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Comment les sciences sociales peuvent-elles s’inviter – ou être conviées, comme c’est le cas à ces États généraux psy sur la radicalisation – dans un débat sur les sciences du psychisme et la radicalisation ? Quels éclairages complémentaires peuvent-elles apporter ?
À titre préalable, on peut retenir que sciences sociales et sciences du psychisme ont en commun deux présupposés. Le premier est celui de l’illusion de la pleine conscience de l’acteur. Ainsi, en sociologie, des auteurs aussi différents que Max Weber, Émile Durkheim et Karl Marx s’accordent sur le fait que les individus n’ont qu’une connaissance limitée du sens de leurs actions et qu’il revient au scientifique d’en restituer les raisons les moins immédiatement accessibles. Un second fondement commun est le refus d’une fausse dichotomie entre la société et l’individu : structures sociales et mentales entretiennent d’étroites relations et il apparaîtrait artificiel de les séparer. Cela étant dit, à partir de la fin du xixe siècle, la structuration des savoirs en des disciplines souvent concurrentes a débouché sur des modes de questionnement, des systèmes de références et des protocoles de recherche distincts, dont l’articulation n’est pas toujours aisée.
L’enquête que nous avons menée auprès de 133 mineurs suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour des faits de terrorisme (essentiellement des départs en Syrie et en Irak ou des tentatives d’attentats sur le territoire national) ou signalés pour « radicalisation » permet d’esquisser quelques pistes quant à la complémentarité et au dialogue possible entre sciences sociales et du psychisme…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0047
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