Pyongyang a effectué un sixième test nucléaire, en septembre, prétendument d’une Bombe H et enchaîné les tests de missiles y compris de portée intercontinentale, le tout sur fond de menaces plus véhémentes. Le régime nord-coréen, isolé, soumis à des sanctions sans précédent, et refusant de dénucléariser, reste sourd aux injonctions internationales, et répond à la pression diplomatico-militaire par une surenchère dans la provocation. La Chine pourrait jouer un rôle décisif dans cette crise, elle en a les moyens, mais elle ne les utilise pas. La péninsule est un chausse trappe stratégique : c’est un maillage complexe entre plusieurs puissances aux intérêts contradictoires, avec la Corée du Nord au premier plan, plusieurs puissances régionales alliées des Américains au second, et plusieurs grandes puissances traditionnelles au troisième. L’imbrication d’intérêts contradictoires peut jouer en son avantage si à Washington on y insuffle un air d’ouverture et de complaisance qui s’accommode des dérives de la prolifération, mais inversement, se retourner contre elle si Washington renoue avec une politique extérieure exigeante. La prolifération nucléaire était tolérée par l’équipe sortante, elle ne l’est plus. Washington s’accommodait de la réticence de la Chine à coopérer, ce n’est plus le cas. Derrière le bras de fer entre Pyongyang et Washington, se dessine un autre bras de fer entre Américains et Chinois sur fond de réalignements d’alliances et d’évolution des équilibres des forces autour du 3…