CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Le Maroc est apparu durant les trois dernières décennies à la pointe des mobilisations dans le monde arabe, avec le développement d’un dense tissu associatif engagé notamment autour de la question des droits humains, politiques, mais aussi sociaux et économiques. La montée en puissance des mouvements revendicatifs marocains est illustrée par exemple par le développement d’associations de diplômés chômeurs, actives dans le pays dès 1991 et qui manifestent quasi quotidiennement devant le Parlement à Rabat depuis plusieurs années. Les mises en scène d’immolations par le feu étaient d’ailleurs récurrentes dans le répertoire d’action des jeunes manifestants, même si les passages à l’acte restaient rarissimes avant le déclenchement de la révolution tunisienne. Malgré l’existence d’une société civile florissante, malgré une routinisation des mobilisations (qui se déploient selon des modes d’expression diversifiés – sit-in, marches, pétitions, etc. [1]), malgré aussi une radicalisation de la contestation sociale en 2007 et 2008 dans le sillage de mouvements de protestation contre la cherté de la vie (dont les émeutes de Sidi Ifni en mai 2008 furent les plus emblématiques), les médias internationaux ne se sont guère intéressés au potentiel révolutionnaire marocain après le 14 janvier 2011. Jusqu’à la fin février, ils ont surtout insisté sur la légitimité de l’institution monarchique et souligné la relative ouverture du système politique marocain, censé faire rempart à la cristallisation de revendications politiques radicales.

2Il est vrai que la « rue marocaine » semble au premier regard relativement paisible en ces temps de révolutions voire de guerres civiles dans la région. D’après les chiffres officiels, la mobilisation du 20 février dernier, première journée de manifestations d’ampleur nationale, n’aurait rassemblé que 4 000 personnes à Rabat et 2 000 à Casablanca. À l’échelle du pays cependant, 37 000 personnes auraient manifesté dans plus de 50 villes ; les organisateurs du mouvement du 20 février (Harakat 20 Fabrayer) évoquent quant à eux le chiffre de 220 000 manifestants. Lancée par un collectif de jeunes internautes et militants marocains, la mobilisation était focalisée contre le gouvernement et l’entourage du monarque. Elle ne visait pas le départ du roi mais l’instauration d’une véritable monarchie « constitutionnelle ».

3Comme dans les cas tunisien et égyptien, le mouvement du 20 février a été initié par des blogueurs qui revendiquent leur totale indépendance par rapport aux partis, aux syndicats ou aux associations et mobilisent des jeunes n’ayant souvent jamais participé à aucune manifestation. Si le mouvement cultive une image de virginité politique, il n’empêche qu’il s’organise autour d’un noyau dur familier des espaces protestataires ou de jeunes militants multipositionnés, investis à la fois dans des partis d’extrême gauche comme Annahj Addimocrati, des syndicats et/ou des associations de défense des droits de l’Homme. Souhaitant laisser les jeunes au premier rang, plusieurs organisations soutiennent leur action, leur procurant une assistance logistique non négligeable : l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a ainsi ouvert ses locaux au mouvement et lui a apporté l’aide de ses sections, bien implantées sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, certains syndicats, comme la Confédération démocratique du travail (CDT) [2], ont également soutenu le mouvement, en annonçant leur participation à la manifestation du 20 février. S’il est vrai que le développement de la vie associative au Maroc est allé de pair avec des trajectoires de déradicalisation des militants et a permis à la monarchie de coopter d’anciens opposants au régime, l’existence d’une société civile prolifique et professionnalisée reste incontestablement une ressource pour l’émergence de mouvements plus contestataires.

4Au sein des partis politiques, seuls le Parti socialiste unifié (PSU) et le parti d’Annahj Addimocrati (la Voie démocratique), traditionnellement très critiques envers le régime, ont soutenu le mouvement dès sa création : le premier en mettant ses locaux à la disposition des organisateurs de la manifestation, le second en mobilisant ses militants pour rejoindre le mouvement du 20 février (non sans chercher à orienter ses revendications dans un sens plus radical et plus frontal à l’égard de la monarchie). Ces partis comptent certes peu de militants encartés, mais ces derniers sont expérimentés, rompus aux techniques de mobilisation et aux face-à-face avec les forces de l’ordre, et constituent donc à ce titre des soutiens centraux durant les mobilisations. Par ailleurs, ils sont souvent multipositionnés et ont une forte capacité de mobilisation au sein des syndicats de gauche et du tissu associatif.

5L’indécision du reste de la scène partisane, dans sa grande majorité réticente à se solidariser avec la mobilisation illustre l’atomisation et la domestication du champ politique marocain par le roi (20 formations siègent à la Chambre des représentants). Arrivé au pouvoir en 1999, Mohamed VI s’est en effet appuyé comme son père sur la stratégie du divide and rule pour asseoir son autorité. Le multipartisme a été érigé en principe constitutionnel dès 1962 et Hassan II a orchestré jusqu’aux années 1980 la création de plusieurs « partis d’administration » qui recrutaient leurs membres parmi une élite fidèle à la monarchie pour contrer l’influence des partis issus du mouvement national (engagé dans la lutte pour l’indépendance). Les tergiversations de la direction de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) sur l’attitude à adopter par rapport au mouvement du 20 février donnent à voir les divisions en son sein. Les membres du bureau politique ont choisi de continuer à participer au gouvernement comme ils le font depuis plus de 10 ans (non sans clivages internes et ruptures), persévérant dans la voie des concessions politiques faites au régime qui ont déjà largement affaibli le parti, tandis qu’une partie de la Jeunesse de l’USFP participe activement au mouvement protestataire.

6Quant à la direction du Parti de la justice et du développement (le PJD est le principal parti islamiste autorisé au Maroc), elle a officiellement interdit à sa Jeunesse de participer à la marche du 20 février. Cette décision apparaît symptomatique de l’attitude conciliatrice par rapport au pouvoir adoptée par les dirigeants, en particulier depuis les attentats de Casablanca en 2003 (dont la classe politique les avait rendus « moralement » responsables) : la normalisation politique du parti les met en décalage avec les attentes de la base, mais provoque aussi des dissensions au sein même des instances dirigeantes. Mostapha Ramid, élu PJD tenant populaire d’une ligne politique plus dure, a ainsi démissionné du Secrétariat général du parti avec deux autres membres, en signe de protestation avant la manifestation du 20 février.

7Dans le champ associatif, Al Adl wal Ihsane [3] s’est au contraire engagée en faveur du mouvement du 20 février : non officiellement reconnue, cette association qui critique ouvertement la monarchie depuis plusieurs décennies en remettant en cause le statut de Commandeur des croyants, est considérée comme le plus important mouvement islamiste du pays. Lors de la première marche organisée, l’association a mobilisé un nombre important de manifestants, tout en affirmant autolimiter sa présence pour respecter la diversité du mouvement protestataire et ne pas alimenter les doutes sur une éventuelle récupération islamiste de la manifestation.

8Contrairement aux cas tunisien et égyptien où les manifestants focalisaient leurs critiques contre leur président, mais aussi contre un Parti-État tout-puissant, le mouvement du 20 février semble d’abord manquer de cible unifiée pour se cristalliser. Pourtant, il faut souligner qu’un nombre important de slogans sont, dès le début de la mobilisation, directement dirigés contre le Parti authenticité et modernité (PAM). Créé en août 2008 par un proche de Mohamed VI (Fouad Ali El Himma), le PAM peut être considéré comme une nouvelle version des partis d’administration. Loin de contribuer à davantage polariser le paysage politique national (objectif affiché lors de sa création), le PAM a recruté parmi les élus de l’ensemble des partis, pour devenir quelques mois après sa création la première force politique au sein du Parlement, tout en affaiblissant la majorité gouvernementale dont il s’est retiré à la veille des élections locales de 2009. Cette stratégie prédatrice semble aujourd’hui se retourner contre le parti : « PAM OUT », « El Himma OUT », pouvait-on lire sur nombre de pancartes lors des manifestations de fin février et début mars.

9Dans le sillage d’une nouvelle mobilisation organisée le 27 février (qui a permis de réactiver l’engagement protestataire sans réellement obtenir une très nette montée en nombre du mouvement), plusieurs personnalités ont relancé le débat public sur la nécessité d’une réforme constitutionnelle. Les critiques changent progressivement de cibles et s’adressent plus directement à Mohamed VI. Mohammed Aliouin, un Marocain de Chicago, apostrophe avec fougue le souverain dans une vidéo postée sur Youtube. Très vite visionnée par plus de 500 000 internautes, celle-ci enjoint le roi sur un ton familier inédit à davantage œuvrer au service de son peuple et à abandonner un style de vie trop faste, dénoncé comme une injure aux souffrances de la population. Lors d’une réunion organisée au siège de la CDT le 1er mars rassemblant politologues et économistes, des voix s’élèvent contre les pouvoirs trop importants du roi et pour promouvoir la nécessité de réformes économiques et politiques. Un économiste, ancien prisonnier politique, ancien cadre de l’AMDH, Fouad Abdelmoumni, souligne ainsi que la richesse du souverain a été multipliée par six durant les cinq dernières années, dans un contexte de crise économique. Il s’interroge ouvertement sur les moyens mis en œuvre pour atteindre de tels résultats. Le 4 mars 2011, Le Monde publie une Lettre au roi d’un écrivain marocain, Adelhak Serhane. Intitulée « La révolution est en marche ! », celle-ci emprunte un ton d’admonestation pour critiquer la privation des libertés, de même que le « phagocit[age] (…) écœurant » de « l’économie, la finance, la culture, le sport, la politique », par un cercle d’amis du roi ou de familles de notables proches du Palais.

10Aux côtés de ces intellectuels souvent engagés de longue date, les voix de plusieurs hommes d’affaires qui interpellent les pouvoirs publics et le roi en particulier depuis la fin des années 1990 (avec des agendas diversifiés) se font entendre [4]. Elles s’élèvent pour dénoncer les dysfonctionnements du système économique et réclamer non seulement la fin des privilèges dont jouit un cercle restreint de proches de Mohamed VI, mais aussi le retrait du roi du monde affaires. Ces prises de position mettent en lumière la portée incertaine de la stratégie de cooptation des élites économiques mise en œuvre avec la marocanisation des entreprises au début des années 1970, puis avec la privatisation d’un nombre important d’entreprises publiques durant les années 1990, dans un contexte « d’ajustement structurel » et de libéralisation économique. Invités à prendre en charge des pans de l’économie, certains entrepreneurs qui ont atteint une masse critique se retournent contre le système pour réclamer plus de transparence et s’organisent collectivement. La clientélisation des élites est donc à double tranchant pour le pouvoir royal.

11Alors que les revendications des manifestants ciblaient de plus en plus ouvertement les cercles proches du Palais mais aussi plus directement la monarchie, le discours royal du 9 mars 2011 annonce des réformes de structure qui promettent de changer la nature même du régime : un peu comme si le roi avait décidé de faire sa révolution, prenant de court ses « sujets ». Mohamed VI annonce ainsi la nomination d’une commission consultative chargée d’élaborer une réforme constitutionnelle « globale » qui garantirait davantage de pouvoir au Premier ministre, au gouvernement ainsi qu’au parlement. En s’érigeant en champion d’une réforme constitutionnelle réclamée par les manifestants, le roi tente de reprendre la main sur le champ politique et de délimiter a priori le contenu et les limites des réformes à venir.

12Contrairement aux précédentes réformes constitutionnelles, où Hassan II soumettait au référendum un projet préparé par son cabinet, Mohammed VI a innové (dans la continuité) en chargeant une commission, composée essentiellement d’universitaires, d’élaborer le texte qui devrait être présenté en mois de juin. Au lendemain du discours, la protestation semble cependant un moment désamorcée, une grande partie de la presse tout comme la majorité de la classe politique se montrent satisfaits de la réforme proposée par le roi, présentée comme une « révolution [5] ».

13Dès l’annonce de la réforme royale, le mouvement du 20 février apparaît un temps divisé sur l’interprétation à donner à cette initiative. Deux courants fortement présents au sein du mouvement, la gauche radicale (et en particulier Annahj Addimocrati et Al Adl wal Ihsane) appellent à l’élection d’une assemblée constituante. Ils soulignent en effet la nature non démocratique de la procédure de nomination des membres de la commission constitutionnelle consultative par le roi, qui rappelle la pratique de la « Constitution octroyée », utilisée par Hassan II en 1962, 1992 et 1996 – celle-ci avait finalement eu pour effet de garantir la mainmise du pouvoir royal sur le champ politique [6].

14Le 13 mars, un sit-in est organisé devant la Wilaya de Casablanca par les militants du mouvement du 20 février. Une centaine de personnes se sont rassemblées pour exiger des réformes plus radicales et plus précises que celles annoncées dans le discours royal, dont les termes étaient jugés trop vagues. En fin de matinée, les forces de l’ordre chargent brutalement les manifestants. Une partie des militants se rassemble devant le siège du PSU, alors même que son conseil national était en pleine réunion pour élaborer un communiqué favorable au discours du roi [7]. L’ancien secrétaire du PSU, Mohamed Ben Saïd Aït Idder, figure de la résistance nationaliste marocaine (il est membre fondateur de l’Armée de libération nationale) tente une médiation pour obtenir la libération des manifestants arrêtés devant la Wilaya. Celle-ci n’aboutit pas : au contraire, une nouvelle charge est donnée contre les militants du mouvement du 20 février ainsi que les dirigeants du PSU présents devant le siège du parti.
La violence policière tranche avec les mots d’ordre du discours royal qui prônait le respect des libertés et des droits de l’homme. Cette démonstration de force tranche également avec l’encadrement discret des forces de l’ordre lors des manifestations précédentes à Casablanca, où l’impératif semblait être à la modération : il s’agissait d’éviter de faire couler le sang pour prévenir une radicalisation du mouvement et renforcer l’image d’un pays rompu aux manifestations et à la gestion des pratiques protestataires. Les scènes de la répression policière du 13 février ont très vite et largement circulé sur internet, et représentent un moment de basculement de la mobilisation. On assiste à deux types d’interprétation de l’épisode coercitif. D’une part, et dès le jour même, des manifestants du mouvement du 20 février radicalisent leurs positions, accusant le régime de recourir à des pratiques coercitives allant à l’encontre des promesses royales. D’autre part, certains commentateurs évoquent l’existence de foyers de résistance aux réformes décidées par le roi au sein même du ministère de l’Intérieur [8].
Le 20 mars 2011, le mouvement du 20 février organise une nouvelle mobilisation. Celle-ci rassemble une foule largement plus importante que le mois précédent (d’après les organisateurs, 50 000 personnes auraient défilé à Casablanca). Le 20 mars, Al Adl wal Ihsane apparaît majoritaire au sein du cortège, notamment à Casablanca [9] : le mot d’ordre n’est plus à l’autolimitation mais à la démonstration de force, toujours sous l’étiquette du mouvement du 20 février, sans slogans particularistes, en soutenant une rigoureuse discipline collective.
Aujourd’hui, on assiste à une alliance inédite entre l’extrême gauche marocaine et l’association de Cheikh Yassine, qui ont en commun d’assumer des revendications anti-monarchistes, ou du moins tendant à fortement limiter les attributions royales, même si le mouvement du 20 février n’affirme (du moins jusqu’à présent) aucune revendication anti-monarchiste. Parmi les slogans scandés lors du 20 mars, figure cependant la demande de l’abrogation de l’article 19 (Selon cet article, le roi est le Commandeur des croyants et le représentant suprême de la Nation. Conçu lors de l’élaboration de la Constitution de 1962 comme un titre honorifique, cet attribut est devenu au gré des interprétations et de la pratique la pierre angulaire de la légitimité du roi : tel qu’il est aujourd’hui appliqué, l’article 19 lui offre d’immenses pouvoirs en sa qualité de chef religieux et politique), considéré comme une constitution dans la constitution, alors même que le roi avait fait dans son discours de la Commanderie des croyants (pierre angulaire de l’article 19) une « constante sacrée » ne pouvant faire l’objet d’aucune modification. Les militants réclament également « la fin du despotisme », et disent « non à la constitution octroyée » ou à « la constitution des esclaves ». On constate donc une radicalisation du mouvement et un durcissement des revendications alors même que le roi a déjà joué la carte de la réforme et du changement.
Cependant, la complexité des alliances au sein du mouvement du 20 février et la nature hétéroclite de sa composition [10], ainsi que l’ambiguïté de la position de l’État à son égard, donnent à cette vague de protestation un caractère mouvant et insaisissable. Par ailleurs, la contre-mobilisation est réactivée par les soutiens du trône : celle-ci a déjà été utilisée à la création du mouvement, qui avait été accusé sur Internet, dans la presse et même par le ministre de la Jeunesse lui-même d’être à la solde des « ennemis de la nation ». La contre-mobilisation semble à nouveau être d’actualité, puisque des groupes se forment aujourd’hui sur Facebook pour soutenir le discours royal et organiser une manifestation de fidélité au roi le 10 avril en défendant le projet de réforme annoncé par le roi.

Notes

  • [*]
    Journaliste à Tel Quel, il a récemment publié « L’automne des patriarches », La vie des idées.fr, 21 février 2011 (http://www.laviedesidees.fr/L-automne-despatriarches.html)
  • [**]
    Chercheuse associée à l’Institut de recherché sur le Maghreb contemporain (IRMC) de Tunis. Elle a notamment dirigé Terrains de campagne au Maroc. Les élections législatives de 2007, Karthala, Paris, 2009. Cet article a été rédigé le 28 mars 2011.
  • [1]
    Cf. M. Catusse et F. Vairel (dir), « Maroc de Mohamed VI : mobilisations et action publique », dossier thématique, Politique africaine, n°120, décembre 2010.
  • [2]
    Syndicat de gauche, créé en 1978 par des militants proches de l’Union socialiste des forces populaires. Il a notamment été l’initiateur de la grève qui a provoqué de violentes émeutes populaires en 1981.
  • [3]
    Al Adl wa Ihsane (Justice et Bienfaisance) est une association islamiste créée en 1981 par le Cheikh Abdessalam Yassine. Ce mouvement, fortement présent dans les universités, prône une opposition non-violente à la monarchie et insiste sur la formation spirituelle et mystique de ses membres.
  • [4]
    « Il est tant que le roi ne soit plus un opérateur économique », entretien avec Noureddine Ayouche, Les Échos, 28 février 2011, n° 324 ; « Chaâbi, le patronat et le 20 février », 2 mars 2011, lakome.com (http://lakome. com/economy/79-newseconomy/2938--20-.html).
  • [5]
    Cf. La Vie économique, « Maroc version 2.0. La révolution du roi Mohamed VI », n° 1913, 11 mars 2011.
  • [6]
    R. El Mossadeq, La réforme constitutionnelle et les illusions consensuelles, Imp. Najah, El Jadida, 1998.
  • [7]
    D’après le témoignage de militants PSU recueillis par A. Tourabi le 13 mars 2011.
  • [8]
    R. Niny, éditorialiste du quotidien Al Massae, évoquait l’existence « d’un complot » mené par le ministère de l’Intérieur, et dont l’instigateur serait Fouad Ali El Himma, « véritable patron du ministère » selon le journaliste. Cf. Al Massae, 15 mars 2011.
  • [9]
  • [10]
    Sur l’évolution des courants à l’œuvre au sein du mouvement du 20 février, cf. S. Smaoui, « Maroc : quel avenir pour le mouvement du 20 février ? » Mediapart, 15 mars 2011.
Français

Résumé

Les revendications de réforme constitutionnelle et de réduction des inégalités portées par le mouvement du 20 février se sont focalisées de façon inédite sur la monarchie. Ces revendications sont toutefois affaiblies par la fragmentation du champ politique, tandis que se recompose une expression protestataire. Les horizons marocains sont contrastés, entre anticipation d’une contagion des révoltes, négociation avec les acteurs et répression. Ils doivent être resitués dans une double particularité dans le monde arabe : l’importance de longue date du champ associatif et des mobilisations et les essais d’ouverture démocratique.

Abdellah Tourabi [*]
Lamia Zaki [**]
  • [**]
    Chercheuse associée à l’Institut de recherché sur le Maghreb contemporain (IRMC) de Tunis. Elle a notamment dirigé Terrains de campagne au Maroc. Les élections législatives de 2007, Karthala, Paris, 2009. Cet article a été rédigé le 28 mars 2011.
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 19/05/2011
https://doi.org/10.3917/mouv.066.0098
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