ce titre, les États-Unis, en tant que principale puissance de l’ordre politique international, ne peuvent se détourner de leurs responsabilités. Les déboires militaires des années George W. Bush ne semblent donc en rien entraver la vision néoconservatrice qui anima pendant longtemps le Project for the New American Century. Si nombreux sont ceux qui espèrent, notamment suite au « fiasco irakien », un retrait progressif de la puissance militaire américaine dans le monde, les membres du FPI sont quant à eux persuadés de la nécessité d’un engagement accru des États-Unis dans le monde. Au fond, rien n’a vraiment changé concernant le rôle et la place que doivent occuper les États-Unis dans le monde post-Guerre froide. Selon eux, « l’ambition stratégique n’est pas le problème et le désengagement n’est pas la solution [74] ». Au contraire : « Les États-Unis ne peuvent se permettre de tourner le dos à leurs engagements et alliés internationaux – les alliés qui nous ont aidés à vaincre le fascisme et le communisme au xxe siècle et les alliances que nous avons forgées plus récemment, y compris avec les citoyens libérés d’Irak et d’Afghanistan [75] ». On retrouve donc pleinement la rhétorique néoconservatrice du PNAC. Les États-Unis ont un devoir moral, celui du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Fidèles à leurs principes, les néoconservateurs sont ainsi convaincus de la nécessité de défendre les démocraties dans le monde, cela partout où il est possible de le faire. Quant à ceux qui dénoncent les coûts de l’engagement militaire américain, ils ont une réponse claire : « Nos difficultés économiques ne seront pas résolues par le retrait de l’arène internationale. Elles seront aggravées [76] ». On l’a vu, le PNAC s’était notamment construit, à la fin des années 1990, contre les différents courants isolationnistes qui voyaient le monde post-Guerre froide comme une occasion pour les États-Unis de se recentrer sur leur propre pays. De la même manière, le FPI émerge en opposition à la tendance croissante, chez une partie importante de l’opinion américaine, de profiter de la fin de la Présidence de George W. Bush pour effectuer un virage radical dans la politique étrangère américaine. Au contraire, pour les membres du FPI :

31

« Dans cette nouvelle ère, les conséquences de l’échec et les risques de recul seraient encore plus importants qu’auparavant. Les défis auxquels nous faisons face requièrent des stratégies et des tactiques du xxie siècle basées sur un engagement renouvelé envers le leadership américain. Les États-Unis demeurent la nation indispensable du monde – indispensable à la paix, à la sécurité et à la stabilité internationales et indispensable à la sauvegarde et à la promotion des idéaux et des principes qui nous tiennent à cœur [77] ».

32La défense du leadership américain est donc au cœur des préoccupations du FPI, comme elle l’était déjà lors de la fondation du Project for the New American Century, en 1997. Tout semble comme si, finalement, rien ne s’était vraiment passé. Les membres du Foreign Policy Initiative tentent en effet de promouvoir la vision qui fut celle du néoconservatisme de la fin des années 1990 et du début des années 2000, à savoir que les États-Unis ont un rôle particulier à jouer sur la scène internationale, qu’aucun des événements de la première décennie du xxie siècle n’a su entacher. Cette vision, déjà portée par le PNAC, reste donc intacte. La doctrine du FPI se résume ainsi autour de cinq principes clés : Le premier d’entre eux demeure « la poursuite de l’engagement américain – diplomatique, économique et militaire – dans le monde et le rejet de politiques qui nous conduiraient sur la voie de l’isolationnisme » ; on retrouve ensuite « un soutien solide aux alliés démocratiques de l’Amérique et une opposition aux régimes voyous qui menacent les intérêts américains » ; le FPI promeut également « les droits de l’homme de ceux qui sont opprimés par leurs gouvernements et le leadership des États-Unis en vue de promouvoir la liberté politique et économique » ; l’organisation défend également « une armée forte avec le budget de la défense nécessaire pour s’assurer que l’Amérique est prête à affronter les menaces du xxie siècle » ; Enfin, le think tank met en avant « l’engagement économique international comme un élément clé de la politique étrangère américaine en cette période de grande dislocation économique [78] ».

33Nous sommes donc très proche des objectifs du PNAC et par conséquent, de la conception néoconservatrice post-Guerre froide de la politique étrangère. Il semble ainsi que la vision des membres du Project for the New American Century ait perduré et se soit simplement actualisée afin de s’incarner dans ce think tank de l’« après-George W. Bush ».

34À cet égard, le mode de fonctionnement du FPI se rapproche grandement de celui de son prédécesseur. Le think tank cherche effectivement avant tout à peser sur les décideurs politiques. Pour cela, il organise de multiples conférences, il publie des articles, notes ou différentes dossiers afin d’influencer le débat public et surtout, d’orienter la posture idéologique de l’administration américaine. Surtout, le Foreign Policy Initiative reprend la « marque de fabrique » du Project for the New American Century, à savoir la publication de lettres ouvertes adressées aux principaux décideurs politiques du pays, en premier lieu, bien sûr, le Président des États-Unis. En effet, peu de temps après sa fondation, le FPI adresse un ensemble de lettres au nouveau Président Américain, Barack Obama, sur des questions telles que la démocratie et des droits de l’homme en Russie, l’Afghanistan ou encore, l’Europe centrale [79]. Outre Robert Kagan et William Kristol, les lettres sont régulièrement signées par plusieurs des anciens participants néoconservateurs du PNAC, tels que, par exemple, Elliott Abrams, Max Boot, Thomas Donnelly, Frederick W. Kagan, Max M. Kampelman, Joshua Muravchik, Danielle Pletka, Randy Scheunemann, Gary Schmitt ou encore R. James Woolsey. Ainsi, les lettres du PNAC permettent de regrouper une grande partie des neocons et certains anciens membres de l’équipe de George W. Bush, tels que Douglas J. Feith ou encore David Frum, mais elles permettent également, à l’instar de celles du Project for the New American Century, d’attirer des « faucons » de tout horizon. On retrouve donc, parmi les signataires, aussi bien des membres du GOP que des libéraux, à l’instar de Joe Lieberman par exemple, s’identifiant à cet objectif de promotion du leadership américain. À première vue, le FPI semble ainsi avoir ressuscité, en quelque sorte, le Project for the New American Century.

35La stratégie du FPI copie donc pleinement celle du PNAC quelques années auparavant et va perdurer tout au long des deux mandats d’Obama. Ainsi, quel regard peut-on porter sur cette organisation dans le monde de l’« après-Bush » ?

36Dès le début de son mandat, le 44e Président des États-Unis entend se positionner en totale opposition avec la politique étrangère de son prédécesseur. Comme l’observe Justin Vaïsse : « Au cours des premiers mois de son administration, Barack Obama s’emploie à marquer sa rupture avec la politique étrangère de George W. Bush par des décisions souvent symboliques et plusieurs discours importants [80] ». C’est d’ailleurs dans ce contexte que doit s’analyser la création du FPI, en 2009. Le think tank ne va ainsi cesser, durant l’ensemble des deux mandats d’Obama, de mettre en avant sa vision d’une défense assumée du leadership américain dans un monde tendant pourtant de plus en plus vers la multipolarité. Ses membres s’opposent ainsi à la nouvelle configuration de la politique étrangère américaine défendue par le Président du « pivot », qui fait du dialogue et des divers échanges avec les nouvelles puissances émergentes un axe au moins aussi — si ce n’est plus — important que celui du terrorisme et des « États-voyous [81] ». Dès 2009, le Président Obama avait ainsi cherché « à rompre avec l’approche idéologique, sur-militarisée et unilatérale de la “guerre contre le terrorisme” conçue et pratiquée par l’Administration G. W. Bush » [82]. Globalement, au cours de ses deux mandats, Barack Obama déçoit les néoconservateurs — et par conséquent, les membres du FPI — sur un bon nombre de dossiers, même si « l’opposition n’est pas totale » [83], l’aspect « protéiforme [84] » du Président sachant satisfaire les neocons sur d’autres terrains tels que le surge en Afghanistan ou l’élimination d’Oussama Ben Laden par exemple. À ce sujet, il convient de souligner que malgré leur perte d’influence incontestable, les idées défendues par les néoconservateurs restent bien présentes dans les différentes sphères politiques américaines, notamment au sein de l’administration, et continuent à exister dans le débat public sous la Présidence Obama [85]. Preuve, si l’en est, de la permanence des idées néoconservatrices. Mais, d’une manière générale, il est indéniable que le FPI a plutôt du mal, dans le monde post-George W. Bush [86] en pleine reconfiguration, à se faire pleinement entendre auprès des nouveaux décideurs politiques américains. Le « moment néoconservateur » semble bel et bien passé. À ce titre, l’influence du think tank durant la Présidence Obama doit nécessairement être mise en perspective avec la perte d’audience plus générale du néoconservatisme observée précédemment, à partir du milieu des années 2000. Si le FPI — à l’instar du courant néoconservateur — a donc su faire preuve d’une productivité importante et d’un dynamisme fort lui permettant d’exister sur plusieurs dossiers au cours des deux mandats d’Obama, il n’a pour autant jamais pu retrouver réellement l’importance de son prédécesseur durant la Présidence de George W. Bush.

37La campagne présidentielle de 2016 était donc une occasion considérable pour le FPI de tourner la page des années Obama. Cependant, l’élection de Donald Trump à la présidence américaine a constitué un revers de plus pour l’organisation, tant celui-ci — et notamment l’un de ses slogans de campagne « America First » — apparaît aux antipodes de la vision de la politique étrangère du Foreign Policy Initiative. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le FPI annonce, en 2017, sa fermeture [87]. Si diverses raisons peuvent être invoquées, notamment financières [88], nul doute que l’élection de Donald Trump a porté un coup sévère au projet néoconservateur post-Guerre froide. Le Foreign Policy Initiative ne semble donc pas avoir réussi sa mission, à savoir peser significativement sur les débats concernant l’orientation de la politique étrangère américaine, comme son prédécesseur avait su le faire au début des années 2000.

Conclusion

38La fin du PNAC et celle du FPI semblent donc se situer dans un contexte plus large de rejet des idées néoconservatrices véhiculées par les deux organisations.

39La dissolution du PNAC en 2006 s’inscrit effectivement dans une période délicate pour le courant néoconservateur. On l’a vu, le Project for the New American Century peut être considéré comme un support majeur du néoconservatisme « nouvelle génération ». Durant toutes ses années d’activité, le think tank s’est ainsi mis au service des différentes idées portées par les « nouveaux néoconservateurs », en premier lieu, on l’a vu, la promotion du leadership américain dans le monde. Par conséquent, son parcours semble être corrélé à celui du néoconservatisme « dernière génération ». De plus en plus écouté à partir de sa création en 1997, son influence s’est surtout manifestée au lendemain du 11 septembre 2001. À cet égard, il a sûrement connu son heure de gloire en mars 2003 avec le déclenchement de l’opération « Liberté en Irak », qui apparaissait alors comme la réalisation ultime des idées néoconservatrices qu’il défendait. De la même manière, il a subi de plein fouet les critiques croissantes faites aux neocons face à l’enlisement de la situation irakienne. Il était effectivement naturel que les difficultés connues par le néoconservatisme suite au « fiasco irakien » aient un impact, direct ou indirect, sur l’organisation phare du mouvement. Le PNAC se situe donc à l’époque en première ligne et sa dissolution s’effectue dans une période de crise globale pour le néoconservatisme. De fait, le Project for the New American Century représente incontestablement le « moment néoconservateur » post-Guerre froide. Il a effectivement joué un rôle important dans le renouveau intellectuel du néoconservatisme à partir de la seconde moitié des années 1990. Ainsi : « La formation du Project for the New American Century – et son appel au renversement de Saddam comme première position politique – a marqué la réapparition du néoconservatisme comme un mouvement distinct et significatif dans la politique américaine [89] ». Surtout, son moment d’apogée correspond à celui du néoconservatisme, à savoir le début des années 2000 et plus particulièrement, les années post-11 septembre 2001, où l’Administration Bush semble poursuivre une politique étrangère d’inspiration néoconservatrice. Si certains observateurs considèrent justement le bilan du PNAC globalement positif, l’organisation ayant réussi sa mission première, à savoir la réorientation de la politique étrangère américaine, sa fermeture s’inscrit néanmoins dans un contexte général de perte d’audience considérable pour le néoconservatisme américain. Le PNAC a donc participé, d’une certaine manière, à l’ascension comme au déclin du néoconservatisme « nouvelle génération ». Les nombreux désaccords entre les néoconservateurs à partir de 2004 eurent à ce titre incontestablement un impact sur le think tank qui, jusqu’alors, semblait les rassembler. Surtout, la situation internationale est venue plus largement discréditer les idées néoconservatrices que le PNAC défendait. L’organisation fut alors directement associée aux nombreuses difficultés connues à l’époque par la politique étrangère américaine. Sa fermeture en 2006, quelles qu’en soient les différentes raisons, doit ainsi nécessairement être vue à travers le déclin plus général du néoconservatisme américain.

40Pourtant, le néoconservatisme n’a nullement disparu, bien au contraire. En 2009, William Kristol, Robert Kagan et Dan Senor fondent un nouveau think tank néoconservateur, le Foreign Policy Initiative, qui rappelle grandement le PNAC, se donnant notamment pour objectif similaire celui de défendre une politique étrangère interventionniste visant le maintien du leadership américain. Il s’agissait donc, à l’époque, de donner une nouvelle impulsion à des thèmes qui semblaient alors avoir considérablement perdu de leur audience. Mais, malgré une activité considérable et une influence sur certains sujets, le FPI a, semble-t-il, échoué, d’une manière générale, dans sa tentative de réorientation de la politique étrangère américaine. En effet, sur de nombreux points, Barack Obama n’a pas suivi, durant ses deux mandats, les propositions néoconservatrices en politique étrangère et son bilan reste globalement décevant pour les néoconservateurs américains. D’autre part, l’élection récente de Donald Trump apparaît quant à elle constituer, d’une certaine manière, un revers de plus pour les neocons et surtout, pour la ligne qu’ils défendent. Ces quelques éléments nous amènent à penser que le FPI n’a finalement jamais réussi à égaler, dans la promotion des idées, l’influence de son prédécesseur.

41L’année 2017 fut donc symbolique à double titre : elle marque effectivement, en premier lieu, le vingtième anniversaire de la naissance du PNAC, mais, on l’a vu, elle renvoie également à la fermeture du think tank qui lui a succédé, à savoir le Foreign Policy Initiative. À cet égard, si le « moment néoconservateur » post-Guerre froide semble bien terminé, nul doute que les idées néoconservatrices, elles, continueront à exister.

Notes

  • [1]
    PNAC (Project for the New American Century), « About PNAC », site internet du PNAC. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070811202256/www.newamericancentury.org/aboutpnac.htm. Page consultée le 11 mai 2017. Notre traduction.
  • [2]
    PNAC (Project for the New American Century), « Statement of Principles », site internet du PNAC, 3 juin 1997. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070810113753/www.newamericancentury.org/statementofprinciples.htm. Page consultée le 10 avril 2017. Notre traduction.
  • [3]
    Frachon, Alain et Vernet, Daniel, L’Amérique des néo-conservateurs. L’illusion messianique [éd. orig. L’Amérique messianique : Les Guerres des néo-conservateurs, Paris, Le Seuil], Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2010 [2004], p. 153.
  • [4]
    Vaïsse, Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, Paris, Odile Jacob, 2008, p. 245-246.
  • [5]
    Ibid.
  • [6]
    Voir notamment, par exemple, la lettre adressée au Président Clinton en 1998. PNAC(Project for the New American Century), « Letter to President Clinton on Iraq » : site internet du PNAC, 26 janvier 1998. Disponible en ligne http://web.archive.org/web/20070810113947/http://www.newamericancentury.org:80/iraqclintonletter.htm. Page consultée le 3 mai 2017. On pense également tout particulièrement à celle de 2001, adressée au Président George W. Bush. PNAC (Project for the New American Century), « Letter to President Bush on the War on Terrorism », site internet du PNAC, 20 septembre 2001. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070814183551/http://www.newamericancentury.org/Bushletter.htm. Page consultée le 3 mai 2017.
  • [7]
    Nous entendons par « moment néoconservateur » cette période de l’après-Guerre froide où les néoconservateurs ont, semble-t-il, disposé d’une audience toute particulière, notamment auprès de l’administration américaine. Ce « moment néoconservateur » post-Guerre froide peut, à ce titre, être plus précisément situé entre 2001 et 2004/2005.
  • [8]
    Naves, Marie-Cécile, La fin des néoconservateurs ?, Paris, Ellipses, 2009, p. 7.
  • [9]
    Frachon, Alain et Vernet, Daniel, L’Amérique des néo-conservateurs. L’illusion messianique, op. cit., p. 48.
  • [10]
    Sur ce sujet, voir Dorman, Joseph, Arguing the World : The New York Intellectuals in their Own Words, Chicago, University of Chicago Press, 2001.
  • [11]
    Sur ce point, Michael Harrington est généralement considéré comme étant le premier à avoir utilisé le terme. Voir Harrington, Michael, « The Welfare State and Its Neoconservative Critics », Dissent, vol. 20, n° 4, automne 1973, p. 435-454.
  • [12]
    On pense notamment, outre Irving Kristol, Nathan Glazer et Daneil Bell, déjà cités, à des personnalités telles que Norman Podhoretz, Midge Decter (son épouse), Daniel Patrick Moynihan, Seymour Martin Lipset ou encore, Aaron Wildavsky, par exemple.
  • [13]
    Cette revue était pourtant initialement libérale anticommuniste mais, comme l’observe Justin Vaïsse, elle « connaît un tournant antiradical – et, en fait, néoconservateur – en 1970 ». Vaïsse, Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, op. cit., p. 17.
  • [14]
    Ibid., p. 18.
  • [15]
    Parmi les figures non mentionnées, on pense notamment, à titre d’exemples, à Jeane Kirkpatrick, Eugene Rostow, Ben J. Wattenberg, Joshua Muravchik, Michael Novak ou encore, Pen Kemble.
  • [16]
    Ibid. Sur le « Centre Vital », voir Schlesinger, Arthur, The Vital Center : The Politics of Freedom, Boston, Houghton Mifflin, 1949.
  • [17]
    Heilbrunn, Jacob, They Knew They Were Right : The Rise of the Neocons, New York, Doubleday, 2008, p. 162. Notre traduction.
  • [18]
    Fukuyama, Francis, America at the Crossroads : Democracy, Power, and the Neoconservative Legacy, New Haven, Yale University Press, 2006, p. 39. Traduction issue de Fukuyama, Francis, D’où viennent les néo-conservateurs ?, trad. française, Paris, Grasset, 2006, p. 51.
  • [19]
    Voir notamment Kristol, Irving, Neoconservatism : The Autobiography of an idea, New York, Free Press, 1995, p. xi ou encore, Podhoretz, Norman, « Neoconservatism : A Eulogy », Commentary, vol. 101, n° 3, mars 1996, p. 19-27.
  • [20]
    Si l’on reprend la classification en trois « âges » effectuée par Justin Vaïsse. Voir Vaïsse, Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, op. cit.
  • [21]
    Chaudet, Didier, Parmentier, Florent et Pélopidas, Benoît, L’Empire au miroir. Stratégies de puissance aux États-Unis et en Russie, Genève/Paris, Droz, 2007, p. 47.
  • [22]
    Kagan, Robert et Kristol, William, « Toward a Neo-Reaganite Foreign Policy », Foreign Affairs, vol. 75, n° 4, juillet/août 1996, p. 18-32.
  • [23]
    Ryan, Maria, Neoconservatism and the New American Century, New York, Palgrave MacMillan, 2010, p. 90. Notre traduction.
  • [24]
    Voir Boot, Max, « Neocons », Foreign Policy, n ° 140, janvier/février 2004, p. 24. Notre traduction.
  • [25]
    Pour reprendre l’expression de Pierre Hassner. Voir Hassner, Pierre, « L’empire de la force ou la force de l’empire ? », Cahiers de Chaillot, n° 54, septembre 2002, p. 43.
  • [26]
    Au sens américain du terme.
  • [27]
    Kagan, Robert et Kristol, William, « Toward a Neo-Reaganite Foreign Policy », op. cit., p. 19. Notre traduction.
  • [28]
    Ibid. Notre traduction.
  • [29]
    Ibid. Notre traduction.
  • [30]
    Ibid., p. 20. Notre traduction.
  • [31]
    Ibid., p. 23. Notre traduction.
  • [32]
    PNAC (Project for the New American Century), « Statement of Principles », op. cit. Elle est signée par des personnalités telles que, par exemple, Elliott Abrams, William J. Bennett, Jeb Bush, Dick Cheney, Eliot A. Cohen, Midge Decter, Francis Fukuyama, Frank Gaffney, Fred C. Ikle, Donald Kagan, Zalmay Khalilzad, I. Lewis Libby, Norman Podhoretz, Donald Rumsfeld ou encore, Paul Wolfowitz.
  • [33]
    Ryan, Maria, Neoconservatism and the New American Century, op.cit., p. 88. Notre traduction.
  • [34]
    PNAC (Project for the New American Century), « Statement of Principles », op. cit. Notre traduction.
  • [35]
    Ibid. Notre traduction.
  • [36]
    Pour reprendre l’expression d’Hubert Védrine. Ainsi, selon lui « depuis 1992, le terme de “superpuissance” ne suffit plus pour décrire les États-Unis. Terme trop connoté “guerre froide”, et trop exclusivement militaire, alors que la suprématie américaine d’aujourd’hui s’exerce aussi bien sur l’économie, la monnaie, la technologie, les domaines militaires que sur les modes de vie, la langue et les produits culturels de masse qui submergent le monde, modelant les pensées et fascinant jusqu’aux adversaires des États-Unis ». Védrine, Hubert, « Le monde au tournant du siècle », Politique Etrangère, vol. 64, n° 4, hiver 1999/2000, p. 814.
  • [37]
    Voir notamment Krauthammer, Charles, « The Unipolar Moment », Foreign Affairs, vol. 70, n° 1, hiver 1990/1991, p. 23-33.
  • [38]
    PNAC (Project for the New American Century), « Statement of Principles », op. cit. Notre traduction.
  • [39]
    Ibid. Notre traduction.
  • [40]
    On peut citer, à titre d’exemples, Elliott Abrams, Richard L. Armitage, William J. Bennett, John Bolton, Paula Dobriansky, Francis Fukuyama, Robert Kagan, Zalmay Khalilzad, William Kristol, Richard Perle, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, R. James Woolsey ou encore, Robert B. Zoellick.
  • [41]
    PNAC (Project for the New American Century), « Letter to President Clinton on Iraq », op. cit. Notre traduction.
  • [42]
    Kristol, William et Kaplan, Lawrence F., Notre route commence à Bagdad, trad. française, Paris, Saint-Simon, 2003.
  • [43]
    C’est aussi le message de la lettre de mai 1999 adressée à Newt Gingrich et Trent Lott. Voir PNAC (Project for the New American Century), « Letter to Gingrich and Lott on Iraq », site internet du PNAC, 29 mai 1998. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070814184015/http://www.newamericancentury.org/iraqletter1998.htm. Page consultée le 11 mai 2017.
  • [44]
    PNAC (Project for the New American Century), « Letter to President Clinton on Iraq », op. cit. Notre traduction.
  • [45]
    Voir PNAC (Project for the New American Century), « Letter to the President on Milosevic », site internet du PNAC, 20 septembre 1998. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070814184058/http://www.newamericancentury.org/balkans_pdf_04.pdf. Page consultée le 11 mai 2017.
  • [46]
    Voir notamment, à titre d’exemples, PNAC (Project for the New American Century), « Statement on the Defense of Taiwan », site internet du PNAC, 20 août 1999. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070810113627/http://www.newamericancentury.org:80/Taiwandefensestatement.htm. Page consultée le 11 mai 2017 et PNAC (Project for the New American Century), The U.S. Committee for Hong Kong, « Letter to President Bush on Hong Kong », site internet du PNAC, 25 novembre 2002. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070814184005/http://www.newamericancentury.org/hongkong-20021126.htm. Page consultée le 11 mai 2017.
  • [47]
    PNAC (Project for the New American Century), « Letter to President Bush on the Defense Budget », site internet du PNAC, 23 janvier 2003. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070812160842/http://www.newamericancentury.org:80/defense-20030123.htm. Page consultée le 11 mai 2017. Sur ce sujet, voir également, à titre d’exemple, le rapport du PNAC publié en septembre 2000. PNAC (Project for the New American Century), « Rebuilding America’s Defenses : Strategy, Forces and Resources For a New Century », site internet du PNAC, septembre 2000. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070808162833/http://newamericancentury.org/RebuildingAmericasDefenses.pdf. Page consultée le 11 mai 2017.
  • [48]
    Voir PNAC (Project for the New American Century), « Letter to President Bush on the War on Terrorism », op. cit. Parmi les signataires, on pense notamment, par exemple, à William J. Bennett, Eliot Cohen, Midge Decter, Thomas Donnelly, Francis Fukuyama, Frank Gaffney, Reuel Marc Gerecht, Donald Kagan, Robert Kagan, Jeane Kirkpatrick, Charles Krauthammer, Martin Peretz, Richard Perle, Norman Podhoretz, Randy Scheunemann ou encore, Gary Schmitt.
  • [49]
    Drew, Elizabeth, « The Neocons in Power », New York Review of Books, vol. 50, n ° 10, 12 juin 2003. Notre traduction.
  • [50]
    Boot, Max, « The Myth of a Neoconservative Cabal », The Daily Star, 14 janvier 2004. Notre traduction.
  • [51]
    On peut citer, par exemple, les attaques de Patrick J. Buchanan ou encore, celles du très controversé Lyndon LaRouche. Voir Buchanan, Patrick J., « Whose War ? », The American Conservative, 24 mars 2003 ; LaRouche, Lyndon, « Children of Satan : The “Ignoble Liars” behind Bush’s No-Exit War », Pamphlet de campagne, 2004.
  • [52]
    Voir notamment, à titre d’exemples, Boot, Max, « Neocons », op. cit. ; Boot, Max, « The Myth of a Neoconservative Cabal », op. cit. ; Brooks, David, « The Neocon Cabal and Other Fantasies », International Herald Tribune, 7 janvier 2004 ; Muravchik, Joshua, « The Neoconservative Cabal », Commentary, vol. 116, n° 2, septembre 2003, p. 26-33. On peut également citer, par exemple, Lieber, Robert J., « The Neoconservative-Conspiracy Theory : Pure Myth », Chronicle of Higher Education, vol. 49, n° 34, 2 mai 2003.
  • [53]
    Il convient de préciser que nous ne discuterons pas ici de l’influence précise des néoconservateurs sur l’administration de George W. Bush, le sujet ayant fait l’objet d’innombrables écrits ces dernières années.
  • [54]
    Kristol, William, « The Defense Secretary We Have », Washington Post, 15 décembre 2004. Notre traduction.
  • [55]
    Heilbrunn, Jacob, They Knew They Were Right : The Rise of the Neocons, op. cit., p. 269. Notre traduction.
  • [56]
    Vaïsse, Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, op. cit., p. 270.
  • [57]
    Brooks, David, « For Iraqis to Win, the U.S. Must Lose », The New York Times, 11 mai 2004. Notre traduction.
  • [58]
    Voir Fukuyama, Francis, « La fin de l’histoire ? », Commentaire, vol. 12, n° 47, automne 1989, p. 457-469 et Fukuyama, Francis, La fin de l’histoire et le dernier homme, trad. française, Paris, Flammarion, 1992.
  • [59]
    Voir Krauthammer, Charles, Democratic Realism : An American Foreign Policy for a Unipolar World, Washington, American Enterprise Institute, 2004.
  • [60]
    Voir Fukuyama, Francis, « The Neoconservative Moment », The National Interest, n° 76, été 2004, p. 57-68.
  • [61]
    Ibid., p. 58. Notre traduction.
  • [62]
    Ibid. Notre traduction.
  • [63]
    Fukuyama, Francis, America at the Crossroads : Democracy, Power, and the Neoconservative Legacy, op. cit.
  • [64]
    Ibid., p. xxxi. Notre traduction.
  • [65]
    Cité dans Reynolds, Paul, « End of the neo-con dream », BBC News, 21 décembre 2006. Disponible en ligne : http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/6189793.stm. Page consultée le 17 mai 2017. Notre traduction.
  • [66]
    Vaïsse, Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, op. cit., p. 271.
  • [67]
    Reynolds, Paul, « End of the neo-con dream », op. cit. Notre traduction.
  • [68]
    Heilbrunn, Jacob, They Knew They Were Right : The Rise of the Neocons, op. cit., p. 275. Notre traduction.
  • [69]
    Ibid., p. 269. Notre traduction.
  • [70]
    Ikenberry, G. John, « The End of the Neo-Conservative Moment », Survival, vol. 46, n° 1, printemps 2004, p. 7. Notre traduction. Voir également Dworkin, Anthony, « Chastened hegemon », Prospect, n° 122, mai 2006.
  • [71]
    Rozen, Laura, « PNAC 2.0 ? », The New Foreign Policy.com, 26 mars 2009. Disponible en ligne : http://foreignpolicy.com/2009/03/26/pnac-2-0/. Page consultée le 11 octobre 2017. Notre traduction.
  • [72]
    Voir notamment, à titre d’exemples, PNAC (Project for the New American Century), « Letter to President Bush on Israel, Arafat and the War on Terrorism », site internet du PNAC, 3 avril 2002. Disponible en ligne : http://web.archive.org/web/20070814184031/http://www.newamericancentury.org/Bushletter-040302.htm. Page consultée le 11 octobre 2017 ou encore PNAC (Project for the New American Century), The U.S. Committee for Hong Kong, « Letter to President Bush on Hong Kong », op. cit.
  • [73]
    FPI (Foreign Policy Initiative), « Mission Statement », site internet du FPI. Disponible en ligne : http://www.foreignpolicyi.org/about. Page consultée le 12 octobre 2017. Notre traduction.
  • [74]
    Ibid. Notre traduction.
  • [75]
    Ibid. Notre traduction.
  • [76]
    Ibid. Notre traduction.
  • [77]
    Ibid. Notre traduction.
  • [78]
    Ibid. Notre traduction.
  • [79]
    Voir FPI (Foreign Policy Initiative), « Open Letter to President Obama on Democracy and Human Rights in Russia », site internet du FPI, 01 juillet 2009. Disponible en ligne : http://www.foreignpolicyi.org/content/open-letter-president-obama-democracy-and-human-rights-russia. Page consultée le 12 octobre 2017 ; FPI (Foreign Policy Initiative), « Open Letter to President Obama on Afghanistan », site internet du FPI, 07 septembre 2009. Disponible en ligne : http://www.foreignpolicyi.org/content/open-letter-president-obama-afghanistan. Page consultée le 12 octobre 2017 et FPI (Foreign Policy Initiative), « Open Letter to President Obama on Central Europe », site internet du FPI, 02 octobre 2009. Disponible en ligne : http://www.foreignpolicyi.org/content/open-letter-president-obama-central-europe. Page consultée le 12 octobre 2017.
  • [80]
    Vaïsse, Justin, Barack Obama et sa politique étrangère (2008-2012), Paris, Odile Jacob, 2012, p. 56.
  • [81]
    Voir notamment Ibid.
  • [82]
    De Hoop Scheffer, Alexandra, « Chapitre 1. Obama et la guerre », p. 36 in Le bilan d’Obama, Olivier Richomme, Vincent Michelot, dir., Paris, Presses de Sciences Po, 2012.
  • [83]
    Vaïsse, Justin, « Why Neoconservatism Still Matters », Perspectives. Lowy Institute for International Policy, avril 2010, p. 11. Notre traduction.
  • [84]
    Vaïsse, Justin, Barack Obama et sa politique étrangère (2008-2012), op. cit., p. 17.
  • [85]
    Sur ce sujet, voir notamment Vaïsse, Justin, « Why Neoconservatism Still Matters », op. cit. ou encore Homolar-Riechmann, Alexandra, « The moral purpose of US power : neoconservatism in the age of Obama », Contemporary Politics, vol. 15, n° 2, juin 2009, p. 179-196.
  • [86]
    Si ce n’est « post-américain », pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de Fareed Zakaria, The Post-American World, publié en 2008. Pour la traduction française, voir Zakaria, Fareed, L’Empire américain. L’heure du partage, Paris, Saint-Simon, 2009.
  • [87]
    Voir FPI (Foreign Policy Initiative), « Thank you from FPI », site internet du FPI, 18 août 2017. Disponible en ligne : http://www.foreignpolicyi.org/content/thank-you-fpi. Page consultée le 14 octobre 2017.
  • [88]
    Voir notamment Gray, Rosie, « A Right-Leaning Foreign-Policy Think Tank Shuts Down », The Atlantic, 29 juin 2017. Disponible en ligne : https://www.theatlantic.com/politics/archive/2017/06/a-right-leaning-foreign-policy-shuts-down/532311/. Page consultée le 14 octobre 2017.
  • [89]
    Dworkin, Anthony, « Chastened hegemon », op. cit. Notre traduction.
Français

Il y a 20 ans naissait le Project for the New American Century, think tank néoconservateur controversé dont l’objectif principal fut la promotion du leadership américain dans le monde. Fondé en 1997, le PNAC joua ainsi un rôle important dans la diffusion des idées néoconservatrices « dernière génération », que l’on considère généralement comme responsables de la politique étrangère menée par George W. Bush et plus particulièrement, des interventions militaires menées en Afghanistan et en Irak. Le PNAC est dissous en 2006 dans un contexte de crise globale pour le néoconservatisme américain. La trajectoire de son remplaçant, le Foreign Policy Initiative (2009-2017), ne fait finalement que confirmer la perte d’audience plus générale de ce courant de pensée. Ainsi, le PNAC semble pleinement incarner le « moment néoconservateur » post-Guerre froide.

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Pierre Bourgois
Doctorant en science politique (contractuel de 2013 à 2016 - Attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) depuis septembre 2017), Centre Montesquieu de Recherches Politiques (CMRP-IRM), Université de Bordeaux
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/02/2019
https://doi.org/10.3917/polam.031.0173
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