Depuis quelques années, un important débat a émergé au Canada autour de la légalité des châtiments corporels. D’un coté, la Cour suprême du Canada conserve le droit aux parents d’utiliser une force coercitive légère pour corriger leur enfant. De L’autre, les cultures professionnelles condamnent, de plus en plus, le recours à cette méthode de discipline, étant donné les nombreuses études démontrant ses conséquences néfastes sur l’enfant. Simultanément, les recherches en psychiatrie et en psychologie culturelle mettent en lumière les divergences de normes balisant le châtiment corporel chez différents groupes ethnoculturels. Ces divergences placent certaines familles en situation de contradiction avec la norme dominante au Canada et posent, en conséquence, d’importants défis pour les familles, ainsi que pour les intervenants œuvrant auprès d’elles. Dans ce contexte, une connaissance plus approfondie des normes familiales et culturelles autour des châtiments corporels s’impose. La présente recherche répond à un double objectif, celui de documenter les perceptions de la discipline physique et des mauvais traitements par des parents et des adolescents issus de deux groupes ethnoculturels minoritaires dont les héritages culturels et religieux diffèrent entre eux et au niveau de leur rapport à la société hôte. Le second objectif est celui d’examiner l’impact de la divergence perçue entre les normes culturelles et familiales d’origine et celles de la société d’accueil sur les relations entre la famille et le monde social extérieur…