CAIRN.INFO : Matières à réflexion
Français

Sous le Second Empire et au début de la Troisième République, le réseau des loges maçonniques a permis le débat entre les républicains au moment où se pense puis se met en place l’instruction publique gratuite, obligatoire et laïque. Mais, à côté de cette contribution essentielle de la franc-maçonnerie, l’article met aussi en évidence les profondes divisions que la question laïque provoque chez les francs-maçons, en particulier quand il s’agit de débattre de la liberté de l’enseignement ou encore de la laïcisation des programmes. Est mise en lumière la violence des polémiques qui les ont opposés, notamment chez les parlementaires francs-maçons dont on peut suivre, pour la première fois, les prises de parole et les votes à la Chambre des députés et au Sénat. Cette étude apporte ainsi un démenti définitif à l’existence d’un plan maçonnique pour laïciser l’instruction publique, contrairement à ce qu’ont pu dire les adversaires de la franc-maçonnerie et, parfois, les francs-maçons eux-mêmes.

  • franc-maçonnerie
  • laïcité
  • aspect politique de l’éducation
English

Under the Second Empire and the beginning of the French Third Republic, the network of Masonic Lodges enabled debate among the Republicans at the time of the conception and then the implementation of free, compulsory and lay public instruction. Yet, alongside this essential contribution of Freemasonry, this article brings to light the profound divisions that the lay issue provoked within the Freemasons, particularly concerning the debate over the freedom of teaching or the laicization of school programmes. The spotlight is turned on the violence of the controversies that split them, especially among the Masonic representatives who – for the first time – we shall follow through their speeches and votes in the Chamber of Deputies and the Senate. Thus, this study provides a definitive refutation of the existence of a Masonic plan to laicize public instruction, contrary to what the opponents of Freemasonry and, even sometimes Freemasons themselves, have claimed.

Español

Bajo el Segundo Imperio y a principios de la Tercera República, la red de las logias masónicas ha permitido el debate entre los republicanos en el momento en que se concibe y se instala la instrucción pública, gratuita, obligatoria y laica. Pero además de esta contribución esencial de la masonería, el artículo hace hincapié sobre las profundas divisiones que la cuestión laica provoca entre los masones, en particular cuando se trata de discutir de la libertad de la enseñanza o de la laicización de los programas. Se evidencia la violencia de las polémicas que les opusieron, en particular, entre los parlamentarios masones cuyas intervenciones y votaciones en la Cámara de Diputados y en el Senado pueden seguirse por primera vez. Este estudio desmiente así definitivamente la existencia de un plan masónico para laicizar la instrucción pública, a la inversa de lo que pudieron decir los adversarios de la masonería y, a veces, los mismos masones.

Deutsch

Im zweiten Kaiserreich und in den Anfängen der dritten Republik ermögli­chten die netzartig verteilten Freimaurerlogen eine konstruktive Auseinandersetzung zwischen den Verfechtern der Republik gerade zu jener Zeit, als die kostenlose, obligatorische und entkonfessionalisierte Schulausbildung als Denkmodell aufkam und schließlich eingeführt wurde. Neben diesem wesentlichen Beitrag der Freimaurerei legt der Beitrag allerdings auch die tiefen Diskrepanzen offen, die in der Frage der Entkonfessionalisierung zwischen den Freimaurern herrschten, insbesondere wenn es um Probleme wie die Freiheit der Schulbildung oder die Entkonfessionalisierung der Lehrpläne ging. Die Heftigkeit dieser polemischen Auseinandersetzungen, insbesondere zwischen Freimaurern, die gleichzeitig Abgeordnete waren, wird dabei deutlich herausgestellt. Zum ersten Mal lassen sich hier die Wortmeldungen und das Abstimmungsverhalten dieser Gruppe in der Abgeordnetenkammer und im Senat nachverfolgen. Entgegen anderslautender Behauptungen von Gegnern der Freimaurerei, bisweilen auch von Freimaurern selbst, widerlegt der Beitrag damit endgültig die Vorstellung, die Freimaurerei habe eine Entkonfessionalisierung der Schulbildung im Sinn gehabt.

Jean-paul Delahaye
Professeur associé à l’Université Paris V
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/02/2010
https://doi.org/10.4000/histoire-education.1328
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