- Introduction
- I - Des mots pour montrer : la bioéthique, vitrine du corps
- II - Ce qui ne peut -être dit: le langage comme processus de reconstruction des valeurs sociales
- Conclusion
Article
Le triomphe mondain de la bioéthique n’est pas sans évoquer les succès de Mata Hari dansant.
Le charme de la jeunesse et l’exotisme supposé de leurs origines ont permis à l’une et à l’autre de ses troublantes égéries de séduire un public de protecteurs hauts placés.
Mais savoir exprimer le désir des corps conduit-il inexorablement à la trahison ?
Et spectacle du corps, la bioéthique ne peut-elle en être le langage sans recéler ce caractère sulfureux et ambigu qui se dégage de l’attirance pour l’interdit ?
Il existerait, en effet, par nature une ambiguïté de la bioéthique. Se voulant un langage commun pour parler du corps et de ses avatars biomédicaux, la bioéthique emprunte la plupart de son vocabulaire à des disciplines bien ancrées : la biologie et la médecine, le droit, la philosophie. Mais surtout, donnant à voir le corps médicalisé pour ce qu’il est, elle prétend néanmoins lui apporter ce « supplément d’âme » qui semble-t-il caractérise l’ « humanitude » : la référence à l’éthique et donc à des valeurs susceptibles d’influer sur le comportement humain.
La difficulté inhérente à la bioéthique tient donc au besoin d’exprimer cette double réalité : physique et conceptuelle. Autrement dit, pour reprendre l’aphorisme de Wittgenstein, le hiatus de ce langage là, comme de tout autre d’ailleurs ( ?), est que « ce qui peut être montré ne peut être dit ».
La bioéthique est ainsi, sans nul doute, une vitrine, plus qu’un magasin, où s’exposent les nouvelles techniques biomédicales (I)…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/12/2010
- https://doi.org/10.3917/jib.212.0025
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