Article
En proposant d’élaborer une déclaration universelle sur la bioéthique dans un délai relativement bref, l’Unesco relève un défi qui n’est pas uniquement d’ordre normatif. Il ne s’agit, en effet, pas seulement de savoir si les experts seront capables de s’entendre sur le contenu et la portée des principes à inclure dans ce texte. Il s’agit de savoir pourquoi et dans quel but une organisation du système des Nations-unies, qui jusqu’à présent s’était essentiellement intéressée aux « grandes aventures » du développement scientifique (la carte du génôme), prend le risque d’aborder dans leur ensemble les questions relevant de la biomédecine, des biotechnologies et, le cas échéant, de l’environnement. Certes, les droits nationaux ayant pris sur nombre de ces questions des positions différentes, voire opposées, il peut y avoir quelque intérêt à faire accepter aux états un minimum de principes communs sur des sujets d’intérêt public. Mais, comme dit le proverbe, « à trop embrasser, mal étreint » et l’on peut aussi redouter que derrière l’apparence de principes universels se dissimule, au nom du respect de la diversité, un foisonnement de pratiques dont le contrôle, s’il en existe un au niveau international, relèvera d’un autre système, d’une autre logique que celle des droits de l’homme. A un moment où l’action unilatérale des Etats, ou plus exactement des plus puissants d’entre eux, sert de référence à la construction de l’ordre international sans que cet « équilibre » du monde ne soit contrebalancé par autre chose que l’action exterminatrice de la « nébuleuse du terrorisme international », ceux qui « militent » à l’élaboration d’un ordre démocratique doivent rester particulièrement vigilants…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2009
- https://doi.org/10.3917/jib.152.0013
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...