CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Avec plus de dix millions de cas recensés et près de 125 000 morts au 24 février 2021, ce qui en fait le pays le plus atteint au monde après les États-Unis, l’épidémie de Covid-19 a été un traumatisme majeur pour le Brésil. Ce sont les plus pauvres, comme partout dans le monde, qui en ont le plus souffert, car il leur a été difficile d’observer les règles d’hygiène dans leurs logements précaires, et parce que la nécessité pressante de sortir pour gagner de quoi se nourrir et nourrir leur famille les a empêchés de respecter celles du confinement. En outre, comme ils ne peuvent pas souscrire d’assurances privées (dont ne bénéficient que 38 des 210 millions de Brésiliens), ils dépendent entièrement des hôpitaux publics, mal équipés et auxquels ils ont souvent recours trop tard, alors que leur cas était déjà grave.
L’épidémie n’a évidemment pas créé ces inégalités, elle les a seulement mises tragiquement en évidence, et aggravées puisqu’elles sont alors littéralement devenues des questions de vie ou de mort. Pour en mesurer l’impact on devra donc d’abord mesurer l’ampleur des inégalités préexistantes, à plusieurs échelles, avant de chercher à déterminer quels sont les facteurs associés à l’épidémie, là aussi à plusieurs échelles. On pourra alors vérifier si l’on a affaire à des inégalités conjoncturelles ou à des inégalités structurelles renforcées par ce dramatique épisode.
Si la pandémie de Covid-19 a renforcé les inégalités au Brésil, celles-ci existaient déjà : le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires au monde ; selon la Banque mondiale il est parmi les premiers pays au monde tant pour la part des revenus que se partagent les 10 % les plus riches que pour celle qui est laissée aux 10 % les plus pauvres…

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L’épidémie de Covid-19 a été un traumatisme majeur pour le Brésil et ce sont les plus pauvres qui en ont le plus souffert, car il leur a été difficile d’observer les règles d’hygiène dans leurs logements précaires, et parce que la nécessité pressante de sortir pour gagner de quoi se nourrir et nourrir leur famille les a empêchés de respecter celles du confinement. L’épidémie n’a évidemment pas créé ces inégalités, elle les a seulement mises tragiquement en évidence, et aggravées. Pour en mesurer l’impact, l’article mesure d’abord l’ampleur des inégalités préexistantes, à plusieurs échelles, avant de chercher à déterminer quels sont les facteurs associés à l’épidémie, là aussi à plusieurs échelles. On peut alors vérifier si l’on a affaire à des inégalités conjoncturelles ou à des inégalités structurelles renforcées par ce dramatique épisode.

Hervé Théry [1]
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    Directeur de recherche émérite au CNRS-Creda, Professor de pós graduação na Universidade de São Paulo (USP-PPGH).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2021
https://doi.org/10.3917/her.181.0026
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