Article
Depuis quelques années, je reçois beaucoup de familles désarmées par la souffrance d’un adolescent qui ne se reconnaît pas ou plus dans le genre correspondant à son sexe biologique. Parfois, elles avaient conscience de son malaise, sans pour autant l’associer à la problématique du genre. Bien souvent, c’est « le ciel qui leur tombe sur la tête ».
En 2013, un rapport remis au Conseil de l’Europe par Erik Schneider pointait les difficultés de ces enfants qui « ressentent un décalage entre ce qu’ils se sentent être et les attentes de leur entourage fondées sur le sexe qui leur a été assigné à la naissance » : harcèlement à l’école, rejet de la famille, thérapies de normalisation dévastatrices… D’après ce rapport, en France, environ 132 000 enfants seraient concernés et, en Europe, près de 1,5 million. Pourtant, la majeure partie des enfants trans reste invisible, soit parce que leurs parents, qui ne connaissent pas cette réalité, sont incapables de la détecter, soit parce qu’il reste difficile de l’accepter et d’emmener son enfant chez un spécialiste. Par ailleurs, beaucoup de ces jeunes cachent leurs questionnements et leurs émotions de peur d’être rejetés, de perdre l’amour de leurs parents.
Parfois, les enfants adoptent dès leur plus jeune âge des comportements attribués à l’autre sexe et affirment ne pas se reconnaître dans leur genre de naissance. Il faut prêter attention à ces questionnements par lesquels passent de nombreux petits durant la construction de leur personnalité…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/05/2022
- https://doi.org/10.3917/epar.hs2.0020
Veuillez patienter...