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L’usage du terme « radicalisation » s’est généralisé en Europe à partir de 2004-2005 pour désigner un processus par lequel un individu en vient à utiliser et à justifier la violence pour modifier l’ordre social ou politique. En France, la définition proposée par Farhad Khosrokhavar a valeur de référence. Elle rejoint celle proposée par Charles E. Allen aux États-Unis. Certains dénoncent toutefois l’ambiguïté de ce concept stigmatisant qui semble avoir émergé pour expliquer l’extrémisme musulman (Kundnani, 2012). Il n’est pas anodin qu’il ait fait son apparition dans un contexte marqué par la vague des attentats djihadistes car il était urgent de comprendre les raisons et les facteurs qui conduisent de jeunes Occidentaux à adhérer à une idéologie extrémiste. Il fallait comprendre pour agir, identifier et prévenir les actes terroristes. Le concept de « radicalisation » permettait de réinscrire le passage à l’acte violent dans une échelle temporelle ponctuée d’étapes et de le présenter comme l’aboutissement d’un processus. Il ouvrait la possibilité de penser ce qui précède l’acte, cet « avant » durant lequel il est encore possible d’intervenir pour empêcher le drame. Son emploi est intrinsèquement lié à la recherche de solutions pour contrer l’extrémisme violent (Countering Violent Extremism [CVE]) et aux dispositifs de prévention de la radicalisation. Comme le souligne Peter Neumann dans son rapport Preventing Violent Radicalization in America (2011), le fait de concevoir la radicalisation comme un processus composé de plusieurs niveaux et de différents stades offre aux décideurs la possibilité d’agir en « arrêtant » ou en « inversant » cette progressio…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0315
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