Article
En définissant, en 1992, l’Etat d’Israël comme « Etat juif et démocratique », le législateur a offert au consensus national sur la nature du régime la consécration de l’instance législative. Précisément, l’article 1er de la loi fondamentale sur la dignité et la liberté de l’individu énonce comme but l’inscription « des valeurs de l’Etat d’Israël comme Etat juif et démocratique ». L’article fixait ainsi, de jure, une définition de l’Etat que l’on pouvait de facto déjà qualifier d’officielle. En effet, la majeure partie de l’opinion publique, les élites intellectuelles et politiques, de droite comme de gauche, dans un esprit de continuité avec la déclaration d’Indépendance, considéraient que l’Etat d’Israël possédait une double identité, juive et démocratique, sans tenir cette ambivalence apparente pour contradictoire. La position d’Aharon Barak, ancien président de la Cour suprême et professeur de droit à l’université hébraïque de Jérusalem, sur le sens que peut revêtir l’expression « juif et démocratique » appliquée à l’Etat d’Israël, est tout à fait magistrale. Formulée dans deux de ses interventions, témoignage d’une pensée en évolution, elle démontre que les caractéristiques d’un « Etat juif et démocratique » ne sont pas introuvables et que la discussion devrait porter sur le contenu à leur conférer plutôt que sur la possibilité d’une telle équation. Soutenue par une conception abstraite de l’idée d’Etat juif, l’association des deux termes trouverait ainsi, sous la plume d’Aharon Barak, une formulation heureuse…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 02/03/2014
- https://doi.org/10.3917/ltm.652.0110
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