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Dans un texte récent, consacré aux rapports entre le savant et le politique, et entre enquêtes sociologiques et réformes pédagogiques, Jean-Claude Passeron cite la création des ZEP (zones d’éducation prioritaires), au début des années 1980, comme un des exemples de l’influence exercée par la sociologie de l’éducation, et en particulier par les travaux que lui-même et Pierre Bourdieu avaient alors consacrés aux Héritiers et à La Reproduction, sur « la réflexion et les mœurs pédagogiques » (Passeron, 2004). De fait, la mise en lumière, dans les deux décennies précédentes, des inégalités sociales d’accès au savoir et à la formation, mais aussi du rôle joué dans la production de ces inégalités par la culture scolaire, par ses modes de transmission et par les modes de fonctionnement du système éducatif, a constitué la toile de fond sur laquelle a été mise en œuvre, très tôt après l’alternance de 1981, la politique ZEP, premier exemple français de politique dite de « discrimination positive » qui se proposait, selon les termes de la circulaire du 1er juillet 1981, de « contribuer à corriger l’inégalité sociale par le renforcement sélectif de l’action éducative dans les zones et les milieux sociaux où le taux d’échec scolaire est le plus élevé » et, pour cela, de « subordonner l’augmentation des moyens à leur rendement escompté en termes de démocratisation de la formation scolaire ». Plus de vingt ans après, que peut-on dire de la mise en œuvre et des vicissitudes d’une telle politique …
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Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 11/01/2016
- https://doi.org/10.3917/ltm.637.0219
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