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Si nous considérons que la Bioéthique est un forum d’engagement interdisciplinaire vis-à-vis des questions soulevées par le développement de la biotechnologie, elle est certainement étroitement liée à ce que nous appelons la Culture. Cependant, il existe une grande ambiguïté dans la pratique de la Bioéthique.
Lorsqu’ils sont conscients du besoin d’un débat social sur le rôle des technosciences dans la société, les scientifiques ont souvent le sentiment que les craintes et les malentendus soulevés par les nouvelles technologies peuvent être écartés par une meilleure éducation du public, une plus forte implication des médecins et une bonne observance de la part de la société de principes universels tels que les Droits de l’Homme.
Cette approche rationnelle de la Bioéthique est partagée également par les membres d’autres disciplines et par les décideurs publics. Elle a tendance à créer un parallèle entre, d’une part, la science et ses applications qui suivent une logique rationnelle, une méthodologie, utilisant des mots et des concepts communs, et, d’autre part, la Bioéthique et le Biodroit, qui sont censés fournir des réponses adéquates aux conséquences humaines découlant de l’utilisation de la biotechnologie selon un ensemble de valeurs universelles et à l’aide d’un raisonnement et d’un processus de prise de décisions communs.
En tant que science, la Bioéthique devient donc un phénomène mondial et standardisé. Mais en même temps que nous déclarons que le Génome Humain est l’Héritage Commun de l’Humanité et qu’il sous-tend l’unité fondamentale de l’espèce humaine, nous sommes les acteurs et les témoins de comportements communautaires qui conduisent à la guerre civile et au génocide et contestent ce que nous considérons être la dignité humaine…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/03/2009
- https://doi.org/10.3917/jib.161.0011
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