Article
Héritier d’une tradition scientifique et médicale porteuse d’éthique, ayant assumé le rôle historique de transmettre ce savoir de l’autre côté de la Méditerranée, le Maghreb pouvait-il échapper à la question de l’éthique contemporaine, de la bioéthique en situation, du rapport – voire du décalage – entre le développement des sciences bio-médicales et leur environnement social ?
À cet égard, le thème « de la perception sociale de la douleur et de la mort » était autant un sujet d’interrogation universel pour la médecine contemporaine – il souligne le rejet social de la douleur, montre que la médecine conserve son rôle face à la douleur du patient et exclut implicitement la reconnaissance de l’euthanasie – qu’une question devant rassembler, ou opposer, savoirs et cultures du Maghreb.
La clé première de cette réflexion sur l’homme et la médecine – cet art qui nous « ramène à la norme », nous restitue, via nos fonctions, notre humanité – aura été de faire pleinement le lien entre « le mal » et son « remède », d’une part, et la dimension culturelle, éthico-religieuse dans laquelle s’inscrit ce rapport, d’autre part.
Cette dimension est à la fois une expérience universelle et un parcours historique fait de diversité géo-culturelle.
L’universel, c’est reconnaître l’expérience de la douleur comme phénomène structurant de la vie de l’individu. Mais symbole d’humanité, la douleur n’enferme pas l’individu sur lui-même, elle le rend attentif à l’autre et le convertit d’homme souffrant en homme agissant – de la compassion à la solidarité – Dès lors, la prise en charge de la douleur, qu’il s’agisse de douleur physique ou de douleur mentale – pose une question éthique essentielle, celle du rôle de la solidarité dans ces diverses formes de prises en charge…
Auteur
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[*]
Magistrat, Secrétaire général, Association internationale droit, éthique et science.
Adresse : 19, rue Carpeaux, 75018 Paris, France.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2009
- https://doi.org/10.3917/jib.124.0011
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