1C’était en 2013, dans les premiers jours de l’opération Serval au Mali. Le comité de rédaction des TM tenait une réunion, chez Claude Lanzmann comme à l’accoutumée. Celui-ci dit soudain : « Je crois qu’il n’est pas un seul Président de la République, depuis 1945, qui n’ait fait sa guerre africaine. C’est un sujet pour la revue, cela : les guerres africaines de la France. » Nous étions alors, avec le regretté José Kagabo, en train de préparer un numéro sur le Rwanda, qui parut en 2014 et qui, forcément, abordait largement la question du rôle de l’armée française dans la tragédie dont fut déchiré ce pays [1]. Un article, tout particulièrement, signé d’un jeune chercheur africaniste, Etienne Smith, et intitulé « Les derniers défenseurs de l’Empire : quand l’armée française raconte ses Rwanda », avait attiré notre attention et ravivé le vœu directorial. Les idées mûrissent lentement, nous finîmes cependant par solliciter Etienne Smith. Il accepta d’enthousiasme de coordonner les pages qu’on va lire. Sa sensibilité d’historien le porta à remonter bien en amont de 1945, jusqu’aux premiers temps de la « conquête » de l’Afrique. Qu’il soit ici remercié de son travail, qui s’inscrit dans le droit fil de l’engagement anticolonialiste des Temps Modernes.
2T.M.
Notes
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[1]
« Le Génocide des Tutsi, 1994-2014. Quelle histoire ? Quelle mémoire ? », nos 680-681, octobre-décembre 2014.