La France des métropoles s’est déployée à partir de l’Ile-de-France en quarante ans. En 2022, douze métropoles connectées structurent la majeure partie de la production de richesses nationales, le système des élites et un solide réseau interconnecté. Ce réseau est relié au reste de l’Europe et de l’économie mondiale.
Nous n’évoquons pas ici la « métropole » au sens juridique de la loi MAPTAM de 2014, mais à travers un faisceau de faits et de flux matériels constitutifs de la nouvelle économie de services à la française ; ces réalités confèrent aux métropoles les plus puissantes une place particulière dans l’économie mondialisée. Le réseau métropolitain français, dont on ne trouve des équivalents qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis, est dominé par l’agglomération parisienne qui pèse autant si ce n’est plus que les onze autres métropoles nationales réunies.
Les données chiffrées sont simples : l’agglomération parisienne est la plus riche région d’Europe ; elle héberge le tiers des cadres français et tous les médias nationaux ; elle accueille un tiers du tourisme national (mais davantage en valeur) ; elle héberge 27% des étudiants en France (20% sont nés à l’étranger) et la majorité des formations les plus recherchées du pays. La moitié des immigrés en France y résident. Elle produit enfin 31% du PIB national pour 23% des emplois. L’Ile-de-France, aujourd’hui désindustrialisée - les emplois d’ouvriers y ont été divisés par 4,5 depuis 1968 - est le cœur de la nouvelle économie française tertiarisée et mondialisée…