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La réflexion sur les rapports qu’entretiennent la bioéthique, les droits de l’homme et le juge met en exergue quelques points saillants d’un débat nécessaire, fructueux mais jamais clos.
En premier lieu, c’est la nature et les caractères de ce débat qui font la particularité de cette relation. C’est avant tout un débat organisé, argumenté, rationnel, justifiant des points de vue, même s’il faut admettre que certains reposent plus sur des convictions personnelles ou des habitudes culturelles que sur un raisonnement philosophique cohérent. C’est aussi un débat public, au grand jour, sans pour autant qu’il doive succomber à la pression de la médiatisation et de l’immédiateté.
Cette règle préalable admise, le débat, guidé par des règles procédurales claires, ne doit pas hésiter à interroger, à déranger, nos certitudes car, pour savoir si des solutions nouvelles ou exceptionnelles sont nécessaires, il se doit être un débat sans préjugés, sans tabous ni hypocrisie, ayant la capacité d’écouter et d’analyser la diversité des points de vue. Tout simplement, il doit, quand cela est nécessaire, nous sortir de la routine qui ne règle bien que des situations répétitives. Mais alors, il doit questionner avec force ce qui paraissait jusque là le plus évident : quelles sont les finalités des droits de l’homme ? Quelle est la légitimité du juge ?
Cette virtualité révolutionnaire à mettre à bas le monde tel qu’il fut pour laisser apparaître le monde tel qu’il advient, ou même un peu tel qu’il devrait être, ne peut cependant s’accomplir que par une démarche précautionneuse que constitue l’examen de cas…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2021
- https://doi.org/10.3917/jibes.314.0011
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