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Parmi les définitions de la médiologie, l’une des plus simples en fait l’étude des voies et moyens du faire-croire ; or qui dit faire-croire dit propagation. La propagation d’un invisible (une idée, une croyance…) de cerveau en cerveau le rend visible et efficient. Ainsi, la doctrine du Gautama Bouddha produit des bouddhistes, vivants voire prédicants, un art et une culture… Entre les deux, s’interposent les machineries, les collectifs et les savoir-faire qu’ils véhiculent, délice de notre discipline.
Propager s’oppose à diffuser comme transmettre à communiquer, étant entendu que le second terme est la condition nécessaire mais non suffisante du premier. Transmettre ou propager visent à perpétuer un contenu, ce qui implique des institutions et organisations collectives, là où diffuser suppose seulement de faire parvenir une information à des récepteurs. Propager se rattache au verbe latin propagare, « reproduire par provignement » (marcottage, enraciner une tige de vigne qui reste rattachée à la plante-mère) ; d’où prolonger, faire durer. Diffuser provient de diffundere, répandre. Ainsi la propagation reproduit et enfouit, quand la diffusion se contente de distribuer.
La propagation d’une onde physique ou acoustique lutte avec l’obstacle d’un milieu : elle le traverse pour s’y diluer après une certaine persistance. En télécommunications, la propagation se heurte à la réflexion, à la diffraction, à l’atténuation ; d’où une distorsion du signal émis qui finit par se perdre…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/02/2013
- https://doi.org/10.3917/mediu.006.0156