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En ethnopsychiatrie, nous nous intéressons aux attachements sociaux des personnes qui nous consultent : leurs langues, leurs dieux, leurs théories du malheur, leurs pratiques de soins, leurs systèmes de parentés, d’alliance matrimoniale, de nomination, leurs théories ontologiques mais aussi, bien sûr, leurs engagements professionnels et politiques (Nathan, 2001 ; Grandsard, 2005, 2018). Le Centre Georges-Devereux est un lieu qui conjugue l’intervention psychosociale, le soin, la formation et la recherche. L’équipe travaille depuis des années sur le traumatisme, en particulier le traumatisme intentionnel, et sa prise en charge. Mais elle s’est aussi intéressée à la transexualité ou encore aux sortants de sectes (Nathan, Swertvaegher, 2003). C’est ce travail-là qui a amené le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) à nous demander de mettre en place un dispositif de prise en charge ayant pour objectif de proposer un accompagnement psychologique à des personnes en voie de radicalisation et à leurs proches, dans une perspective de prévention.
Comme beaucoup d’autres professionnels, nous observons depuis plusieurs décennies, auprès des familles que nous recevons dans les différents dispositifs du Centre Georges-Devereux, une montée du fondamentalisme religieux musulman et chrétien, lequel s’oppose aux pratiques traditionnelles et religieuses des générations antérieures. Quotidiennement, nous constatons les effets sur nos patients « tout-venant » de l’islam radical d’inspiration saoudienne engagé dans une « réislamisation » mondiale des vieux pays musulmans, mais aussi ceux du prosélytisme évangélique conquérant qui envahit les pays à majorité chrétienne d’Afrique et d’Amérique du Sud…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0329
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