Chacun s’est fait une idée même vague des problèmes dits de cybersécurité. Ou bien son ordinateur à été victime d’un virus, ou bien il a reçu un courriel faisant miroiter des opportunités fabuleuses pour l’escroquer. Ou bien il a lu que des milliers de néonazis pédophiles islamistes et pornographes voulaient s’en prendre à l’âme de ses enfants ou aux données confidentielles de sa banque.
Les dangers sont, du reste, avérés, chiffrés en milliards d’euros par des agences : citoyens et institutions risquent à l’évidence de subir une forme de perte ou de violence par écrans interposés.
Il semble normal que l’État protège les entreprises et les individus, leur vie privée, leurs biens numériques, voire les sensibilités que blesseraient des images ou messages circulant sur le Net. De l’intégrité des machines à la paix des esprits, l’espace numérique regorge de biens communs qui méritent la sûreté.
Or voici que l’État lui-même, le protecteur, est victime d’attaques. Qu’elles consistent à diffuser des milliers de câbles confidentiels (WikiLeaks), à « punir » des sites gouvernementaux en y pénétrant (les Anonymous), à saboter par un virus une chaîne d’enrichissement d’uranium (l’Iran victime de Stuxnet en 2010), à paralyser les infrastructures d’un pays dépendant de son « e-administration » (Estonie en 2007 au cours d’une tension avec la Russie) ou simplement à espionner le ministère de l’Économie (Bercy, mais aussi celui du Canada) ou à publier les coordonnées bancaires des citoyens et institutions du pays adverse (pirates informatiques pro- et anti-israéliens au début 2012)…